Tahiti, le 27 octobre 2020 - « L’enfant terrible du Pacifique » ne montrera pas le bout de son nez cette année. C’est son pendant moins connu, la Niña, qui est attendue avec « une probabilité de 78% » selon Météo-France pour la prochaine saison chaude. Un phénomène océanique qui annonce un faible risque cyclonique pour la Polynésie.
Peu, voire pas de risque cyclonique en perspective pour la Polynésie. Une bonne nouvelle par les temps qui courent. Alors que le Covid ne faiblit pas, la météo se montrera clémente cette année aussi - comme tous les ans depuis 10 ans - à en croire les prévisions 2020 – 2021 de Météo France. « Il n’y a pas de conditions favorables à une activité cyclonique en Polynésie depuis Oli en 2010, indique Victoire Laurent, prévisionniste. Par contre, on a toujours des dépressions tropicales modérées ou fortes. »
Pas de cyclone donc, mais un refroidissement progressif des températures de surface de l’océan Pacifique depuis le mois d’août. Un courant froid qui annonce La Niña, dont l’arrivée coïncide généralement avec « une diminution du nombre de perturbations dans le Pacifique Sud ». Le phénomène s’est d’ailleurs accéléré depuis le mois d’août et devrait se poursuivre dans les quatre premiers mois de la saison chaude note Météo France. « Avec une probabilité de 78% ce sera donc une année Nina » résume l’experte.
Et les prévisionnistes du monde entier semblent unanimes sur le caractère « modéré » de la « petite fille » en approche. « On a joué plusieurs scénarios, et tout le monde s’accorde à dire que le phénomène va s’affaiblir » argumente Victoire. Résultat : le risque cyclonique s’annonce « nul » aux Marquises et « faible » sur le reste de la Polynésie, y compris aux Australes, souvent sujet à risque - comme l’année dernière – puisqu’elles se trouvent sur la trajectoire des cyclones qui peuvent naître au sud des îles Cook.
Risque de sécheresse sauf aux Australes
Sans cyclones, il faut s'attendre à moins de pluies. Le phénomène va conduire à un déficit de précipitation, avec un risque de sécheresse. Sous le pilotage d’un événement la Niña, la saison des pluies devrait se décaler vers le sud-ouest, favorisant davantage les Australes et « dans une moindre mesure » la Société sur la première partie de la saison chaude. Ainsi pour les six prochains mois, les modèles climatiques prévoient « une sécheresse relative sur les Marquises, la Société et les Tuamotu-Gambier et des précipitations excédentaires sur les Australes. »
Une bonne nouvelle pour les Australes et notamment pour Rapa, qui a vécu sa saison la plus sèche l’année dernière, mais aussi pour les Marquises, très peu arrosées pendant six mois, « avec des valeurs extrêmes de déficit variant entre -95 % en décembre à -31 % en avril ». Un record a même été battu à Hiva Oa pour un mois de décembre : 4 mm en 2019 contre 7,4 mm en 2002. « Contribuant grandement à résorber le déficit qui se profilait pour la saison » le mois de février a, comme souvent, concentré la quantité de pluie tombée, en particulier sur les Tuamotu du Nord, les Gambier et les Iles du Vent.
Une distribution moins régulière des pluies
Une distribution des précipitations qui est « de moins en moins régulière » fait remarquer Victoire Laurent, forte de plus de 20 ans de recul. « Si les quantités ne changent pas sur une saison, la distribution a complètement changé, on se retrouve avec un déficit de précipitation pendant 4 mois sur la Société, et tout d’un coup ça tombe sur un mois, souligne Victoire Laurent. C’est quelque chose qu’on n’a pas l’habitude d’appréhender, et l’aménagement des îles n’est pas adapté à ce type de temps qu’on observe depuis quelques années. »
« Pilotée par des conditions neutres » au niveau de la région, l’activité cyclonique de la saison dernière n’avait pas fait beaucoup plus de bruit en Polynésie. Elle avait toutefois favorisé la formation de huit phénomènes (soit un de moins que la saison 2018-2019) dans le Pacifique Sud, dont deux dépressions modérées, deux dépressions fortes et quatre cyclones, parmi lesquelles on retiendra le nom d'Harold. Seul phénomène à côtoyer le bassin polynésien, il est passé à environ 1 200 km à l’ouest des Australes, entre le 9 et le 10 avril, sans occasionner de dégât. La rafale de vent la plus forte ayant été enregistrée à 59km/h du côté de Rapa.
