Pingtang, Chine | AFP | mardi 14/12/2020 - Mieux connaître l'univers, voire détecter des extraterrestres: le radiotélescope Fast, le plus grand du monde (500 mètres de diamètre), est devenu le symbole de l'arrivée de la Chine parmi les leaders mondiaux de la recherche.
Niché au sein des verdoyantes montagnes de Pingtang, dans la province du Guizhou (sud-ouest), cette parabole géante vaste comme 30 terrains de football ouvrira en 2021 ses puissantes capacités de mesure aux astronomes étrangers.
Pleinement opérationnel depuis janvier, le Fast est devenu encore plus précieux depuis l'effondrement début décembre du deuxième radiotélescope du monde par la taille, celui d'Arecibo (305 mètres), infrastructure américaine installée à Porto Rico.
"Cet événement est extrêmement regrettable", déclare à l'AFP Wang Qiming, chef du centre des opérations et du développement du Fast, lors d'une rare visite de la presse étrangère. "Je suis allé à Arecibo. On s'est beaucoup inspiré de sa structure, qu'on a petit à petit améliorée pour construire notre télescope."
Si grand qu'il faut quelque 20 minutes pour en faire le tour, le Fast, jusqu'à trois fois plus sensible que la défunte installation américaine, a été construit entre 2011 et 2016.
Pour éviter que les ondes dégagées par les humains et leurs appareils (smartphones, voitures, ampoules, ordinateurs) ne perturbent les mesures, le site est entouré d'une zone de "silence radio" d'un rayon de 5 km. Des milliers de villageois ont été expropriés.
Extra-terrestres
Mais à quoi sert le Fast?
Principalement à capter les signaux radio émis par les corps célestes, notamment les pulsars (des étoiles mortes tournant sur elles-mêmes).
Ces ondes permettent entre autres de reconstituer une image des objets observés. Et les données récoltées aident les astronomes à mieux comprendre les origines de l'univers.
Autre objectif du site: "détecter d'éventuelles civilisations extra-terrestres", ajoute M. Wang, sous l'immense parabole constituée de 4.450 panneaux métalliques.
Conformément à la pratique internationale pour ce type d'engin, le Fast acceptera à partir de 2021 les demandes des scientifiques étrangers désirant y réaliser des mesures.
"N'importe qui peut demander à utiliser n'importe quel télescope public dans le monde", indique Sun Jinghai, un des responsables de l'ingénierie du site. "Il y aura probablement beaucoup de demandes" avec l'ouverture aux étrangers.
Un comité discutera de l'intérêt scientifique de chaque projet et décidera "s'il doit être validé", précise Wang Qiming. "Les scientifiques étrangers pourront venir sur le site ou bien soumettre leurs demandes de mesures à distance. Dans ce cas, des ingénieurs du Fast les effectueront pour eux et leur transmettront les résultats."
John Dickey, professeur de physique à l'université de Tasmanie (Australie), s'enthousiasme pour ce nouvel outil.
"J'ai vu les résultats obtenus par le Fast jusqu'à présent. Ils sont excellents", avec notamment la découverte de plus de 200 pulsars. "J'aimerais beaucoup l'utiliser", affirme-il à l'AFP.
"Liberté intellectuelle"
Cet astronome a suivi avec intérêt l'évolution du géant asiatique ces dernières décennies.
"La Chine est évidemment aujourd'hui un centre mondial de la recherche scientifique, au même niveau que l'Amérique du Nord ou l'Europe de l'Ouest", juge-t-il. "Les chercheurs y sont aussi avant-gardistes, créatifs et bien organisés que dans n'importe quel pays avancé."
Par manque de moyens, la Chine était pendant longtemps sous-développée en matière de sciences. Elle s'est lancée depuis 20 ans dans un grand rattrapage, pour moins dépendre des technologies étrangères.
Depuis, le pays a édifié le plus grand réseau TGV du monde (plus de 35.000 km), finalisé son système de géolocalisation Beidou (concurrent du GPS américain) et est en train de ramener sur Terre des échantillons lunaires.
"Aujourd'hui l'innovation est le maître mot partout", souligne Denis Simon, expert de la politique scientifique chinoise à l'université Duke (Etats-Unis). "De plus en plus de pouvoir de décision et de liberté intellectuelle sont donnés aux scientifiques et aux ingénieurs afin qu'ils explorent de nouvelles idées et prennent davantage de risques en matière de recherche".
