
Nicole Sanquer est allée voir les représentants de la Fraap installés dans le public qui attendaient eux aussi que le gouvernement et la majorité pointent enfin le bout de leur nez. crédit photo SD
Tahiti, le 1er avril 2025 – Nouvel exemple des dissensions au sein du Tavini ce mardi matin à Tarahoi à quatre jours du congrès du parti. Réunis en comité de majorité pendant deux heures, exécutif et législatif n'ont pas réussi à s'entendre sur le dossier de la Fraap dans lequel Ahip a déposé des amendements pour réévaluer le point d'indice des catégories D. Antony Géros étant pour et Moetai Brotherson restant formellement campé sur ses positions, le président de l'assemblée a boudé l'ouverture de la séance, privant la majorité du quorum nécessaire pour la tenir. Rendez-vous donc ce mercredi.
Le “Fa'atura” (respect) en a pris un coup ce mardi matin à Tarahoi. Convoqués pour 9 heures, le gouvernement et les élus de la majorité n'ont montré leur nez dans l'hémicycle qu'à 10 h 30. Réunis en comité de majorité en salle des commissions depuis deux heures, ils n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur le dossier de la Fédération de rassemblement des agents de l’administration de Polynésie (Fraap). En effet, les élus de A here ia Porinetia (Ahip) ont déposé des amendements au collectif budgétaire qui devait être étudié ce mardi pour réévaluer le point d'indice des fonctionnaires territoriaux de catégorie D (les plus petits salaires) de 12 à 17 points. “Victimes de l’inflation et de la vie chère, ces 1 856 familles ont aussi besoin d’être soutenues dans leur quotidien. Nous avons préféré dédier donc une enveloppe de 60 millions en leur faveur plutôt que de les affecter au recrutement de prestataires pour organiser des séminaires, ou écrire des schémas directeurs à hauteur de 60 voire 80 millions”, expliquait ainsi la présidente de Ahip, Nicole Sanquer, qui maintiendra évidemment ses amendements pour demain, mercredi.
Car ce mardi, le quorum de 29 représentants requis pour tenir une séance n'est pas atteint. L'opposition, installée dans l'hémicycle et lasse d'attendre que la majorité arrive, n’est évidemment pas disposée à lui offrir le quorum sur un plateau et décide de quitter l'hémicycle. Or, le Tavini n'est pas au complet. Quand le gouvernement s'installe et que les élus bleu ciel arrivent, ils sont au maximum 28. Le perchoir est toujours vide. Où est Antony Géros ? C'est la fameuse 29e voix qui manque. À l'ouverture de la séance, deux ou trois élus s'en vont, dont Oscar Temaru. C'est Ueva Hamblin, vice-président de l'assemblée, qui prend le micro et qui demande à Mitema Tapati de faire la prière avant de constater qu'il n'y a pas de quorum, et que la séance est reportée au lendemain comme le stipule le règlement intérieur.
Géros boude la séance, Brotherson quitte l'hémicycle
Ni une, ni deux, le président du Pays Moetai Brotherson, visage fermé, quitte les bancs du gouvernement en compagnie de Warren Dexter, ministre de l'Économie, et de Vannina Crolas, ministre de tutelle des mécontents de la Fraap (dont plusieurs de ses représentants étaient assis eux aussi depuis deux heures dans le public). Sans un mot. Ni pour les élus, ni pour la presse.
Alors que s'est-il passé exactement ? Les informations nous arrivent par bribes au fur et à mesure, mais c'est Hinamoeura Morgant-Cross qui nous confirme que c'est bien le dossier de la Fraap qui cristallise les tensions entre Moetai Brotherson et Antony Géros qui a provoqué cette situation. “On avait le quorum avec Tony. Mais à partir du moment où notre président de l'assemblée a décidé de ne pas aller en séance parce qu'il n'avait pas été entendu sur les revalorisations de salaires, oui là, on ne l'avait plus”, explique l'élue du Tavini qui précise que le locataire du perchoir était “plutôt pour” les amendements proposés par Ahip en ce sens.
