Paris, France | AFP | vendredi 24/03/2017 - La France a réduit son déficit public en 2016 mais à un rythme moins élevé que prévu, en raison notamment d'une croissance décevante : ce léger dérapage jette un doute sur sa capacité à respecter les règles européennes en 2017.
Selon les résultats des comptes nationaux publiées vendredi par l'Insee, le déficit public, qui englobe celui de l'Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale, s'est établi à 3,4% du Produit intérieur brut (PIB) l'an dernier, au lieu des 3,3% promis par le gouvernement.
La dette publique, qui continue à s'accumuler tant que les comptes publics sont dans le rouge, a pour sa part continué sa progression, pour atteindre 2.147 milliards d'euros fin 2016, soit l'équivalent de 96% du PIB, contre 95,6% fin 2015.
Ces résultats constituent une petite déception pour le gouvernement, qui insistait ces dernières semaines sur son sérieux budgétaire et se disait confiant sur sa capacité à tenir ses objectifs, en dépit d'une activité économique morose.
"Pour la troisième année consécutive, la France a scrupuleusement tenu ses engagements européens", a toutefois assuré le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin lors d'une conférence de presse.
"Avec un déficit public de 3,4%, elle respecte exactement la recommandation de la Commission européenne", a ajouté le ministre, insistant sur le fait que "les prévisions de déficit ne sont pas une science exacte à 0,1 point près".
Le gouvernement, après avoir obtenu plusieurs délais de Bruxelles pour revenir dans les clous des traités européens, a engagé en 2014 un mouvement de réduction de la dépense publique, passée de 57,1% à 56,2% du PIB l'an dernier, qui a permis une baisse progressive du déficit.
L'Insee a toutefois revu à la hausse vendredi les chiffres du déficit public pour 2014 et 2015, qui a atteint respectivement 3,9% au lieu de 3,8% en 2014, puis 3,6% du PIB au lieu de 3,5% l'année suivante.
"Cette gestion budgétaire sérieuse aura permis de réduire continûment les déficits, tout en baissant les impôts des ménages et des entreprises et en permettant à la croissance de repartir", a estimé M. Sapin.
D'après l'Insee, le taux de prélèvements obligatoires a diminué de 0,1 point l'an dernier, à 44,3% du PIB. Dans le même temps, la progression des dépenses publiques a ralenti, passant de 1,4% en 2015 à 1,1% en 2016, grâce notamment à la diminution de la charge de la dette, allégée par les faibles taux d'intérêt.
Le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert a souligné que l'assainissement des finances publiques avait été un "travail collectif" réalisé aussi bien par l'Etat que par la Sécurité sociale et les collectivités locales.
Le solde des collectivités a été "excédentaire" en 2016, de 3 milliards d'euros, résultat d'un "très fort infléchissement" des dépenses de fonctionnement, d'une stabilisation des effectifs et d'une progression des recettes, a observé M. Eckert.
Les finances publiques ont toutefois pâti l'an dernier du climat économique morose, avec une croissance qui a patiné à 1,1%, loin des 1,5% initialement prévus par l'exécutif.
Le gouvernement s'est engagé à ramener en 2017 le déficit public sous la barre fatidique des 3% du PIB, pour la première fois depuis 10 ans. M. Sapin a réitéré cet objectif vendredi, jugeant "toutes les conditions réunies" pour y parvenir.
"La médiocrité du résultat interdit toute marge de manœuvre au futur président de la République car elle condamne tout espoir d'atteindre 3% de déficit public en 2017", a estimé à l'inverse le président de la commission des Finances de l'Assemblée, Gilles Carrez (LR).
L'objectif des 3% est jugé peu crédible par de nombreux observateurs, d'autant que la plupart des candidats à la présidentielle ont assuré vouloir s'affranchir de cet engagement, accusant les règles budgétaires européennes d'entraver la reprise.
Il faut "s'exonérer du pacte de stabilité" européen, a déclaré Jean-Luc Mélenchon. "Cette barre des 3% est un non-sens", a abondé Benoît Hamon. Seul Emmanuel Macron s'est engagé à rester en 2017 "dans l'épure des 3%", François Fillon prévoyant un dérapage à 3,5 ou 3,6%... lié selon lui aux mesures prises par François Hollande.
