Ted ALJIBE / AFP
Pékin, Chine | AFP | jeudi 21/12/2023 - La Chine a appelé jeudi les Philippines à "prendre des décisions rationnelles" et exprimé sa frustration croissante après les récentes initiatives de Manille visant à contester les prétentions de Pékin en mer de Chine méridionale.
Le président philippin Ferdinand Marcos a réagi à ces derniers propos. Il a promis de ne pas céder à la "pression" et assuré que les récents incidents démontraient le "courage" de son pays.
D'après des vidéos diffusées par les garde-côtes philippins, des navires chinois avaient tiré au canon à eau courant décembre sur des bateaux philippins lors de deux missions distinctes de ravitaillement vers des récifs disputés.
Une collision entre un navire philippin et un bateau des garde-côtes chinois s'était aussi produite, la Chine et les Philippines se rejetant mutuellement la responsabilité de cet incident.
"Nous espérons que la partie philippine pourra prendre des décisions rationnelles, trouver une voie efficace pour interagir avec ses voisins et travailler avec la Chine afin de garder l'actuelle situation en mer sous contrôle", a déclaré jeudi Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Ses propos, tenus lors d'une conférence de presse régulière, interviennent après un appel téléphonique entre le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, et son homologue philippin Enrique Manalo.
Le chef de la diplomatie chinoise a déclaré à M. Manalo que leurs relations bilatérales faisaient face "à des difficultés sérieuses" et a jugé Manille responsable de cette situation, selon un compte-rendu publié mercredi soir par le ministère chinois des Affaires étrangères.
"Inquiétantes"
Les relations entre les deux pays "sont à un tournant. Devant choisir la direction à prendre, les Philippines doivent agir avec prudence", a par ailleurs indiqué M. Wang à son homologue.
"La raison d'origine est que les Philippines ont changé leur position politique, renié leurs propres engagements, continué à provoquer et causer des troubles en mer et à porter atteinte aux droits légaux de la Chine", a-t-il souligné.
"Nous avons eu un échange franc et sincère et, à la fin de notre appel, nous avons eu une compréhension plus claire de nos positions respectives sur un certain nombre de questions", a commenté pour sa part Enrique Manalo, selon le compte-rendu philippin de cet entretien.
"Nous avons tous deux souligné l'importance du dialogue" pour traiter ces sujets, toujours selon M. Manalo.
Plus tard dans la journée de jeudi, le président philippin Ferdinand Marcos, lors d'un discours marquant le 88e anniversaire de l'armée philippine, a affiché sa défiance face à Pékin.
Il n'a pas cité la Chine nommément, mais a clairement fait référence aux récentes confrontations, qu'il a qualifiées d'"inquiétantes".
"Nous continuerons à faire valoir nos droits conformément à la Constitution des Philippines et à la loi internationale", a déclaré M. Marcos.
Selon lui, la crise actuelle avec Pékin apporte une "démonstration du courage philippin face à la pression et notre ferme détermination à protéger, préserver et faire respecter notre intégrité territoriale".
Tensions récurrentes
Il y a dix jours, Manille avait convoqué l'ambassadeur chinois et évoqué la possibilité de l'expulser après les confrontations entre navires des deux pays, les plus tendues de ces dernières années.
Les contentieux en mer de Chine méridionale sont multiples.
La Chine affirme avoir été la première nation à découvrir et nommer les îles de cette vaste zone maritime, par laquelle transite aujourd'hui une grande partie du commerce entre l'Asie et le reste du monde.
Elle revendique ainsi une grande partie des îlots et récifs qui s'y trouvent. Mais d'autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Malaisie, Brunei) ont des prétentions concurrentes et chacun contrôle plusieurs îles.
Saisie par les Philippines, la Cour permanente d'arbitrage, une organisation arbitrale basée aux Pays-Bas, avait rejeté en 2016 les revendications chinoises en les estimant dénuées de fondement juridique.
Pékin avait dénoncé cette décision, estimant notamment non conforme la procédure philippine auprès de cette juridiction.
Face aux revendications territoriales de la Chine ainsi qu'à son influence et à ses capacités militaires grandissantes, les Philippines ont conclu cette année des accords militaires avec les Etats-Unis et l'Australie.