Dans la droite ligne de la conférence de presse tenue la veille pour annoncer la tenue du congrès du parti samedi, Antony Géros s'en tient aux fondamentaux du Tavini et a ainsi rappelé en comité de majorité que l'ADN du Tavini consiste “à aider les petites gens”. Et en l'occurrence, ces fameuses catégories D de la fonction publique territoriale. Mais Moetai Brotherson ne semble pas l'entendre de cette oreille et le gouvernement ne veut pas fléchir sa position, projetant de rejeter les amendements proposés.
Le “Fa'atura” (respect) en a pris un coup ce mardi matin à Tarahoi. Convoqués pour 9 heures, le gouvernement et les élus de la majorité n'ont montré leur nez dans l'hémicycle qu'à 10 h 30. Réunis en comité de majorité en salle des commissions depuis deux heures, ils n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur le dossier de la Fédération de rassemblement des agents de l’administration de Polynésie (Fraap). En effet, les élus de A here ia Porinetia (Ahip) ont déposé des amendements au collectif budgétaire qui devait être étudié ce mardi pour réévaluer le point d'indice des fonctionnaires territoriaux de catégorie D (les plus petits salaires) de 12 à 17 points. “Victimes de l’inflation et de la vie chère, ces 1 856 familles ont aussi besoin d’être soutenues dans leur quotidien. Nous avons préféré dédier donc une enveloppe de 60 millions en leur faveur plutôt que de les affecter au recrutement de prestataires pour organiser des séminaires, ou écrire des schémas directeurs à hauteur de 60 voire 80 millions”, expliquait ainsi la présidente de Ahip, Nicole Sanquer, qui maintiendra évidemment ses amendements pour demain, mercredi.
Car ce mardi, le quorum de 29 représentants requis pour tenir une séance n'est pas atteint. L'opposition, installée dans l'hémicycle et lasse d'attendre que la majorité arrive, n’est évidemment pas disposée à lui offrir le quorum sur un plateau et décide de quitter l'hémicycle. Or, le Tavini n'est pas au complet. Quand le gouvernement s'installe et que les élus bleu ciel arrivent, ils sont au maximum 28. Le perchoir est toujours vide. Où est Antony Géros ? C'est la fameuse 29e voix qui manque. À l'ouverture de la séance, deux ou trois élus s'en vont, dont Oscar Temaru. C'est Ueva Hamblin, vice-président de l'assemblée, qui prend le micro et qui demande à Mitema Tapati de faire la prière avant de constater qu'il n'y a pas de quorum, et que la séance est reportée au lendemain comme le stipule le règlement intérieur.
Géros boude la séance, Brotherson quitte l'hémicycle
Ni une, ni deux, le président du Pays Moetai Brotherson, visage fermé, quitte les bancs du gouvernement en compagnie de Warren Dexter, ministre de l'Économie, et de Vannina Crolas, ministre de tutelle des mécontents de la Fraap (dont plusieurs de ses représentants étaient assis eux aussi depuis deux heures dans le public). Sans un mot. Ni pour les élus, ni pour la presse.
Alors que s'est-il passé exactement ? Les informations nous arrivent par bribes au fur et à mesure, mais c'est Hinamoeura Morgant-Cross qui nous confirme que c'est bien le dossier de la Fraap qui cristallise les tensions entre Moetai Brotherson et Antony Géros qui a provoqué cette situation. “On avait le quorum avec Tony. Mais à partir du moment où notre président de l'assemblée a décidé de ne pas aller en séance parce qu'il n'avait pas été entendu sur les revalorisations de salaires, oui là, on ne l'avait plus”, explique l'élue du Tavini qui précise que le locataire du perchoir était “plutôt pour” les amendements proposés par Ahip en ce sens.
Dans la droite ligne de la conférence de presse tenue la veille pour annoncer la tenue du congrès du parti samedi, Antony Géros s'en tient aux fondamentaux du Tavini et a ainsi rappelé en comité de majorité que l'ADN du Tavini consiste “à aider les petites gens”. Et en l'occurrence, ces fameuses catégories D de la fonction publique territoriale. Mais Moetai Brotherson ne semble pas l'entendre de cette oreille et le gouvernement ne veut pas fléchir sa position, projetant de rejeter les amendements proposés.
