Tahiti, le 1er décembre 2019 - Les services de police, de gendarmerie et de douane ont traité 653 affaires d’ice en 2018, contre 452 en 2017, ce qui représente une augmentation de plus de 44 %. Le directeur de la sécurité publique tire la sonnette d’alarme et appelle les parents à lutter avec les forces de l’ordre contre cette drogue dure qui touche de plus en plus les jeunes.
« Ne rien faire, c’est être complice de trafic d’ice », le ton est donné. Le directeur de la sécurité publique, Mario Banner, a convoqué la presse vendredi dernier pour dresser un bilan de son déplacement, la semaine d’avant en Australie, où il a participé à la réunion annuelle du Pacific Transnational Crime Network (PTCN), un organisme qui est composé de 21 pays dont la Polynésie.
Le patron de la DSP s’y était rendu avec un but bien précis : la lutte contre l’ice. Lors de cette réunion, Mario Banner a été assez cru dans ses propos. « J’ai voulu attirer leur attention sur cette problématique. Il faut savoir, qu’à part l’Australie et la Nouvelle Zélande, il n’y a que la Polynésie, Fidji et les Tonga qui sont touchés de plein fouet par l’ice. Un débat international s’est donc posé. Comment peut-on empêcher l’ice de pénétrer dans la région du Pacifique Sud ? Cet ice est fabriqué dans la région Sud de la Chine », déplore Mario Banner.
Les saisies augmentent
La Polynésie se retrouve aujourd’hui noyée par ce fléau. Les saisies sont en constante augmentation. Les forces de l’ordre ont saisi, en 2017, plus de 27 kg d’ice, pour une valeur marchande d’environ 4,1 milliards de Fcfp. En 2018, 653 affaires ont été initiées contre 452 en 2017 (soit 44 % d’augmentation). En 2018, 8 kg d’ice ont été saisis et encore 9,270 kg début novembre 2019.
Mario Banner veut que cela cesse. Pour y parvenir, le directeur de la sécurité publique en appelle à la bonne volonté de tous et plus particulièrement des parents : « Si vous constatez autour de vous qu’il y a de l’ice qui traine, n’hésitez pas à venir au commissariat de police ou à la gendarmerie. Nous vous garantissons l’anonymat le plus complet. Ne rien faire, c’est être complice de trafic d’ice. » Et de poursuivre : « Il ne se passe pas un jour sans que l’on interpelle des jeunes en deux-roues ou à pied, sans que l’on se rende compte qu’il y a des cristaux d’ice dans certains sacs à dos. Le paka est dépassé maintenant, on est autour aujourd’hui de cette unique problématique de l’ice. À l’époque, cette drogue était consommée par la Jet Set qui a parfaitement compris qu’on pouvait se faire prendre en faisant venir cette drogue. Donc, on fait appel à des mules qui ne sont pas forcément des consommateurs, mais qui ont fini par l’être, c’est-à-dire qu’ils en ont besoin eux-mêmes pour leur consommation personnelle. »
Les moyens manquent
Pour mieux lutter contre ce fléau, l’an dernier, Mario Banner a doublé les effectifs de la brigade des stupéfiants. Mais cela ne suffit plus.
Autre souci, l’absence de brigade canine depuis la disparition, il y a quelques temps, de leur seul conducteur de chien. « Dès le mois de janvier, la direction centrale à Paris a accepté que la Polynésie soit inscrite au prochain stage de formation d’un conducteur et d’un chien. La deuxième base, et c’est en accord avec le haut-commissaire de la République, on a jeté les premiers jalons d’une éventuelle convention avec les néo-zélandais pour pouvoir acheter un chien et faire une formation de policier en Nouvelle-Zélande, pour qu’il soit spécialisé dans l’ice et dans le trafic d’argent », souligne Mario Banner.
Malgré les moyens mis en oeuvre pour lutter contre les trafics d’ice, cette drogue continue de faire des ravages au fenua et tous les moyens sont bons pour la faire parvenir en Polynésie. Outre les mules qui voyagent entre les États-Unis et Tahiti, les trafiquants utilisent également le fret aérien. Fin octobre, 2,786 kg d’ice ont été découverts dans des boites de lait pour bébés. « Près de 3 kg d’ice ont été découverts, il y a quelques jours, dans des paddles en provenance de Hawaii ».
