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La N-Calédonie autorise au compte-gouttes les ventes de nickel en Chine


Nouméa, France | AFP | mardi 27/10/2015 - Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a autorisé mardi seulement un seul mineur local à exporter du minerai de nickel vers la Chine, un marché qui divise profondément les élus locaux.

Le 14 octobre, une très courte majorité des 54 élus du Congrès de cet archipel très autonome avait donné son feu vert à la vente de minerai aux Chinois, en plus des traditionnels clients que sont le Japon, la Corée du Sud et l'Australie.

Mardi, le gouvernement collégial a examiné les demandes de quatre sociétés minières mais une seule, MKM (Maï Kouaoua Mines), a été validée grâce au soutien des trois ministres de l'Union Calédonienne (UC, indépendantiste) et des trois autres du parti les Républicains et de l'Union pour la Calédonie dans la France (UCF).

Les cinq autres membres de l'exécutif (Calédonie Ensemble, centre droit et Palika, indép.) ont voté contre. Les autres demandes ont été repoussées en raison de l'abstention ou de l'opposition de l'UC, qui a modulé ses choix.

MKM, dont le patron est proche de l'UC, a été autorisé à vendre 300.000 tonnes de minerai à basse teneur (1,65%) à la Chine, via le géant du négoce Glencore, au cours de 18 prochains mois.

Pendant trois semaines en août, les rouleurs (camionneurs indépendants transportant le minerai) avaient dressé des barrages dans l'île et manifesté devant le gouvernement, en soutien aux exportations en Chine.

Deux visions de l'exploitation minière s'affrontent au sein des politiques locaux, l'une prône la liberté des entrepreneurs, l'autre réclame une plus grande maitrise de la ressource par les collectivités publiques.

La décision du gouvernement calédonien intervient alors que le territoire, qui abrite un quart des ressources mondiales de nickel, est frappé de plein fouet par la chute des cours.

"On va vers une crise du nickel bien plus grave que celle annoncée. Sur les mines l'activité tourne mais dans la métallurgie les déficits vont être colossaux", a déclaré Philippe Germain (CE), président du gouvernement.

Les trois opérateurs présents sur le Caillou - le Français Eramet/SLN, le Brésilien Vale et l'Anglo-suisse Glencore - pourraient, selon la presse locale, enregistrer des pertes cumulées de "80 à 125 milliards CFP" en 2015 (666 millions à 1 milliard euros). Mardi, M. Germain a indiqué que Vale "cherchait un repreneur" pour son usine de Goro dans le sud de la Nouvelle-Calédonie, où il a investi plus de 8 milliards de dollars US. La filiale du Brésilien présentera mercredi ses résultats pour le troisième trimestre 2015.


Rédigé par () le Mardi 27 Octobre 2015 à 04:59 | Lu 997 fois