“J'avais vraiment honte quand on est rentrés”

La première séance de la session extraordinaire a tourné court ce mardi matin faute de quorum. Elle reprendra ce mercredi matin sous tension, la majorité n'étant une nouvelle fois pas d'accord avec elle-même sur le dossier de la Fraap. Crédit photo SD
Encore un nouvel exemple de la guéguerre menée entre les deux présidents bleus, tandis qu'Antony Géros tentait encore la veille de promouvoir une unité au sein du parti à quelques jours de son congrès, taxant les médias d'alimenter ces fausses divergences. “On est un peu désemparés parce qu'on est encore une fois face à cette éternelle bataille entre l'assemblée et le gouvernement depuis 2023. C'est insupportable des deux côtés. Comment on peut travailler si on ne se soutient pas ? Pourquoi on fait ça ?”, s'agace Hinamoeura Morgant-Cross qui se demande si ce n'est pas un coup de pression à l'approche du congrès du parti ce week-end. “On ne fait pas ça à une heure d'étudier le collectif budgétaire. Depuis jeudi dernier (date où ce collectif budgétaire a été étudié en commission, NDLR), on aurait pu discuter de tout ça. J'avais vraiment honte quand on est rentrés. Non mais on a l'air de quoi vis-à-vis de la population ? Vous avez vu, on avait tous des têtes d'enterrement !”
Un sentiment évidemment partagé par les élus de la minorité qui dénoncent ce “manque de respect” de la majorité. Et pour Nuihau Laurey (Ahip), il y a “finalement deux assemblées maintenant : celle qui décide en commission en catimini, et la vraie assemblée qui attend depuis plus de deux heures pour pouvoir examiner ce texte. Ce n'est pas la première fois que ça se produit et je pense que ça témoigne d'un mépris pour les élus, les journalistes et surtout le public qui suit ces débats à distance”.
Quoi qu'il en soit, c'est reculer pour mieux sauter puisque comme le stipule le règlement intérieur de l'assemblée, la séance se tiendra demain mercredi de plein droit, que le quorum soit atteint ou non. Ce qui laisse encore 24 heures à la majorité pour accorder ses violons. Sur ce dossier en tout cas. Pour le reste, ça fait quand même un peu désordre à quatre jours du congrès du parti. D'autant que parallèlement, Moetai Brotherson a réaffirmé dans une interview accordée à un journal anglais, qu'il était farouchement opposé à l'exploitation de nos fonds marins, et que tout indépendantiste qu'il soit, cette indépendance ne devait pas être “précipitée” ou “mal menée”. Voilà qui va complètement à l'encontre du message envoyé la veille par le président du parti Oscar Temaru et son numéro 2 Antony Géros. Ambiance. La Fraap quant à elle appelle à se mobiliser à partir de 8h ce mercredi devant l'assemblée en gardant "un comportement pacifique et exemplaire".
Un sentiment évidemment partagé par les élus de la minorité qui dénoncent ce “manque de respect” de la majorité. Et pour Nuihau Laurey (Ahip), il y a “finalement deux assemblées maintenant : celle qui décide en commission en catimini, et la vraie assemblée qui attend depuis plus de deux heures pour pouvoir examiner ce texte. Ce n'est pas la première fois que ça se produit et je pense que ça témoigne d'un mépris pour les élus, les journalistes et surtout le public qui suit ces débats à distance”.
Quoi qu'il en soit, c'est reculer pour mieux sauter puisque comme le stipule le règlement intérieur de l'assemblée, la séance se tiendra demain mercredi de plein droit, que le quorum soit atteint ou non. Ce qui laisse encore 24 heures à la majorité pour accorder ses violons. Sur ce dossier en tout cas. Pour le reste, ça fait quand même un peu désordre à quatre jours du congrès du parti. D'autant que parallèlement, Moetai Brotherson a réaffirmé dans une interview accordée à un journal anglais, qu'il était farouchement opposé à l'exploitation de nos fonds marins, et que tout indépendantiste qu'il soit, cette indépendance ne devait pas être “précipitée” ou “mal menée”. Voilà qui va complètement à l'encontre du message envoyé la veille par le président du parti Oscar Temaru et son numéro 2 Antony Géros. Ambiance. La Fraap quant à elle appelle à se mobiliser à partir de 8h ce mercredi devant l'assemblée en gardant "un comportement pacifique et exemplaire".