Tahiti Infos

L’exploitation du pahua : vers une gestion durable


L’exploitation du pahua : vers une gestion durable
Depuis une trentaine d’année, avec l’augmentation des échanges maritimes, et plus récemment des transports aériens, de nombreuses pêcheries artisanales dont celles du bénitier se sont développées pour fournir le marché local ou se concentre 90 % de la population du pays. Aussi, en collaboration avec les maires et habitants des îles où le bénitier est exploité, le ministère de la mer développe-t-il depuis 2001, un programme appelé…« Bénitier ».

Le « Tridacna maxima » est jusqu’à présent la seule espèce de bénitiers recensée officiellement dans nos archipels, parmi les huit espèces existant dans le monde. L’existence d’une autre espèce plus grande, « Tridacna squamosa », dans certaines îles des Australes est en cours de validation.

Si beaucoup parlent d’abondance de bénitiers dans nos lagons, l’expression reste relative. À Raivavae et Tubuai dans l’archipel des Australes, et surtout dans les atolls fermés des Tuamotu de l’est tels que Fangatau, Fakahina, Tatakoto, Pukarua, Reao, Napuka et Vahitahi, le « koeha », comme le surnomment les pa’umotu, est l’espèce dominante du lagon. Par contre, dans d’autres îles, les populations de bénitiers diminuent, voire se raréfient.

Les raisons sont d’ordre naturel, comme les mortalités massives constatées à Tatakoto découlant du réchauffement de l’océan, mais également « humaines » en raison d’une surpêche pratiquée notamment à des périodes spécifiques : comme le Òroà me, fête protestante où les paroissiens versent de l’argent pour les besoins des missions et au cours desquels de grands repas communautaires sont organisés.
 
 
Dans quelles conditions envisager le  collectage de bénitiers ?

Le collectage de bénitier ressemble au captage sur support artificiel de naissain de moules ou d’huîtres en France, ou bien d’huîtres perlières en Polynésie. Ces filières se sont d’ailleurs développées grâce à l’apport de naissains par le collectage. Sur la base d’éléments biologiques démontrant une fixation importante de naissains de bénitiers dans certains lagons, une étude sur la faisabilité technique de collectage  a été lancée en fin 2001.

Le but étant d’obtenir des éléments liés à l’élevage, au transport et évidemment au repeuplement du bénitier. Ces travaux ont eu lieu dans les lagons les plus propices à cette activité, c’est-à-dire, là où l’on trouve le « mapiko », genre d’agrégat naturels de bénitiers vivants. Le soutien d’experts tels que Lauren Yan, technicien polynésien spécialisé en aquaculture, mais aussi des maires et des populations des lieux-mêmes a été crucial.

Les conditions favorables au développement d’une activité de collectage et de repeuplement de bénitiers dans un lagon sont donc les suivantes : présence d’accumulations naturelles de bénitiers vivants ou de coquilles de bénitiers ; volonté des populations et des autorités locales à ouvrir le lagon au collectage ; mais surtout présence de porteurs de projets sur l’île et de débouchés sur le marché.

Le bénitier est fragile

Bien que la biomasse reste encore l’une des plus abondantes dans nos lagons, on ne peut estimer dans quelles mesure ces populations de bénitiers accumulées dans des parties peu profondes des lagons, réagiront face à une exploitation soutenue. Leur caractère bien visible et leur sédentarité rendent les bénitiers particulièrement vulnérables à la pêche.

A cela s’ajoutent d’autres particularités liées à leur mode de reproduction. La contribution à la reproduction du stock total dépend beaucoup des zones à fortes densités. Or, c’est précisément là  où l’effort de pêche est soutenu. Dès qu’une zone de forte agrégation est épuisée, il y a des conséquences sur la répartition des larves prêtes à se fixer dans le lagon. Cela créé une situation délicate puisque les pêcheurs ciblent surtout ces zones, engendrant ainsi la surexploitation tant redoutée.

Des gestes éco-citoyens…

Au vu des connaissances et des expériences des chercheurs, pêcheurs et techniciens, tous considèrent que certains gestes doivent être adoptés pour préserver les stocks. Il s’agit d’éviter une surpêche total des sites, dans l’objectif de favoriser l’arrivée prochaine de juvéniles. Pour les consommateurs, ils peuvent remettre les déchets de nettoyage de la chair au lagon pour favoriser les pontes.

On peut aussi éviter de jeter les coquilles à terre afin de permettre aux juvéniles qui se sont fixés sur les adultes de se développer et de permettre au naissain de se fixer sur ces coquilles. Afin d’éviter d’arracher les bénitiers fixés les uns sur les autres, il suffit de couper avec un couteau pour les séparer, permettant ainsi aux plus jeunes non conservés, de survivre. Ces mesures ont incité des jeunes porteurs de projets à se lancer dans l’exploitation de naissain de bénitiers.
 
(Chiffres et statistiques: Service de la pêche)
 
TP
 
Fin de la première partie…
 
 
 

Le programme « Bénitiers » du Service de la pêche

Le programme qui porte le nom du bivalve vise en priorité une gestion durable de l’exploitation de « Tridacna maxima ». En effet, le marché local, spécialement celui de la chair exportée depuis les îles vers Tahiti a été estimé en 2002 à environ 50 tonnes par an et serait de l’ordre de 70 tonnes actuellement. En Polynésie, la délibération n°88-184/AT du 8 décembre 1988 interdit la pêche, le transport, la détention, la commercialisation et la consommation de bénitiers de taille inférieure à 12 cm.

