PARIS, 5 décembre 2013 (AFP) - La France a annoncé jeudi, en ouverture d'une rencontre avec une vingtaine de pays africains sur le braconnage et le trafic d'espèces menacées, une série de mesures pour durcir sa lutte contre ce type de délit, notamment une multiplication par dix des amendes.
A la veille d'un sommet franco-africain à Paris, François Hollande a estimé, en ouvrant les travaux d'une table-ronde, que "les gains générés par le braconnage (doivent) être menacés par l'importance des amendes".
La table ronde réunit une vingtaine de dirigeants africains dont sept chefs d'Etats (Cameroun, Comores, Côte-d'Ivoire, Gabon, Mali, Tanzanie, Togo) et les Premiers ministres du Swaziland et de la Libye.
Cette initiative française s'inscrit dans un contexte de préoccupation internationale croissante pour l'avenir d'espèces menacées (éléphants, primates, rhinocéros, tortues, hippopotames, etc.). Le trafic mondial d'espèces de faune et de flore sauvages est estimé à 14 milliards de dollars.
Une circulaire sera aussi envoyée aux parquets pour mobiliser les magistrats et "il y aura des saisies beaucoup plus importantes qu'aujourd'hui ", a assuré le président de la République, affirmant qu'au moment où il s'exprimait "une destruction des stocks d'ivoire saisis par la police ces dernières semaines" avait lieu.
Jusqu'à maintenant, la destruction de stocks ne faisait pas partie de la politique de la France. Certains pays, comme les Etats-Unis récemment, ou le Gabon ont procédé à la destruction totale ou partielle de leur stock pour envoyer un signal aux trafiquants.
Robin des Bois s'est félicité de la décision de la France "de procéder à cette destruction" que l'ONG réclamait. La Fondation Brigitte Bardot s'est elle réjouie de voir "la lutte contre le trafic d'espèces menacées élevé au rang de lutte contre le trafic de drogues".
La France soutiendra un renforcement de l'Office des Nations unies chargé de la lutte contre le trafic de drogue et le crime pour l'élargir au trafic des espèces menacées. Elle entend aussi articuler davantage son aide au développement avec la question de la sauvegarde d'espèces menacées.
Financement de groupes criminels
Si la France affiche un certain volontarisme sur ce sujet, elle n'est pas au centre des trafics mondiaux d'espèces en danger, et son action doit surtout avoir valeur d'exemple et aider à mobiliser la communauté internationale.
Les pays africains réunis jeudi devaient discuter d'une "Déclaration de Paris" les engageant à "agir sans délai".
Le trafic d'espèces sauvages, telles que l'éléphant et le rhinocéros, ne relève désormais plus seulement du braconnage local, mais de groupes criminels, qui trouvent là un moyen de financement, créant de l'instabilité dans certaines régions et fragilisant l'Etat de droit.
Depuis 2009, le niveau de braconnage n'a cessé d'augmenter, témoignant d'un changement d'échelle et de l'implication du crime organisé, relèvent les experts.
Parmi les groupes impliqués dans le braconnage, qui fragilise la sécurité des régions visées, sont cités les shebab somaliens, l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) ougandaise ou les Janjawids soudanais.
La protection des éléphants vient de faire l'objet d'une réunion internationale cette semaine à Gaborone (Botswana) avec l'adoption de mesures pour renforcer la répression du braconnage et du trafic d'ivoire. Mais les principaux pays de la filière, en Afrique et en Asie, n'étaient pas représentés au plus haut niveau de l'Etat et doivent encore ratifier l'accord.
Le trafic d'espèces menacées doit aussi faire l'objet d'un prochain sommet à Londres les 12 et 13 février.
La population d'éléphants en Afrique est désormais estimée à environ 500.000 individus. Sachant que 22 à 25.000 animaux sont abattus chaque année, ces pachydermes sont éliminés plus vite qu'ils ne peuvent se reproduire.
