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La Galatea, la perle très précieuse originaire des Gambier


PAPEETE, le 15 mai 2017 - Une perle d'un tout autre genre a été inventée il y a une dizaine d'années par le créateur de bijoux américain Chi Huynh et le perliculteur tahitien John Rere : la Galatea. Celle-ci n'a pas de nucléus classique à l'intérieur, mais une pierre précieuse. Une innovation restée dans l'ombre jusqu'ici.

D'une erreur de manipulation peut naître un véritable bijou. Le perliculteur John Rere en sait quelque chose. C'est en 2006 que sa perle favorite, la Galatea, voit le jour à la suite d'une "erreur" de gravure.

"En 2000, j'ai rencontré Chi Huynh, un artisan-créateur américain, d'origine vietnamienne, à un salon de la perle à Las Vegas. À l'époque, il insérait des diamants dans les perles et il les gravait, c'était vraiment joli", se souvient le discret perliculteur.

Le courant passe très vite entre les deux hommes. Ils se lient d'amitié et travaillent ensemble. John Rere, proprtiétaire d'une ferme perlière à Rikitea, aux Gambier, fournit des perles au créateur pour la réalisation de ses bijoux. Jusqu'au jour où tout bascule.

UN NUCLEUS PAS COMME LES AUTRES

"Il gravait ou taillait les perles pour ses bijoux. Mais une fois, il a raté sa création et a trop taillé. Le nucléus est alors devenu visible. C'est là qu'il a eu l'idée de remplacer le nucléus classique par une pierre semi-précieuse…", raconte John Rere,"tombé dans les perles par hasard".

La magie prend forme. Très vite, la perle Galatea devient la marque de fabrique des deux associés. Le style est travaillé et reconnaissable au premier coup d'œil. La technique est toujours la même. Le nucléus blanc en coquillages est remplacé par des pierres semi-précieuses au cours de la greffe. La perle se forme autour. Pour donner vie à la Galatea, il suffit de tailler la perle et de laisser la pierre apparaître. John Rere et son associé, Chi Huynh, ont déposé le brevet l'année de la création. "C'est une perle unique au monde", se réjouit le perliculteur.

La production de perles de John Rere est consacrée en grande partie à la Galatea. La greffe est faite en Polynésie française. La taille de la perle, elle, est réalisée par les équipes de l'artisan créateur américain dans son atelier au Vietnam. Plus d'une centaine de personnes y travaillent. "Ce n'est pas possible de tailler la pierre ici, le coût est trop élevé", indique Louis Tchen, collaborateur de John Rere, en charge de la partie commerciale.

En vente sur le territoire depuis 2013, les perles de John Rere ne sont en revanche pas exportables à cause de la réglementation en vigueur. "Nous attendons que celle-ci change, je ne sais pas quand cela se fera. Mais si c'est plus facile d'exporter, alors nous pourrons enfin vendre la perle comme ce devrait être le cas et ce sera très intéressant pour la Polynésie française", assure le commercial.

John Rere et ses associés espèrent ainsi développer leur produit et créer de l'emploi au fenua. "C'est une perle de la nouvelle génération", expose Louis Tchen. "Tous ceux qui disent que nous dénaturons la perle de Tahiti ne sont pas dans le vrai. Nous n'utilisons pas de nucléus blanc, c'est une perle spécialement produite pour être taillée. Elle n'a rien à voir avec la perle de Tahiti…"


La Galatea, la perle très précieuse originaire des Gambier


De quelques milliers à plusieurs millions

Une perle Galatea de 10 millimètres coûte 13 000 francs. Une de 13 millimètres coûte 44 000 francs. Les différents bijoux composés de perles Galatea peuvent coûter plusieurs millions de francs.

Rédigé par Amelie David le Lundi 15 Mai 2017 à 17:08 | Lu 19199 fois