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LGV: le gendarme qui a tiré accidentellement a été entendu en garde à vue


Angoulême, France | AFP | mercredi 01/03/2017 - Le gendarme qui a tiré accidentellement mardi lors de l'inauguration de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux par François Hollande a été entendu plusieurs heures en garde à vue, avant d'être remis en liberté mercredi, a appris l'AFP de sources concordantes.

Ce maréchal des logis-chef de 33 ans, qui occupait un poste de tireur dans le dispositif de protection de l'événement à Villognon près d'Angoulême (Charente), avait blessé mardi après-midi légèrement deux civils au niveau des jambes. 
Le gendarme a été placé en garde à vue dans la foulée du tir, dans le cadre d'une enquête de flagrance ouverte pour blessures involontaires avec arme, avant d'être relâché mercredi vers 11H30, a-t-on indiqué de sources proches de l'enquête.
Le caractère accidentel du tir n'est "pas remis en cause", a indiqué mercredi à l'AFP le parquet d'Angoulême. Les deux blessés, quoique légèrement atteints, sont toujours hospitalisés à Angoulême et n'avaient pas été entendus mercredi à la mi-journée, a-t-il ajouté.
L'un d'eux, un maître d'hôtel d'une trentaine d'années employé du traiteur officiant à la réception, se trouvait à une quinzaine de mètres du chef de l'Etat au moment de l'impact, selon un journaliste de l'AFP qui l'a vu sautiller après coup. Il a été opéré mardi soir avec succès de la malléole droite, où la balle l'avait atteint, a indiqué son employeur mercredi. Son état n'inspirait pas d'inquiétude, mais il s'est dit encore "sous le choc", a-t-on précisé.
L'autre, un employé de la société MESEA chargée de la maintenance de la LGV Tours-Bordeaux, a été superficiellement touché au mollet. Son état n'inspirait pas davantage d'inquiétude et il devrait sortir de l'hôpital "dans les prochains jours", a-t-on indiqué auprès de MESEA. 
Le gendarme du PSPG (Peloton spécialisé de protection de la Gendarmerie) de la Vienne, déployé en renfort à Villognon mardi, était placé en position d'observateur-tireur sur un point haut du côté du cocktail de la réception, lorsqu'il avait tiré un coup avec son fusil de tireur d'élite de la gendarmerie, une Tikka. 
Le fusil de précision Tikka est l'arme la plus répandue dans les unités du ministère de l'Intérieur-- utilisée notamment par les CRS, la Garde républicaine, la Force d'intervention de la police nationale (FIPN), le Groupe de sécurité de la Présidence de la République (GSPR), les Pelotons d'Intervention et de Surveillance de la Gendarmerie (PSIG) et les PSPG. Cette arme légère (1,5 kg) permet des tirs précis jusqu'à 400 mètres. Elle est dotée d'une lunette de visée capable d'effectuer des corrections de tir en intégrant les conditions du moment.
Selon les premiers éléments de l'enquête, le gendarme a fait "une erreur de manipulation en changeant de position", a expliqué à l'AFP une source proche du dossier.
Personne d'autre que les blessés n'avait été évacué de la cérémonie après l'incident et le chef de l'Etat avait poursuivi son discours après une très brève interruption.
Outre l'enquête judiciaire, une enquête administrative a été ouverte.

le Mercredi 1 Mars 2017 à 05:31 | Lu 476 fois