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L'intersyndicale dépose un préavis de grève générale illimitée pour le 7 mars


Tahiti, le 2 mars 2023 – L'intersyndicale comprenant la CSTP/FO, A ti'a i Mua, CSIP, Otahi et O Oe to Oe Rima a déposé mercredi soir un préavis de grève générale pour le 7 mars afin de dénoncer le “non-respect” des engagements “actés en novembre 2021”. Elle demande notamment une “protection effective de l'emploi local dans l'ensemble des secteurs d'activité”.
 
Un préavis de grève générale illimitée a été déposé mercredi soir par les organisations syndicales CSTP/FO, A ti'a i Mua, CSIP, Otahi et O Oe to Oe Rima qui s'estiment “forcés et contraints” en raison du “non-respect des engagements actés en novembre 2021 et repris dans leurs doléances du 4 octobre 2022”. La liste des revendications compte 13 points.
 
L'intersyndicale demande en premier lieu une “négociation salariale annuelle dans certains secteurs d'activités” avec la “mise en place de la prime du pouvoir d'achat” et souhaite imposer une “négociation annuelle dans chaque secteur d'activité pour négocier les salaires tous les trois ans et pour réviser les classifications”. Elle demande aussi le “déplafonnement de la prime d'ancienneté” et que la majoration maximum du salaire pour ancienneté soit portée à 38 ans.
 
Travail illégal
 
S'ils rappellent qu'ils s'opposent “fermement” à la retraite à 64 ans, les syndicats souhaitent une modification du code du travail afin de permettre au salarié de se faire assister par la personne de son choix, lors de l’entretien dans le cadre d’une procédure disciplinaire (sanction ou licenciement). Une modification du code du travail est demandée pour que cette assistance soit possible avec une personne appartenant au personnel de l'entreprise ou extérieure à l’entreprise, sans que l'accord de l'employeur ne soit nécessaire dans ce dernier cas. Ils demandent par ailleurs une révision du système d'attribution des subventions aux organisations syndicales en se référant notamment à la Nouvelle-Calédonie où le système d'attribution “repose sur le nombre de voix obtenues par l'organisation syndicale”.
 
L'intersyndicale demande en outre une protection effective de l'emploi local dans l'ensemble des secteurs d'activité avec la mise en place d'une durée de présence sur le territoire de la Polynésie française de dix ans, et la mise en place d'un fonds spécial de soutien aux salariés ayant involontairement perdu leur emploi. Enfin, en matière de harcèlement au travail, l'intersyndicale veut que la charge des éléments de preuve incombe aux deux parties et demande, dans le domaine de la lutte contre le travail illégal, à ce que les effectifs au service contrôle de la CPS soient renforcés “compte-tenu, notamment, de l'augmentation du nombre de patentés”. À défaut d'accord sur l'ensemble de ces points, l'intersyndicale appelle “l'ensemble des salariés de tout secteur d'activité confondu à un arrêt de travail pour une durée illimitée” qui prendra effet le lundi 6 mars à partir de minuit. 

En cas de débrayages dans le secteur privé, ce mouvement local viendrait renforcer l'appel à la grève lancée au niveau national pour s'opposer au projet de réforme des retraites. Une grève qui promet déjà d'être suivie localement par les agents de la fonction publique d'État.

 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 2 Mars 2023 à 15:32 | Lu 2459 fois