Pour éviter l’hécatombe, le directeur de la sécurité publique veut qu’une antenne de l’Ofast, l’office anti-stupéfiants, soit créée en Polynésie. Cet office remplacera d’ailleurs l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) au 1er janvier 2020.
« Ne rien faire, c’est être complice de trafic d’ice », le ton est donné. Le directeur de la sécurité publique, Mario Banner, a convoqué la presse vendredi dernier pour dresser un bilan de son déplacement, la semaine d’avant en Australie, où il a participé à la réunion annuelle du Pacific Transnational Crime Network (PTCN), un organisme qui est composé de 21 pays dont la Polynésie.
Le patron de la DSP s’y était rendu avec un but bien précis : la lutte contre l’ice. Lors de cette réunion, Mario Banner a été assez cru dans ses propos. « J’ai voulu attirer leur attention sur cette problématique. Il faut savoir, qu’à part l’Australie et la Nouvelle Zélande, il n’y a que la Polynésie, Fidji et les Tonga qui sont touchés de plein fouet par l’ice. Un débat international s’est donc posé. Comment peut-on empêcher l’ice de pénétrer dans la région du Pacifique Sud ? Cet ice est fabriqué dans la région Sud de la Chine », déplore Mario Banner.
Les saisies augmentent
La Polynésie se retrouve aujourd’hui noyée par ce fléau. Les saisies sont en constante augmentation. Les forces de l’ordre ont saisi, en 2017, plus de 27 kg d’ice, pour une valeur marchande d’environ 4,1 milliards de Fcfp. En 2018, 653 affaires ont été initiées contre 452 en 2017 (soit 44 % d’augmentation). En 2018, 8 kg d’ice ont été saisis et encore 9,270 kg début novembre 2019.
Mario Banner veut que cela cesse. Pour y parvenir, le directeur de la sécurité publique en appelle à la bonne volonté de tous et plus particulièrement des parents : « Si vous constatez autour de vous qu’il y a de l’ice qui traine, n’hésitez pas à venir au commissariat de police ou à la gendarmerie. Nous vous garantissons l’anonymat le plus complet. Ne rien faire, c’est être complice de trafic d’ice. » Et de poursuivre : « Il ne se passe pas un jour sans que l’on interpelle des jeunes en deux-roues ou à pied, sans que l’on se rende compte qu’il y a des cristaux d’ice dans certains sacs à dos. Le paka est dépassé maintenant, on est autour aujourd’hui de cette unique problématique de l’ice. À l’époque, cette drogue était consommée par la Jet Set qui a parfaitement compris qu’on pouvait se faire prendre en faisant venir cette drogue. Donc, on fait appel à des mules qui ne sont pas forcément des consommateurs, mais qui ont fini par l’être, c’est-à-dire qu’ils en ont besoin eux-mêmes pour leur consommation personnelle. »
Les moyens manquent
Pour mieux lutter contre ce fléau, l’an dernier, Mario Banner a doublé les effectifs de la brigade des stupéfiants. Mais cela ne suffit plus.
Autre souci, l’absence de brigade canine depuis la disparition, il y a quelques temps, de leur seul conducteur de chien. « Dès le mois de janvier, la direction centrale à Paris a accepté que la Polynésie soit inscrite au prochain stage de formation d’un conducteur et d’un chien. La deuxième base, et c’est en accord avec le haut-commissaire de la République, on a jeté les premiers jalons d’une éventuelle convention avec les néo-zélandais pour pouvoir acheter un chien et faire une formation de policier en Nouvelle-Zélande, pour qu’il soit spécialisé dans l’ice et dans le trafic d’argent », souligne Mario Banner.
Malgré les moyens mis en oeuvre pour lutter contre les trafics d’ice, cette drogue continue de faire des ravages au fenua et tous les moyens sont bons pour la faire parvenir en Polynésie. Outre les mules qui voyagent entre les États-Unis et Tahiti, les trafiquants utilisent également le fret aérien. Fin octobre, 2,786 kg d’ice ont été découverts dans des boites de lait pour bébés. « Près de 3 kg d’ice ont été découverts, il y a quelques jours, dans des paddles en provenance de Hawaii ».
Pour éviter l’hécatombe, le directeur de la sécurité publique veut qu’une antenne de l’Ofast, l’office anti-stupéfiants, soit créée en Polynésie. Cet office remplacera d’ailleurs l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) au 1er janvier 2020.