Chisinau, Moldavie | AFP | lundi 13/03/2023 - La police moldave a annoncé dimanche l'arrestation des membres d'un réseau qu'elle soupçonne d'être orchestré par la Russie dans le but de déstabiliser la Moldavie, à l'occasion d'une nouvelle manifestation contre le gouvernement pro-européen de ce pays voisin de l'Ukraine.
Les autorités de cette ancienne république soviétique sont en état d'alerte sur fond de tensions accrues avec Moscou, qui cherche à y installer un gouvernement acquis à sa cause, selon Washington.
A l'issue de perquisitions samedi soir, 25 hommes ont été interrogés et sept d'entre eux ont été placés en détention, a déclaré en conférence de presse le chef de la police Viorel Cernauteanu.
Un agent a pu infiltrer le groupe dirigé par un Russo-Moldave, a-t-il précisé, évoquant "dix heures" d'enregistrements vidéo et audio à charge.
"Des personnes sont venues de Russie avec un rôle bien précis de formation", a ajouté le responsable qui n'a pas donné plus de détails sur leur identité.
Les enquêteurs ont expliqué avoir agi après avoir "reçu des informations sur l'organisation par les services secrets russes d'actions de déstabilisation sur notre territoire via des manifestations".
En amont d'un nouveau rassemblement dimanche dans la capitale Chisinau, les contrôles avaient été renforcés aux frontières: au total, 182 ressortissants étrangers ont été interdits d'entrée au cours de la semaine dont "un possible membre" du groupe paramilitaire russe Wagner, a écrit la police dans un communiqué.
"Maia Sandu, démission !"
La manifestation a été émaillée de quelques échauffourées, dans une atmosphère tendue, a constaté un journaliste de l'AFP, peu après que des alertes à la bombe ont notamment perturbé à la mi-journée le fonctionnement de l'aéroport de Chisinau.
Quelques milliers de personnes se sont regroupées devant le Parlement et ont tenté de rejoindre le siège du gouvernement mais elles ont été stoppées par les forces de l'ordre, qui ont procédé à 54 interpellations.
Parmi les organisateurs de ce rassemblement, le parti de l'oligarque prorusse en fuite Ilan Shor, soupçonné par la police de rémunérer des manifestants.
Dans la foule, de nombreux Moldaves souffrant de l'envolée des prix de l'énergie ont réclamé "la démission" de la présidente pro-européenne Maia Sandu, aux cris de: "A bas la dictature!".
"Avec nos retraites misérables, l'hiver a été rude. Personne ne vient nous voir, personne ne nous écoute", a déploré Irina, 62 ans, originaire d'une ville proche de la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, dans l'Est de la Moldavie. Elle a refusé de donner son nom de famille.
"Nous sommes supposés être une démocratie. Nous sommes venus ici pacifiquement, nous n'avons ni couteaux ni bombes", s'est indignée, sous couvert d'anonymat, une autre contestataire, bonnet et écharpe bleus.
Dans une allocution, Marina Tauber, une députée du parti Shor, a pour sa part affirmé que Mme Sandu voulait "entraîner la Moldavie dans la guerre".
Remous en Transdniestrie
La Maison Blanche avait accusé vendredi la Russie de chercher à déstabiliser ce pays de 2,6 millions d'habitants, indépendant depuis 1991 avec pour langue officielle le roumain.
Les Etats-Unis avaient annoncé avoir renforcé leur partage d'informations avec les dirigeants moldaves afin qu'"ils puissent enquêter davantage" et "contrecarrer les plans russes".
La Moldavie, anciennement dans la zone d'influence de la Russie, est désormais dirigée par des autorités résolument tournées vers l'intégration européenne.
Elle doit cependant composer avec la Transdniestrie, où les autorités séparatistes ont appelé jeudi l'ONU à enquêter sur un projet d'attentat contre plusieurs hauts responsables imputé à Kiev.
Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont immédiatement qualifié ces allégations de "provocation orchestrée par le Kremlin".
Outre le danger d'une déstabilisation de la Moldavie, ce nouvel épisode de tensions vient alimenter la crainte d'un élargissement du conflit entre l'Ukraine et la Russie.