Peu, voire pas de risque cyclonique en perspective pour la Polynésie. Une bonne nouvelle par les temps qui courent. Alors que le Covid ne faiblit pas, la météo se montrera clémente cette année aussi - comme tous les ans depuis 10 ans - à en croire les prévisions 2020 – 2021 de Météo France. « Il n’y a pas de conditions favorables à une activité cyclonique en Polynésie depuis Oli en 2010, indique Victoire Laurent, prévisionniste. Par contre, on a toujours des dépressions tropicales modérées ou fortes. »
Pas de cyclone donc, mais un refroidissement progressif des températures de surface de l’océan Pacifique depuis le mois d’août. Un courant froid qui annonce La Niña, dont l’arrivée coïncide généralement avec « une diminution du nombre de perturbations dans le Pacifique Sud ». Le phénomène s’est d’ailleurs accéléré depuis le mois d’août et devrait se poursuivre dans les quatre premiers mois de la saison chaude note Météo France. « Avec une probabilité de 78% ce sera donc une année Nina » résume l’experte.
Et les prévisionnistes du monde entier semblent unanimes sur le caractère « modéré » de la « petite fille » en approche. « On a joué plusieurs scénarios, et tout le monde s’accorde à dire que le phénomène va s’affaiblir » argumente Victoire. Résultat : le risque cyclonique s’annonce « nul » aux Marquises et « faible » sur le reste de la Polynésie, y compris aux Australes, souvent sujet à risque - comme l’année dernière – puisqu’elles se trouvent sur la trajectoire des cyclones qui peuvent naître au sud des îles Cook.
Risque de sécheresse sauf aux Australes
Sans cyclones, il faut s'attendre à moins de pluies. Le phénomène va conduire à un déficit de précipitation, avec un risque de sécheresse. Sous le pilotage d’un événement la Niña, la saison des pluies devrait se décaler vers le sud-ouest, favorisant davantage les Australes et « dans une moindre mesure » la Société sur la première partie de la saison chaude. Ainsi pour les six prochains mois, les modèles climatiques prévoient « une sécheresse relative sur les Marquises, la Société et les Tuamotu-Gambier et des précipitations excédentaires sur les Australes. »
Une bonne nouvelle pour les Australes et notamment pour Rapa, qui a vécu sa saison la plus sèche l’année dernière, mais aussi pour les Marquises, très peu arrosées pendant six mois, « avec des valeurs extrêmes de déficit variant entre -95 % en décembre à -31 % en avril ». Un record a même été battu à Hiva Oa pour un mois de décembre : 4 mm en 2019 contre 7,4 mm en 2002. « Contribuant grandement à résorber le déficit qui se profilait pour la saison » le mois de février a, comme souvent, concentré la quantité de pluie tombée, en particulier sur les Tuamotu du Nord, les Gambier et les Iles du Vent.
Une distribution moins régulière des pluies
Une distribution des précipitations qui est « de moins en moins régulière » fait remarquer Victoire Laurent, forte de plus de 20 ans de recul. « Si les quantités ne changent pas sur une saison, la distribution a complètement changé, on se retrouve avec un déficit de précipitation pendant 4 mois sur la Société, et tout d’un coup ça tombe sur un mois, souligne Victoire Laurent. C’est quelque chose qu’on n’a pas l’habitude d’appréhender, et l’aménagement des îles n’est pas adapté à ce type de temps qu’on observe depuis quelques années. »
« Pilotée par des conditions neutres » au niveau de la région, l’activité cyclonique de la saison dernière n’avait pas fait beaucoup plus de bruit en Polynésie. Elle avait toutefois favorisé la formation de huit phénomènes (soit un de moins que la saison 2018-2019) dans le Pacifique Sud, dont deux dépressions modérées, deux dépressions fortes et quatre cyclones, parmi lesquelles on retiendra le nom d'Harold. Seul phénomène à côtoyer le bassin polynésien, il est passé à environ 1 200 km à l’ouest des Australes, entre le 9 et le 10 avril, sans occasionner de dégât. La rafale de vent la plus forte ayant été enregistrée à 59km/h du côté de Rapa.