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La Présidente du CESC rencontre Jacky BRYANTde « Heiura, les verts »


La Présidente du CESC rencontre Jacky BRYANTde « Heiura, les verts »
Accompagné de deux membres de son parti « Heiura, les verts », monsieur Jacky BRYANT est venu à la rencontre de madame Raymonde RAOULX pour lui faire part de sa grande inquiétude quant à la fermeture annoncée de l’Ecole Normale Mixte de Polynésie française (ENMPF), dont la compétence relève du Pays.

Selon monsieur BRYANT, la disparition de l’ENMPF en juin 2011 est un non sens en ce qu’elle va générer un bouleversement important à plusieurs niveaux.
Conscient que sa réaction est quelque peu tardive par rapport aux réformes actées, il s’interroge néanmoins sur l’objectif recherché par cette suppression et l’adoption des normes nationales.
La première mission de l’ENMPF est d’assurer en 3 ans la formation initiale des instituteurs du premier degré pour enseigner dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires, et les CJA. Ils étaient recrutés au niveau baccalauréat. Sa seconde mission consistait en la formation continue de l’ensemble du personnel enseignant.
Or, dès l’année prochaine, la formation des enseignants du premier et second degré sera définitivement confiée à l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) dont la compétence relève de l’État, avec un niveau de recrutement de niveau licence.
Pour le premier degré, la formation des enseignants, devenus professeurs des écoles et non plus instituteurs, s’étalera sur 2 années. Il s’agira la première année de préparer les candidats au concours de recrutement, suivie la seconde année de la formation professionnelle conditionnée bien entendu par la réussite au concours de recrutement.
Cette formation universitaire intègrera la deuxième année des stages pratiques en école dont la durée est insuffisante aux yeux de monsieur BRYANT : 1 jour par semaine en stage filé et 2 stages de 3 semaines d’affilée. À l’ENMPF les stages en école s’étalent sur 22 semaines, dont 10 semaines la 3ème année.
Cette situation pose véritablement le problème de la pratique pédagogique qui est pourtant le cœur de métier d’un enseignant. La conséquence directe sera indubitablement visible au niveau du transfert des connaissances et sur la courbe des résultats scolaires des enfants.
D’autre part, les établissements scolaires ont encore besoin d’une centaine d’enseignants mobiles par an. Monsieur BRYANT pense qu’il faut les encadrer durant les 2 années consécutives de pratique en classe (2 CDD ininterrompus), puis les intégrer dans une formation universitaire en licence de sciences de l’éducation, avec validation des acquis. Cela permettrait à de jeunes bacheliers de se confronter au métier d’enseignant, et de se former en attendant de pouvoir passer une licence ad hoc.

Monsieur BRYANT pointe également du doigt le problème d’économie sociale qui émergera pour certains jeunes issus de milieux défavorisés ayant choisi de se destiner à la carrière de professeur des écoles. Alors qu’ils auraient pu être stagiairisés à la sortie du baccalauréat, ils ne le seront plus que 4 ans après.
Le représentant de « Heiura, les verts » se demande s’il est possible de réveiller les consciences de nos gouvernants sur le problème majeur de la formation initiale des enseignants du primaire.
Par ailleurs, monsieur BRYANT est très favorable à la généralisation de l’apprentissage du tahitien et de l’anglais dès la classe de CE2, compte tenu des résultats scolaires des élèves bilingues ou trilingues qui s’avèrent très prometteurs.
La présidente sensibilisera à ce sujet les membres de la société civile représentés au CESC lorsque l’institution sera consultée sur la future charte de l’éducation à travers une saisine officielle du gouvernement ou de l’assemblée.

Rédigé par communiqué du CESC le Vendredi 3 Décembre 2010 à 13:56 | Lu 470 fois