Niché au sein des verdoyantes montagnes de Pingtang, dans la province du Guizhou (sud-ouest), cette parabole géante vaste comme 30 terrains de football ouvrira en 2021 ses puissantes capacités de mesure aux astronomes étrangers.
Pleinement opérationnel depuis janvier, le Fast est devenu encore plus précieux depuis l'effondrement début décembre du deuxième radiotélescope du monde par la taille, celui d'Arecibo (305 mètres), infrastructure américaine installée à Porto Rico.
"Cet événement est extrêmement regrettable", déclare à l'AFP Wang Qiming, chef du centre des opérations et du développement du Fast, lors d'une rare visite de la presse étrangère. "Je suis allé à Arecibo. On s'est beaucoup inspiré de sa structure, qu'on a petit à petit améliorée pour construire notre télescope."
Si grand qu'il faut quelque 20 minutes pour en faire le tour, le Fast, jusqu'à trois fois plus sensible que la défunte installation américaine, a été construit entre 2011 et 2016.
Pour éviter que les ondes dégagées par les humains et leurs appareils (smartphones, voitures, ampoules, ordinateurs) ne perturbent les mesures, le site est entouré d'une zone de "silence radio" d'un rayon de 5 km. Des milliers de villageois ont été expropriés.
Extra-terrestres
Mais à quoi sert le Fast?
Principalement à capter les signaux radio émis par les corps célestes, notamment les pulsars (des étoiles mortes tournant sur elles-mêmes).
Ces ondes permettent entre autres de reconstituer une image des objets observés. Et les données récoltées aident les astronomes à mieux comprendre les origines de l'univers.
Autre objectif du site: "détecter d'éventuelles civilisations extra-terrestres", ajoute M. Wang, sous l'immense parabole constituée de 4.450 panneaux métalliques.
Conformément à la pratique internationale pour ce type d'engin, le Fast acceptera à partir de 2021 les demandes des scientifiques étrangers désirant y réaliser des mesures.
"N'importe qui peut demander à utiliser n'importe quel télescope public dans le monde", indique Sun Jinghai, un des responsables de l'ingénierie du site. "Il y aura probablement beaucoup de demandes" avec l'ouverture aux étrangers.
Un comité discutera de l'intérêt scientifique de chaque projet et décidera "s'il doit être validé", précise Wang Qiming. "Les scientifiques étrangers pourront venir sur le site ou bien soumettre leurs demandes de mesures à distance. Dans ce cas, des ingénieurs du Fast les effectueront pour eux et leur transmettront les résultats."
John Dickey, professeur de physique à l'université de Tasmanie (Australie), s'enthousiasme pour ce nouvel outil.
"J'ai vu les résultats obtenus par le Fast jusqu'à présent. Ils sont excellents", avec notamment la découverte de plus de 200 pulsars. "J'aimerais beaucoup l'utiliser", affirme-il à l'AFP.
"Liberté intellectuelle"
Cet astronome a suivi avec intérêt l'évolution du géant asiatique ces dernières décennies.
"La Chine est évidemment aujourd'hui un centre mondial de la recherche scientifique, au même niveau que l'Amérique du Nord ou l'Europe de l'Ouest", juge-t-il. "Les chercheurs y sont aussi avant-gardistes, créatifs et bien organisés que dans n'importe quel pays avancé."
Par manque de moyens, la Chine était pendant longtemps sous-développée en matière de sciences. Elle s'est lancée depuis 20 ans dans un grand rattrapage, pour moins dépendre des technologies étrangères.
Depuis, le pays a édifié le plus grand réseau TGV du monde (plus de 35.000 km), finalisé son système de géolocalisation Beidou (concurrent du GPS américain) et est en train de ramener sur Terre des échantillons lunaires.
"Aujourd'hui l'innovation est le maître mot partout", souligne Denis Simon, expert de la politique scientifique chinoise à l'université Duke (Etats-Unis). "De plus en plus de pouvoir de décision et de liberté intellectuelle sont donnés aux scientifiques et aux ingénieurs afin qu'ils explorent de nouvelles idées et prennent davantage de risques en matière de recherche".