Tahiti Infos

La Maison de la culture a accueilli 120 enfants pour qu’ils participent à des activités culturelles


Tahiti, le 16 décembre 2022 – Depuis lundi, Te Fare Tauhiti Nui accueille des jeunes issus de quartiers prioritaires. L’objectif, les faire participer à des activités d’immersion culturelle. Tressage de nī’au, confection de bijoux en coquillages et peinture sur pareu, les enfants font marcher leur créativité dans une ambiance 100 % polynésienne.
 
Des sourires et de la culture 100 % polynésienne. La Maison de la culture - Te Fare Tauhiti Nui accueille depuis lundi des enfants issus de quartiers prioritaires. Nommées “Te Ui Api Days”, les activités sont intégralement financées par l'État, le Pays et les communes de l’agglomération de Papeete, et coordonnées par le syndicat mixte en charge du contrat de ville. Le projet a pour objectif de proposer une immersion culturelle gratuite, de 8 à 16 heures. Chaque jour, 24 jeunes venant des neuf communes de l’agglomération de Papeete et de Moorea sont répartis sur trois ateliers. Au total, 120 enfants sont concernés.
 
Au programme, tressage de nī’au, confection de bijoux en coquillages et peinture sur pareu. “Ce sont des enfants qui découvrent pour la première fois la Maison de la culture. Au-delà du volet purement culturel, il s'agit vraiment de leur permettre de sortir de leur cadre de vie”, déclare Vaianu Oopa, adjointe de l’administrateur des îles du Vent et des îles Sous-le-Vent. Les intervenants sont tous des artisans, membres du comité du tourisme de Taiarapu-Est. Ce projet s’inscrit dans la continuité du projet Hiro’a Access, qui permet aux habitants des quartiers prioritaires d’accéder à des événements culturels.

Tressage, peinture, création

Les enfants repartiront avec leur pareu.
Les enfants repartiront avec leur pareu.
“Le thème principal des activités, c’est l’artisanat et le savoir-faire ancestral”, explique l’intervenante Bernadette Taputu Wasna, présidente du comité du tourisme de Taiarapu-Ouest. Les enfants vont apprendre à créer leurs propres pareu, avec les motifs de leur choix. “J’ai choisi des baleines et des poissons parce que mon papa est pêcheur”, sourit Orirau, 7 ans. “Cela fait appel à leur créativité. Ils choisissent les couleurs de leur choix et les appliquent sur les toiles. Les pigments de coloration choisis sont bio”, explique Bernadette Wasna.
 
En parallèle, un groupe de cinq enfants confectionne des plateaux avec des palmes. “Ça permet de les reconnecter avec la nature. Tout le monde a un cocotier dans sa propriété ou sur la plage de son coin. Il y a différentes façons de tresser, on leur montre le placement des palmes selon l’ouverture. Ils pourront ensuite le reproduire chez eux”, explique-t-elle.
 
Le dernier atelier propose de confectionner un collier de coquillages. Les yeux froncés, Carla, 10 ans, se concentre. “Ce n'est pas compliqué de faire les colliers. C’est juste très long”, bougonne gentiment la fillette. “Trier, sélectionner, percer les perles, c’est un travail plus fastidieux pour les enfants. Il y a même certains enfants que ça a ennuyés”, rigole Bernadette Wasna.

“Un cadeau pour maman”

“Je vais offrir le pareu que j'ai fait à ma maman pour Noël”, s’amuse Raanui, 8 ans. “On veut montrer aux enfants qu’on peut s’amuser avec rien du tout, sans rien acheter. C’est sûr, tresser une palme, ça demande un peu d’agilité, mais ça n’a pas de coût, il faut juste du temps. Hier, les enfants ont appris à confectionner une balle avec des feuilles de palmier. Ils ont ensuite joué au ballon dans la cour”, poursuit Bernadette Wasna. À la fin de la journée, ils repartent avec un diplôme attestant de leur participation aux activités.

Culture polynésienne

 
“La transmission de savoir-faire est importante, d’autant plus pour la nouvelle génération. On s’est rendu compte qu’il y a une perdition des coutumes ancestrales sur la tranche des jeunes de 20 ans. Il est donc essentiel de sensibiliser ces enfants, qui sont l’avenir. Il ne faut pas que ça se perde”, déplore la présidente.
 
Lors des activités, les jeunes sont initiés au reo Tahiti. Notamment à travers l’atelier d’enfilage de perles ou chaque coquillage est appelé par son nom tahitien. “On remarque que les enfants qui habitent près des grandes villes ont moins des notions de langage tahitien que les autres. Aujourd’hui, ils nous arrivent de Moorea, les intervenants ne parlent presque pas en français avec eux. Pour les jeunes de la Presqu’île, c’est la même chose, ils baignent plus dans la langue ancestrale”, constate Bernadette Wasna.

Rédigé par Guillaume Marchal le Vendredi 16 Décembre 2022 à 17:17 | Lu 681 fois