Depuis que la Russie a lancé son offensive, des spéculations se font jour régulièrement sur l'ouverture d'un nouveau front depuis la Transdniestrie en direction de la grande ville portuaire du Sud ukrainien, Odessa.
Les autorités de cette ancienne république soviétique sont en état d'alerte sur fond de tensions accrues avec Moscou, qui cherche à y installer un gouvernement acquis à sa cause, selon Washington.
A l'issue de perquisitions samedi soir, 25 hommes ont été interrogés et sept d'entre eux ont été placés en détention, a déclaré en conférence de presse le chef de la police Viorel Cernauteanu.
Un agent a pu infiltrer le groupe dirigé par un Russo-Moldave, a-t-il précisé, évoquant "dix heures" d'enregistrements vidéo et audio à charge.
"Des personnes sont venues de Russie avec un rôle bien précis de formation", a ajouté le responsable qui n'a pas donné plus de détails sur leur identité.
Les enquêteurs ont expliqué avoir agi après avoir "reçu des informations sur l'organisation par les services secrets russes d'actions de déstabilisation sur notre territoire via des manifestations".
En amont d'un nouveau rassemblement dimanche dans la capitale Chisinau, les contrôles avaient été renforcés aux frontières: au total, 182 ressortissants étrangers ont été interdits d'entrée au cours de la semaine dont "un possible membre" du groupe paramilitaire russe Wagner, a écrit la police dans un communiqué.
"Maia Sandu, démission !"
La manifestation a été émaillée de quelques échauffourées, dans une atmosphère tendue, a constaté un journaliste de l'AFP, peu après que des alertes à la bombe ont notamment perturbé à la mi-journée le fonctionnement de l'aéroport de Chisinau.
Quelques milliers de personnes se sont regroupées devant le Parlement et ont tenté de rejoindre le siège du gouvernement mais elles ont été stoppées par les forces de l'ordre, qui ont procédé à 54 interpellations.
Parmi les organisateurs de ce rassemblement, le parti de l'oligarque prorusse en fuite Ilan Shor, soupçonné par la police de rémunérer des manifestants.
Dans la foule, de nombreux Moldaves souffrant de l'envolée des prix de l'énergie ont réclamé "la démission" de la présidente pro-européenne Maia Sandu, aux cris de: "A bas la dictature!".
"Avec nos retraites misérables, l'hiver a été rude. Personne ne vient nous voir, personne ne nous écoute", a déploré Irina, 62 ans, originaire d'une ville proche de la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, dans l'Est de la Moldavie. Elle a refusé de donner son nom de famille.
"Nous sommes supposés être une démocratie. Nous sommes venus ici pacifiquement, nous n'avons ni couteaux ni bombes", s'est indignée, sous couvert d'anonymat, une autre contestataire, bonnet et écharpe bleus.
Dans une allocution, Marina Tauber, une députée du parti Shor, a pour sa part affirmé que Mme Sandu voulait "entraîner la Moldavie dans la guerre".
Remous en Transdniestrie
La Maison Blanche avait accusé vendredi la Russie de chercher à déstabiliser ce pays de 2,6 millions d'habitants, indépendant depuis 1991 avec pour langue officielle le roumain.
Les Etats-Unis avaient annoncé avoir renforcé leur partage d'informations avec les dirigeants moldaves afin qu'"ils puissent enquêter davantage" et "contrecarrer les plans russes".
La Moldavie, anciennement dans la zone d'influence de la Russie, est désormais dirigée par des autorités résolument tournées vers l'intégration européenne.
Elle doit cependant composer avec la Transdniestrie, où les autorités séparatistes ont appelé jeudi l'ONU à enquêter sur un projet d'attentat contre plusieurs hauts responsables imputé à Kiev.
Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont immédiatement qualifié ces allégations de "provocation orchestrée par le Kremlin".
Outre le danger d'une déstabilisation de la Moldavie, ce nouvel épisode de tensions vient alimenter la crainte d'un élargissement du conflit entre l'Ukraine et la Russie.
Depuis que la Russie a lancé son offensive, des spéculations se font jour régulièrement sur l'ouverture d'un nouveau front depuis la Transdniestrie en direction de la grande ville portuaire du Sud ukrainien, Odessa.