Paris, France | AFP | lundi 19/06/2023 - Le gouvernement a indiqué lundi avoir identifié "au moins 10 milliards d'euros d'économies" qui ne sont qu'une "étape" et contribueront d'ici 2027 au redressement des comptes dégradés de la France, en taillant dans des dépenses de santé ou des avantages fiscaux aux carburants.
Ces propositions d'économies, qui feront l'objet de concertations, viendront aussi pour partie alimenter le projet de budget pour 2024 qui sera présenté en septembre et qui nécessitera au moins 12 milliards d'euros d'économies pour cette seule année, a indiqué une source à Bercy.
Après avoir échappé à la sanction de l'agence S&P Global, qui a maintenu la note de solvabilité française, l'exécutif entend réaffirmer son sérieux budgétaire et tourner la page des dispendieuses mesures de soutien du "quoi qu'il en coûte" face aux crises sanitaire et énergétique.
"Maintenant que nous revenons à la normale, qui comprendrait que nous continuions à dépenser autant?", a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, en ouvrant à Bercy les Assises des finances publiques.
Ces assises font suite aux revues annuelles des dépenses publiques, lancées il y a quelques mois. Elles sont toutefois boudées par les trois principales associations d'élus locaux, en désaccord avec l'analyse de la situation.
Afin de réduire l'endettement et le déficit public jusqu'en 2027, "nous avons identifié, notamment avec notre première revue de dépenses publiques, au moins 10 milliards d'euros d'économies", a souligné Bruno Le Maire.
Ces économies devront être trouvées sur la santé, en luttant contre l'explosion des arrêts maladie et "les dérives" des dépenses en médicaments, a-t-il détaillé.
Les aides au logement avec la suppression du dispositif Pinel et la refonte du Prêt à taux zéro (PTZ), pour une économie de deux milliards d'euros, ainsi que le soutien à l'emploi en cette période de chômage bas sont également dans le viseur du gouvernement, plus particulièrement l'apprentissage et le compte personnel de formation.
Autre cible, les avantages fiscaux sur les carburants dont bénéficient certaines professions comme les transporteurs routiers ou les agriculteurs, alors que la France engage le virage de la transition énergétique. Ils seront supprimés progressivement d'ici 2030, avec un accompagnement pour permettre à ces professions d'opérer cette bascule.
Pas d'"austérité"
Interrogée sur la nécessité de trouver d'autres économies pour le projet de budget 2024, une source à Bercy a indiqué qu'"il y en aura d'autres" qui totaliseront "sans doute davantage" que 12 milliards d'euros, citant une évaluation de la Cour des comptes.
Les Assises ne sont qu'une "étape", a-t-elle ajouté.
Bruno Le Maire a toutefois rejeté "l'austérité" et dit ne pas vouloir d'une "politique de la hache, qui tuerait notre croissance (...) en taillant à l'aveugle dans les dépenses".
L'objectif est de réduire à 108,3% du PIB (Produit intérieur brut) en 2027 le lourd endettement de la France (contre 111,6% fin 2022), qui la range du côté des mauvais élèves européens, et de ramener sous l'objectif européen de 3% le déficit public (4,7% fin 2022). Le tout sera inscrit dans une loi de programmation prévue en septembre.
Pour y parvenir, le gouvernement table aussi sur la fin du bouclier énergétique, les gains des réformes comme celles des retraites ou de l'assurance-chômage, et le plein-emploi.
Il entend également pérenniser les revues qui passeront au crible chaque année une vingtaine de dépenses publiques, pour mesurer leur efficacité.
"Nous devons assumer de devoir faire des économies quand nous constatons que des dispositifs n'atteignent pas leurs résultats ou pas suffisamment", a déclaré en clôture des Assises la Première ministre Elisabeth Borne.
Ces efforts sont jugés d'autant plus nécessaires que l'environnement économique se durcit, avec rétablissement l'an prochain des règles budgétaires européennes et la forte remontée des taux d'intérêt qui alourdit significativement la charge de la dette.
Le gouvernement pourrait aussi, en présentant son prochain budget, réviser sa prévision de croissance pour 2023, actuellement de 1% et jugée optimiste par la plupart des instituts économiques.
Déjà, l'exécutif a multiplié les annonces ces dernières semaines. Il a ainsi gelé 1% supplémentaire des crédits du budget 2023 (1,8 milliard d'euros) qui seront partiellement annulés, selon Bruno Le Maire, et demandé aux ministères de dégager 5% d'économies, hors salaires, en 2024 notamment pour financer la transition énergétique.