Selon les résultats des comptes nationaux publiées vendredi par l'Insee, le déficit public, qui englobe celui de l'Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale, s'est établi à 3,4% du Produit intérieur brut (PIB) l'an dernier, au lieu des 3,3% promis par le gouvernement.
La dette publique, qui continue à s'accumuler tant que les comptes publics sont dans le rouge, a pour sa part continué sa progression, pour atteindre 2.147 milliards d'euros fin 2016, soit l'équivalent de 96% du PIB, contre 95,6% fin 2015.
Ces résultats constituent une petite déception pour le gouvernement, qui insistait ces dernières semaines sur son sérieux budgétaire et se disait confiant sur sa capacité à tenir ses objectifs, en dépit d'une activité économique morose.
"Pour la troisième année consécutive, la France a scrupuleusement tenu ses engagements européens", a toutefois assuré le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin lors d'une conférence de presse.
"Avec un déficit public de 3,4%, elle respecte exactement la recommandation de la Commission européenne", a ajouté le ministre, insistant sur le fait que "les prévisions de déficit ne sont pas une science exacte à 0,1 point près".
- dépense publique en baisse -
Le gouvernement, après avoir obtenu plusieurs délais de Bruxelles pour revenir dans les clous des traités européens, a engagé en 2014 un mouvement de réduction de la dépense publique, passée de 57,1% à 56,2% du PIB l'an dernier, qui a permis une baisse progressive du déficit.
L'Insee a toutefois revu à la hausse vendredi les chiffres du déficit public pour 2014 et 2015, qui a atteint respectivement 3,9% au lieu de 3,8% en 2014, puis 3,6% du PIB au lieu de 3,5% l'année suivante.
"Cette gestion budgétaire sérieuse aura permis de réduire continûment les déficits, tout en baissant les impôts des ménages et des entreprises et en permettant à la croissance de repartir", a estimé M. Sapin.
D'après l'Insee, le taux de prélèvements obligatoires a diminué de 0,1 point l'an dernier, à 44,3% du PIB. Dans le même temps, la progression des dépenses publiques a ralenti, passant de 1,4% en 2015 à 1,1% en 2016, grâce notamment à la diminution de la charge de la dette, allégée par les faibles taux d'intérêt.
Le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert a souligné que l'assainissement des finances publiques avait été un "travail collectif" réalisé aussi bien par l'Etat que par la Sécurité sociale et les collectivités locales.
Le solde des collectivités a été "excédentaire" en 2016, de 3 milliards d'euros, résultat d'un "très fort infléchissement" des dépenses de fonctionnement, d'une stabilisation des effectifs et d'une progression des recettes, a observé M. Eckert.
Les finances publiques ont toutefois pâti l'an dernier du climat économique morose, avec une croissance qui a patiné à 1,1%, loin des 1,5% initialement prévus par l'exécutif.
- pas de 'marge de manoeuvre' -
Le gouvernement s'est engagé à ramener en 2017 le déficit public sous la barre fatidique des 3% du PIB, pour la première fois depuis 10 ans. M. Sapin a réitéré cet objectif vendredi, jugeant "toutes les conditions réunies" pour y parvenir.
"La médiocrité du résultat interdit toute marge de manœuvre au futur président de la République car elle condamne tout espoir d'atteindre 3% de déficit public en 2017", a estimé à l'inverse le président de la commission des Finances de l'Assemblée, Gilles Carrez (LR).
L'objectif des 3% est jugé peu crédible par de nombreux observateurs, d'autant que la plupart des candidats à la présidentielle ont assuré vouloir s'affranchir de cet engagement, accusant les règles budgétaires européennes d'entraver la reprise.
Il faut "s'exonérer du pacte de stabilité" européen, a déclaré Jean-Luc Mélenchon. "Cette barre des 3% est un non-sens", a abondé Benoît Hamon. Seul Emmanuel Macron s'est engagé à rester en 2017 "dans l'épure des 3%", François Fillon prévoyant un dérapage à 3,5 ou 3,6%... lié selon lui aux mesures prises par François Hollande.