Au niveau du commerce international, l’espèce Tridacna maxima considérée comme la moins menacée des neuf espèces répertoriées, est listée à l’annexe II de la CITES, Convention de Washington sur le commerce international des espèces sauvages menacées d’extinction. Mais dans ce cadre, l’exportation de bénitiers ne peut être autorisée sans assurance, soit d’une gestion durable des stocks naturels, soit d’une origine durable, aquaculture, des individus.

Dans ce contexte local et international, des travaux ont été conduits dans les Tuamotu de l’Est et aux Australes par le Service de la pêche depuis fin 2001 basés sur deux axes : l’étude des stocks et des pêcheries de bénitiers avec un objectif de gestion durable de l’exploitation des bénitiers dans les lagons en possédant de grandes quantités. Ces travaux ont été menés en partenariat avec l’IRD et l’UPF. En second lieu, la faisabilité technique et économique d’une aquaculture de bénitiers simple, adaptée à certaines îles basées sur les techniques, d’élevage et de repeuplement de bénitiers. L’une des solutions serait le collectage.



L’exploitation du pahua : vers une gestion durable
Le programme « Bénitiers » du Service de la pêche

Le programme qui porte le nom du bivalve vise en priorité une gestion durable de l’exploitation de « Tridacna maxima ». En effet, le marché local, spécialement celui de la chair exportée depuis les îles vers Tahiti a été estimé en 2002 à environ 50 tonnes par an et serait de l’ordre de 70 tonnes actuellement. En Polynésie, la délibération n°88-184/AT du 8 décembre 1988 interdit la pêche, le transport, la détention, la commercialisation et la consommation de bénitiers de taille inférieure à 12 cm.

Au niveau du commerce international, l’espèce Tridacna maxima considérée comme la moins menacée des neuf espèces répertoriées, est listée à l’annexe II de la CITES, Convention de Washington sur le commerce international des espèces sauvages menacées d’extinction. Mais dans ce cadre, l’exportation de bénitiers ne peut être autorisée sans assurance, soit d’une gestion durable des stocks naturels, soit d’une origine durable, aquaculture, des individus.

Dans ce contexte local et international, des travaux ont été conduits dans les Tuamotu de l’Est et aux Australes par le Service de la pêche depuis fin 2001 basés sur deux axes : l’étude des stocks et des pêcheries de bénitiers avec un objectif de gestion durable de l’exploitation des bénitiers dans les lagons en possédant de grandes quantités. Ces travaux ont été menés en partenariat avec l’IRD et l’UPF. En second lieu, la faisabilité technique et économique d’une aquaculture de bénitiers simple, adaptée à certaines îles basées sur les techniques, d’élevage et de repeuplement de bénitiers. L’une des solutions serait le collectage.
 

L’exploitation du pahua : vers une gestion durable
Te pāhua: ‘ōpuara’a pārurura’a i teie faufa’a nō tō tātou moana

Te nu’u noa atu rā te tau, ‘e te rahi mai  ra te mau faufa’a ‘āpī hururau i te pae o te tautai. I teie mahana, ‘e fa’ahiti tatou te parau nō te pahua, te hō’ē mā’a i au hia mai i te tau mai ā. Parau mau, ‘eita e nehenehe e parau i te mea e te pau mai ra teie mā’a. Te vai noa ra i to na parau, e tō na raura’a. Teie ra, te tohu nei te mau ‘eivana’a i te tahi a itira’a i teie mau tau i muri mai.

‘E piti tumu i fa’ahiti hia, i te mau pae Tuamotu ma : te mau tamā’ara’a rarahi e tupu nei i roto i te mau motu, nā reira ato’a te ‘ōro’a mē. Te nā’o ra te mau ‘eivana’a, mai te peu e tāmau noa te feiā tautai i tā rātou huru tai’ara’a, ‘e iti mai  te pāhua. Nō reira te pū fa’aterera’a hau nō te moana i fēruri ai i te rave te tahi mau tītorotorora’a nō te fa’anoa’a mai te mau pāhonora’a rau nō i ni’a i te ‘ōpuara’a ha’apu’era’a i te mau pāhua.  

‘Ua ha’amata teie ‘ohipa i te matahiti 2003 ra, e tae roa i teie taime, te hi’o pinepine noa ra te mau ‘eivana’a, o te rave ‘āmui nei i taua ‘ohipa ra e te huira’atira, te mau tāvana e te feiā tautai, i teie mau hi’ora’a. ‘Ua ha’amau ‘ē na hia te tahi a mau fa’a’amura’a pāhua i Tubuai, Fangatau e i Tatakoto. ‘Ia fa’a au hia teie tau i te mau matahiti 2000 ra, ‘ua tai’o hia hau i te 200 pāhua i te mau āteara’a hō’ē metera.

I teie nei, ‘ua pohepohe te rahira’a. Te tahi ato’a, nō te āhu o te miti i varavara ai te pāhua nā tō mau pae ta’amotu mā. Nō reira, te mahiti mai ra te reo o te mau ‘eivana’a : ‘eiaha e fa’aru’e noa te mau ‘apu pahua ‘ia nehenehe ia te mau pāhua iti e ‘ōfa’a atu.  I te pae o te ture, ‘ua ha’amana te hau fenua te tahi ture hau fenua nō te fa’ahepo i te huira’atira’a ia fa’atura hia te fāito i tāpura hia. Nā reira, i te ‘oire  nō Washington, i te mau fenua maritē, ‘ua mana ato’a mai te tahi mau pu’era’a ture a te hau ‘amui, o te i riro ‘ei mau ture pārurura’a i te mau ‘ānimara no roto mai i te moana, mai te rori ānei, a ore ra te pahua.
 
TP

Rédigé par TP le Vendredi 8 Mars 2013 à 16:51 | Lu 2028 fois