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L'hélistation enfin inaugurée au Taaone


L'aménagement de l'hélistation a coûté 36 millions de francs hors taxes, financé à hauteur de 25 millions de Fcfp par l'Etat. La somme restante a été prise en charge par le Centre hospitalier.
L'aménagement de l'hélistation a coûté 36 millions de francs hors taxes, financé à hauteur de 25 millions de Fcfp par l'Etat. La somme restante a été prise en charge par le Centre hospitalier.
PAPEETE, le 18 mars 2016. Plus de cinq ans après l'ouverture de l'hôpital de Taaone, l'hélistation a enfin été inaugurée vendredi. Opérationnelle depuis janvier, elle permet de réduire considérablement le temps de prise en charge du malade vers le centre hospitalier.

En octobre 2010, le centre hospitalier déménageait de Mamao vers Taaone. Mails il aura fallu attendre plus de cinq ans pour que le premier hélicoptère puisse se poser sur le toit de l'hôpital. En effet, l'héliport n'était pas aux normes lorsque l'hôpital a ouvert ses portes. "A la livraison du bâtiment, nous n’avions qu’une dalle de béton, un ascenseur et des éclairages qui ne correspondaient pas aux prescriptions, celles-ci ayant en outre changé en 2012", a rappelé le président du Pays Edouard Fritch, lors de l'inauguration de l'hélistation vendredi.
En attendant, les évasans, suivant leur urgence, atterrissaient soit à l'aéroport, soit sur un terrain des stades à proximité de l'hôpital. Celui du terrain municipal de Arue a ainsi été souvent utilisé. Le maire de Arue a d'ailleurs alerté par le passé le Pays pour que cette situation temporaire ne devienne pas définitive.

36 MILLIONS DE TRAVAUX
Pour mettre à jour l'héliport, il a fallu s'occuper de l'étanchéité des surfaces, des équipements incendie, de la mise aux normes de la signalisation lumineuse et des dispositifs d’évacuation, des liaisons radio… Tous ces travaux ont fini par alourdir la facture. Au total, l'aménagement a coûté 36 millions de francs hors taxes, financé à hauteur de 25 millions de Fcfp par l'Etat. La somme restante a été prise en charge par le Centre hospitalier.
Si l'héliport a été inauguré vendredi, il a été mis en service le 15 janvier. Il a notamment servi en début de semaine lors de l'évacuation sanitaire des habitants de Rapa touchés par la ciguatera.

RÉDUIRE LES DÉLAIS DE PRISE EN CHARGE DES PATIENTS
Mettre en état de fonctionnement l'héliport devenait urgent pour réduire le problème des délais de prise en charge des patients. La chambre territoriale des comptes (CTC) avait mis en avant cette nécessité dans son rapport sur la gestion du Centre hospitalier publique de Taaone (CHPF) de 2008 à 2013 publié fin 2014. Jusqu'ici atterrir à l'aéroport à Faa'a impliquait "des délais d'évacuation incompatibles avec le maintien des chances de traitement optimal des patients", soulignait alors la chambre qui recommandait que « la mise en œuvre de l'hélistation aboutisse dans les meilleurs délais ».

Atterrir sur le toit de l'hôpital permettra de gagner de précieuses minutes qui peuvent être décisives lors de certaines pathologies. "Cette infrastructure permet aux patients pris en charge par le Samu ou la Direction interarmées du service de santé de gagner un temps précieux pour l’accès au plateau technique de l’hôpital", a mis en avant Edouard Fritch. "Les vingt ou quinze minutes ainsi gagnées par les patients des îles par rapport à une arrivée à l’aéroport de Faa’a peuvent s’avérer critiques dans les cas les plus lourds."
Depuis le 15 janvier, date de la mise en service effective de l’hélistation, 20 évacuations sanitaires ont pu atterrir sur l'hélistation de l'hôpital.




Une équipe prête 24 h / 24

Atterrir sur le toit de l'hôpital permettra de gagner de précieuses minutes qui peuvent être décisives lors de certaines pathologies.
Atterrir sur le toit de l'hôpital permettra de gagner de précieuses minutes qui peuvent être décisives lors de certaines pathologies.
Pour intervenir en cas d'évasan, une équipe avec un médecin et un infirmier (ou une sage-femme) est prête à partir de jour comme de nuit pour aller chercher un patient. La décision de mettre en place une évacuation sanitaire se fait au Samu, qui joue le rôle de "chef d'orchestre", explique Serge Cabaret, directeur du Samu. Tout se joue dans la salle de régulation du Samu, où œuvrent en permanence deux personnels de régulation et un médecin régulateur 24/ 24. "C'est cette cellule et le médecin régulateur en particulier qui décide de l'envoi d'une évasan par avion, hélico…" La décision n'est pas toujours facile à prendre car le diagnostic n'est pas toujours évident à faire à distance.
Une fois la décision prise, "le médecin régulateur contacte ensuite la compagnie aérienne ou la compagnie de l'hélicoptère pour savoir si le moyen de transport est disponible. S'ils ne sont pas disponibles ou si l'évasan le justifie car c'est une piste dépourvue de balisage de nuit on se tournera vers les moyens de l'armée."


Un projet pour Taravao et Uturoa

Pour améliorer la prise en charge des malades, le président du Pays a noté lors de son discours vendredi qu'un projet d'aménagement d'hélistations à Uturoa et Taravao était en cours. Le projet de Taravao serait le plus avancé. "Si le recours à des vols spéciaux, par avion ou hélicoptère, est courant vers Moorea ou Uturoa, nos concitoyens de la presqu’île ne pouvaient en bénéficier", a indiqué Edouard Fritch. "Or la durée d’un transfert de Taravao au CHPF par la route est incertaine et, en tous les cas, longue. Si l’envoi d’une ambulance du CHPF s’avère nécessaire, elle est doublée. Dans des situations choisies, le Samu a déjà expérimenté l’utilisation de l’hélicoptère vers la presqu’île. La mise en place d’une zone de poser aménagée à Taravao constituera un progrès majeur pour cet important bassin de population."



Rédigé par Mélanie Thomas le Vendredi 18 Mars 2016 à 16:25 | Lu 1459 fois