Tahiti, le 7 avril 2021 – La Fédération des associations de protection de l'environnement (Fape) a diffusé mercredi un courrier adressé au président Édouard Fritch pour l'alerter sur le non-respect des objectifs du plan énergie-climat adopté en 2015 par la Polynésie française.
Dans une lettre ouverte adressée mardi au président du Pays, Édouard Fritch, et diffusée mercredi aux médias, la Fédération des associations de protection de l'environnement (Fape) interpelle le président de la Polynésie française sur l'urgence d'agir pour “l'atténuation et l'adaptation au réchauffement climatique”. Signé du président de la Fape, Winiki Sage, et de son vice-président, Janson Man Sang, le courrier rappelle tout d'abord que “la Polynésie française fait partie des territoires les plus susceptibles de pâtir des effets négatifs de l’évolution climatique”. Un sujet brûlant, rattrapé par une actualité nationale soutenue avec le projet de loi “pour la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets” issu des travaux de la Convention citoyenne pour le climat.
La Fape rappelle également la “Déclaration de Tarahoi”, résultat de la réunion “historique” des présidents et représentants des parlements des îles du Pacifique en 2019. Et la fédération de reprendre les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avec une montée des eaux qui “pourrait atteindre 1 à 2 mètres et les barrières de corail qui pourraient disparaître à plus de 99%, entraînant avec elles la disparition d’espèces marines, d’ici la fin du siècle” si le réchauffement global de la planète n'est pas limité à 2 degrés. Un objectif qui passe par une neutralité carbone d'ici 2050.
Loin des objectifs du plan climat
Et c'est là que le bât blesse, pour la Fape. Le plan climat-énergie adopté en 2015 par la Polynésie française fixait plusieurs objectifs dont s'éloigne la collectivité. Il prévoyait notamment une réduction de -6,5% des émissions de gaz à effet de serre entre 2014 et 2020, alors que celles-ci ont augmenté de +6,2% entre 2014 et 2018. Il fixait également pour objectif d'arriver dans le même temps à une émission de 2 tonnes de CO2 par habitant, contre 4 tonnes de CO2 en 2018. Plus grave encore, “la somme des émissions territoriales et importées nous attribuait une empreinte carbone par habitant de 10 tonnes de CO2 émis en 2018”, alors que le Giec recommande une empreinte carbone maximum de 2,2 tonnes de CO2 par habitant. “L’empreinte des Polynésiens dépasse largement ce niveau. Les dépassements actuels devront être compensés par d’importantes réductions futures... Notre héritage s'assombrit”, regrette la Fape.
“Notre grande vulnérabilité ne doit pas masquer notre responsabilité”, objecte la fédération. “Si nous sommes des victimes du changement climatique, nous ne sommes pour le moment pas un exemple d’adaptation ni d'atténuation de nos émissions”. Dans son courrier, la Fape demande donc au Pays de “faire sa part pour modifier notre façon d’aménager, de produire, de consommer et s’orienter ainsi vers une véritable transition écologique”.
La lettre se conclut par une demande de rencontre pour discuter de la suite du plan climat-énergie. “Nous aimerions être force de propositions et nous pensons qu’il est nécessaire d’inclure davantage notre population aux orientations politiques pour faire face aux enjeux climatiques en la sensibilisant et en l’invitant à prendre part aux réflexions”.
Dans une lettre ouverte adressée mardi au président du Pays, Édouard Fritch, et diffusée mercredi aux médias, la Fédération des associations de protection de l'environnement (Fape) interpelle le président de la Polynésie française sur l'urgence d'agir pour “l'atténuation et l'adaptation au réchauffement climatique”. Signé du président de la Fape, Winiki Sage, et de son vice-président, Janson Man Sang, le courrier rappelle tout d'abord que “la Polynésie française fait partie des territoires les plus susceptibles de pâtir des effets négatifs de l’évolution climatique”. Un sujet brûlant, rattrapé par une actualité nationale soutenue avec le projet de loi “pour la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets” issu des travaux de la Convention citoyenne pour le climat.
La Fape rappelle également la “Déclaration de Tarahoi”, résultat de la réunion “historique” des présidents et représentants des parlements des îles du Pacifique en 2019. Et la fédération de reprendre les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avec une montée des eaux qui “pourrait atteindre 1 à 2 mètres et les barrières de corail qui pourraient disparaître à plus de 99%, entraînant avec elles la disparition d’espèces marines, d’ici la fin du siècle” si le réchauffement global de la planète n'est pas limité à 2 degrés. Un objectif qui passe par une neutralité carbone d'ici 2050.
Loin des objectifs du plan climat
Et c'est là que le bât blesse, pour la Fape. Le plan climat-énergie adopté en 2015 par la Polynésie française fixait plusieurs objectifs dont s'éloigne la collectivité. Il prévoyait notamment une réduction de -6,5% des émissions de gaz à effet de serre entre 2014 et 2020, alors que celles-ci ont augmenté de +6,2% entre 2014 et 2018. Il fixait également pour objectif d'arriver dans le même temps à une émission de 2 tonnes de CO2 par habitant, contre 4 tonnes de CO2 en 2018. Plus grave encore, “la somme des émissions territoriales et importées nous attribuait une empreinte carbone par habitant de 10 tonnes de CO2 émis en 2018”, alors que le Giec recommande une empreinte carbone maximum de 2,2 tonnes de CO2 par habitant. “L’empreinte des Polynésiens dépasse largement ce niveau. Les dépassements actuels devront être compensés par d’importantes réductions futures... Notre héritage s'assombrit”, regrette la Fape.
“Notre grande vulnérabilité ne doit pas masquer notre responsabilité”, objecte la fédération. “Si nous sommes des victimes du changement climatique, nous ne sommes pour le moment pas un exemple d’adaptation ni d'atténuation de nos émissions”. Dans son courrier, la Fape demande donc au Pays de “faire sa part pour modifier notre façon d’aménager, de produire, de consommer et s’orienter ainsi vers une véritable transition écologique”.
La lettre se conclut par une demande de rencontre pour discuter de la suite du plan climat-énergie. “Nous aimerions être force de propositions et nous pensons qu’il est nécessaire d’inclure davantage notre population aux orientations politiques pour faire face aux enjeux climatiques en la sensibilisant et en l’invitant à prendre part aux réflexions”.