Mais entre refus d'alourdir la fiscalité et tension sociale face à une inflation élevée, l'entreprise de maîtrise de la dépense s'annonce délicate. Surtout après une douloureuse réforme des retraites et sans majorité absolue à l'Assemblée nationale.
Ces propositions d'économies, qui feront l'objet de concertations, viendront aussi pour partie alimenter le projet de budget pour 2024 qui sera présenté en septembre et qui nécessitera au moins 12 milliards d'euros d'économies pour cette seule année, a indiqué une source à Bercy.
Après avoir échappé à la sanction de l'agence S&P Global, qui a maintenu la note de solvabilité française, l'exécutif entend réaffirmer son sérieux budgétaire et tourner la page des dispendieuses mesures de soutien du "quoi qu'il en coûte" face aux crises sanitaire et énergétique.
"Maintenant que nous revenons à la normale, qui comprendrait que nous continuions à dépenser autant?", a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, en ouvrant à Bercy les Assises des finances publiques.
Ces assises font suite aux revues annuelles des dépenses publiques, lancées il y a quelques mois. Elles sont toutefois boudées par les trois principales associations d'élus locaux, en désaccord avec l'analyse de la situation.
Afin de réduire l'endettement et le déficit public jusqu'en 2027, "nous avons identifié, notamment avec notre première revue de dépenses publiques, au moins 10 milliards d'euros d'économies", a souligné Bruno Le Maire.
Ces économies devront être trouvées sur la santé, en luttant contre l'explosion des arrêts maladie et "les dérives" des dépenses en médicaments, a-t-il détaillé.
Les aides au logement avec la suppression du dispositif Pinel et la refonte du Prêt à taux zéro (PTZ), pour une économie de deux milliards d'euros, ainsi que le soutien à l'emploi en cette période de chômage bas sont également dans le viseur du gouvernement, plus particulièrement l'apprentissage et le compte personnel de formation.
Autre cible, les avantages fiscaux sur les carburants dont bénéficient certaines professions comme les transporteurs routiers ou les agriculteurs, alors que la France engage le virage de la transition énergétique. Ils seront supprimés progressivement d'ici 2030, avec un accompagnement pour permettre à ces professions d'opérer cette bascule.
Pas d'"austérité"
Interrogée sur la nécessité de trouver d'autres économies pour le projet de budget 2024, une source à Bercy a indiqué qu'"il y en aura d'autres" qui totaliseront "sans doute davantage" que 12 milliards d'euros, citant une évaluation de la Cour des comptes.
Les Assises ne sont qu'une "étape", a-t-elle ajouté.
Bruno Le Maire a toutefois rejeté "l'austérité" et dit ne pas vouloir d'une "politique de la hache, qui tuerait notre croissance (...) en taillant à l'aveugle dans les dépenses".
L'objectif est de réduire à 108,3% du PIB (Produit intérieur brut) en 2027 le lourd endettement de la France (contre 111,6% fin 2022), qui la range du côté des mauvais élèves européens, et de ramener sous l'objectif européen de 3% le déficit public (4,7% fin 2022). Le tout sera inscrit dans une loi de programmation prévue en septembre.
Pour y parvenir, le gouvernement table aussi sur la fin du bouclier énergétique, les gains des réformes comme celles des retraites ou de l'assurance-chômage, et le plein-emploi.
Il entend également pérenniser les revues qui passeront au crible chaque année une vingtaine de dépenses publiques, pour mesurer leur efficacité.
"Nous devons assumer de devoir faire des économies quand nous constatons que des dispositifs n'atteignent pas leurs résultats ou pas suffisamment", a déclaré en clôture des Assises la Première ministre Elisabeth Borne.
Ces efforts sont jugés d'autant plus nécessaires que l'environnement économique se durcit, avec rétablissement l'an prochain des règles budgétaires européennes et la forte remontée des taux d'intérêt qui alourdit significativement la charge de la dette.
Le gouvernement pourrait aussi, en présentant son prochain budget, réviser sa prévision de croissance pour 2023, actuellement de 1% et jugée optimiste par la plupart des instituts économiques.
Déjà, l'exécutif a multiplié les annonces ces dernières semaines. Il a ainsi gelé 1% supplémentaire des crédits du budget 2023 (1,8 milliard d'euros) qui seront partiellement annulés, selon Bruno Le Maire, et demandé aux ministères de dégager 5% d'économies, hors salaires, en 2024 notamment pour financer la transition énergétique.
Mais entre refus d'alourdir la fiscalité et tension sociale face à une inflation élevée, l'entreprise de maîtrise de la dépense s'annonce délicate. Surtout après une douloureuse réforme des retraites et sans majorité absolue à l'Assemblée nationale.