La situation du rhinocéros, chassé pour sa corne, est encore plus alarmante : il reste en Afrique 5.000 rhinocéros noirs et 20.000 blancs. Le rhinocéros a déjà disparu d'Afrique centrale. En Afrique du Sud, quelque 800 spécimens ont été tués en 2013.
ces-ha/fa/phc
A la veille d'un sommet franco-africain à Paris, François Hollande a estimé, en ouvrant les travaux d'une table-ronde, que "les gains générés par le braconnage (doivent) être menacés par l'importance des amendes".
La table ronde réunit une vingtaine de dirigeants africains dont sept chefs d'Etats (Cameroun, Comores, Côte-d'Ivoire, Gabon, Mali, Tanzanie, Togo) et les Premiers ministres du Swaziland et de la Libye.
Cette initiative française s'inscrit dans un contexte de préoccupation internationale croissante pour l'avenir d'espèces menacées (éléphants, primates, rhinocéros, tortues, hippopotames, etc.). Le trafic mondial d'espèces de faune et de flore sauvages est estimé à 14 milliards de dollars.
Une circulaire sera aussi envoyée aux parquets pour mobiliser les magistrats et "il y aura des saisies beaucoup plus importantes qu'aujourd'hui ", a assuré le président de la République, affirmant qu'au moment où il s'exprimait "une destruction des stocks d'ivoire saisis par la police ces dernières semaines" avait lieu.
Jusqu'à maintenant, la destruction de stocks ne faisait pas partie de la politique de la France. Certains pays, comme les Etats-Unis récemment, ou le Gabon ont procédé à la destruction totale ou partielle de leur stock pour envoyer un signal aux trafiquants.
Robin des Bois s'est félicité de la décision de la France "de procéder à cette destruction" que l'ONG réclamait. La Fondation Brigitte Bardot s'est elle réjouie de voir "la lutte contre le trafic d'espèces menacées élevé au rang de lutte contre le trafic de drogues".
La France soutiendra un renforcement de l'Office des Nations unies chargé de la lutte contre le trafic de drogue et le crime pour l'élargir au trafic des espèces menacées. Elle entend aussi articuler davantage son aide au développement avec la question de la sauvegarde d'espèces menacées.
Financement de groupes criminels
Si la France affiche un certain volontarisme sur ce sujet, elle n'est pas au centre des trafics mondiaux d'espèces en danger, et son action doit surtout avoir valeur d'exemple et aider à mobiliser la communauté internationale.
Les pays africains réunis jeudi devaient discuter d'une "Déclaration de Paris" les engageant à "agir sans délai".
Le trafic d'espèces sauvages, telles que l'éléphant et le rhinocéros, ne relève désormais plus seulement du braconnage local, mais de groupes criminels, qui trouvent là un moyen de financement, créant de l'instabilité dans certaines régions et fragilisant l'Etat de droit.
Depuis 2009, le niveau de braconnage n'a cessé d'augmenter, témoignant d'un changement d'échelle et de l'implication du crime organisé, relèvent les experts.
Parmi les groupes impliqués dans le braconnage, qui fragilise la sécurité des régions visées, sont cités les shebab somaliens, l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) ougandaise ou les Janjawids soudanais.
La protection des éléphants vient de faire l'objet d'une réunion internationale cette semaine à Gaborone (Botswana) avec l'adoption de mesures pour renforcer la répression du braconnage et du trafic d'ivoire. Mais les principaux pays de la filière, en Afrique et en Asie, n'étaient pas représentés au plus haut niveau de l'Etat et doivent encore ratifier l'accord.
Le trafic d'espèces menacées doit aussi faire l'objet d'un prochain sommet à Londres les 12 et 13 février.
La population d'éléphants en Afrique est désormais estimée à environ 500.000 individus. Sachant que 22 à 25.000 animaux sont abattus chaque année, ces pachydermes sont éliminés plus vite qu'ils ne peuvent se reproduire.
La situation du rhinocéros, chassé pour sa corne, est encore plus alarmante : il reste en Afrique 5.000 rhinocéros noirs et 20.000 blancs. Le rhinocéros a déjà disparu d'Afrique centrale. En Afrique du Sud, quelque 800 spécimens ont été tués en 2013.
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