Elles sont également convenu d'entamer des négociations en ce sens avec le Japon.
Le président philippin Ferdinand Marcos a réagi à ces derniers propos. Il a promis de ne pas céder à la "pression" et assuré que les récents incidents démontraient le "courage" de son pays.
D'après des vidéos diffusées par les garde-côtes philippins, des navires chinois avaient tiré au canon à eau courant décembre sur des bateaux philippins lors de deux missions distinctes de ravitaillement vers des récifs disputés.
Une collision entre un navire philippin et un bateau des garde-côtes chinois s'était aussi produite, la Chine et les Philippines se rejetant mutuellement la responsabilité de cet incident.
"Nous espérons que la partie philippine pourra prendre des décisions rationnelles, trouver une voie efficace pour interagir avec ses voisins et travailler avec la Chine afin de garder l'actuelle situation en mer sous contrôle", a déclaré jeudi Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Ses propos, tenus lors d'une conférence de presse régulière, interviennent après un appel téléphonique entre le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, et son homologue philippin Enrique Manalo.
Le chef de la diplomatie chinoise a déclaré à M. Manalo que leurs relations bilatérales faisaient face "à des difficultés sérieuses" et a jugé Manille responsable de cette situation, selon un compte-rendu publié mercredi soir par le ministère chinois des Affaires étrangères.
"Inquiétantes"
Les relations entre les deux pays "sont à un tournant. Devant choisir la direction à prendre, les Philippines doivent agir avec prudence", a par ailleurs indiqué M. Wang à son homologue.
"La raison d'origine est que les Philippines ont changé leur position politique, renié leurs propres engagements, continué à provoquer et causer des troubles en mer et à porter atteinte aux droits légaux de la Chine", a-t-il souligné.
"Nous avons eu un échange franc et sincère et, à la fin de notre appel, nous avons eu une compréhension plus claire de nos positions respectives sur un certain nombre de questions", a commenté pour sa part Enrique Manalo, selon le compte-rendu philippin de cet entretien.
"Nous avons tous deux souligné l'importance du dialogue" pour traiter ces sujets, toujours selon M. Manalo.
Plus tard dans la journée de jeudi, le président philippin Ferdinand Marcos, lors d'un discours marquant le 88e anniversaire de l'armée philippine, a affiché sa défiance face à Pékin.
Il n'a pas cité la Chine nommément, mais a clairement fait référence aux récentes confrontations, qu'il a qualifiées d'"inquiétantes".
"Nous continuerons à faire valoir nos droits conformément à la Constitution des Philippines et à la loi internationale", a déclaré M. Marcos.
Selon lui, la crise actuelle avec Pékin apporte une "démonstration du courage philippin face à la pression et notre ferme détermination à protéger, préserver et faire respecter notre intégrité territoriale".
Tensions récurrentes
Il y a dix jours, Manille avait convoqué l'ambassadeur chinois et évoqué la possibilité de l'expulser après les confrontations entre navires des deux pays, les plus tendues de ces dernières années.
Les contentieux en mer de Chine méridionale sont multiples.
La Chine affirme avoir été la première nation à découvrir et nommer les îles de cette vaste zone maritime, par laquelle transite aujourd'hui une grande partie du commerce entre l'Asie et le reste du monde.
Elle revendique ainsi une grande partie des îlots et récifs qui s'y trouvent. Mais d'autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Malaisie, Brunei) ont des prétentions concurrentes et chacun contrôle plusieurs îles.
Saisie par les Philippines, la Cour permanente d'arbitrage, une organisation arbitrale basée aux Pays-Bas, avait rejeté en 2016 les revendications chinoises en les estimant dénuées de fondement juridique.
Pékin avait dénoncé cette décision, estimant notamment non conforme la procédure philippine auprès de cette juridiction.
Face aux revendications territoriales de la Chine ainsi qu'à son influence et à ses capacités militaires grandissantes, les Philippines ont conclu cette année des accords militaires avec les Etats-Unis et l'Australie.
Elles sont également convenu d'entamer des négociations en ce sens avec le Japon.
