Paris, France | AFP | mardi 11/01/2022 - Miné par ses revirements sur le protocole sanitaire et avec un ministre fragilisé, l'exécutif cherche toujours la sortie face à la contestation à l'école, à l'approche d'une large journée de mobilisation syndicale jeudi qui fait tache en pleine campagne présidentielle.
La rentrée est décidément laborieuse pour le gouvernement, embourbé dans un difficile exercice de conciliation des priorités: laisser tant que possible les écoles ouvertes, donner des gages de sécurité aux personnels de l'éducation, préserver la stratégie nationale de dépistage massif sans engorger les pharmarcies et les laboratoires, et simplifier la vie des parents.
Faute d'avoir trouvé les bons réglages, en ajoutant à un protocole sanitaire complexe une communication hasardeuse et tardive, l'exaspération est rapidement montée la semaine passée, précipitant l'organisation d'une journée de grève jeudi. Signe d'une situation exceptionnelle, le front syndical fait cette fois bloc et pourrait présager d'une mobilisation bien plus ample que ces dernières années.
L'exécutif a donc tenté de reprendre la main lundi soir en depêchant Jean Castex au 20H00 de France 2, pour acter d'un assouplissement marginal du protocole pour les élèves cas contact. Les remontées de familles patientant dans le froid pour obtenir un test PCR ou antigénique ont conduit le Premier ministre à décider que désormais que seuls trois autotests, délivrés gratuitement et répartis sur cinq jours, suffiront.
Une mesure "de bon sens", a vanté mardi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Elle ne calme cependant pas les ardeurs des syndicats qui, outre les revendications salariales de longue date, réclament des masques et des capteurs de CO2 dans les classes.
"Ça part dans tous les sens et le responsable du désordre dans les écoles, c’est (le ministre de l'Education) Blanquer", déplore auprès de l'AFP Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, le premier syndicat du primaire.
"Après les ajustements annoncés hier soir, on a zéro instruction sur le terrain, on ne sait pas quand ça s’applique", insiste-t-elle.
Le représentant de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) Rodrigo Arenas s'est, lui, dit "étonné de voir que Jean Castex aille au 20h00 pour expliquer ce qui va se passer à l’école", évoquant "un désaveu" pour Jean-Michel Blanquer qui "suscite beaucoup de rejet".
"Pagaille"
En retour, M. Blanquer, martelant être à la "recherche d'unité et de paix sociale", a épinglé les syndicats grévistes, jugeant "dommage de se diviser dans cette dernière ligne droite qui est très dure". "On ne fait pas une grève contre un virus", a-t-il encore ironisé mardi sur BFMTV.
En pleine campagne, les oppositions se sont, elles, emparées avec gourmandise du sujet en dénonçant, à l'instar du président LR du Sénat Gérard Larcher, "la pagaille" ambiante. La cible privilégiée restant M. Blanquer, dont la démission est réclamée notamment à gauche.
"Son protocole a fait pschiit. Il fait l'unanimité contre lui", a ainsi estimé mardi le candidat PCF à l'élection présidentielle Fabien Roussel, quand l'écologiste Yannick Jadot l'a taxé de "boulet pour l'école publique".
M. Blanquer s'est défendu mardi, en rappelant n'être qu'un maillon de la chaîne: "Le protocole, je ne l'ai pas inventé sur un coin de table", a-t-il souligné.
Mais les couacs de communication durant la crise et les sorties à tout-va de M. Blanquer contre le "wokisme" ont fini par braquer jusque dans sa majorité, au-delà de l'usure attendue d'un ministre en poste depuis cinq ans sur un des habituels sièges éjectables du gouvernement.
"On voit bien que le moindre truc venant de lui n'est plus audible. Il cristallise les crispations", consent un conseiller ministériel, quand un autre voit M. Blanquer comme "un brise-glace pris dans la glace".
Un député de la majorité témoigne lui de l'agacement de la haute administration, "qui souligne qu'il n'y a plus de bande passante" avec le ministre, devenu le "seul problème".
Il y a quelques mois, l'intéressé, qui aimerait poursuivre sa carrière en politique au-delà de 2022, minorait en privé la critique: "Tout le monde ne me déteste pas, ce n'est pas vrai. Après, un enseignant qui dit qu'il m'aime bien, il est courageux, il a une colonne vertébrale en béton armé !"
La rentrée est décidément laborieuse pour le gouvernement, embourbé dans un difficile exercice de conciliation des priorités: laisser tant que possible les écoles ouvertes, donner des gages de sécurité aux personnels de l'éducation, préserver la stratégie nationale de dépistage massif sans engorger les pharmarcies et les laboratoires, et simplifier la vie des parents.
Faute d'avoir trouvé les bons réglages, en ajoutant à un protocole sanitaire complexe une communication hasardeuse et tardive, l'exaspération est rapidement montée la semaine passée, précipitant l'organisation d'une journée de grève jeudi. Signe d'une situation exceptionnelle, le front syndical fait cette fois bloc et pourrait présager d'une mobilisation bien plus ample que ces dernières années.
L'exécutif a donc tenté de reprendre la main lundi soir en depêchant Jean Castex au 20H00 de France 2, pour acter d'un assouplissement marginal du protocole pour les élèves cas contact. Les remontées de familles patientant dans le froid pour obtenir un test PCR ou antigénique ont conduit le Premier ministre à décider que désormais que seuls trois autotests, délivrés gratuitement et répartis sur cinq jours, suffiront.
Une mesure "de bon sens", a vanté mardi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Elle ne calme cependant pas les ardeurs des syndicats qui, outre les revendications salariales de longue date, réclament des masques et des capteurs de CO2 dans les classes.
"Ça part dans tous les sens et le responsable du désordre dans les écoles, c’est (le ministre de l'Education) Blanquer", déplore auprès de l'AFP Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, le premier syndicat du primaire.
"Après les ajustements annoncés hier soir, on a zéro instruction sur le terrain, on ne sait pas quand ça s’applique", insiste-t-elle.
Le représentant de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) Rodrigo Arenas s'est, lui, dit "étonné de voir que Jean Castex aille au 20h00 pour expliquer ce qui va se passer à l’école", évoquant "un désaveu" pour Jean-Michel Blanquer qui "suscite beaucoup de rejet".
"Pagaille"
En retour, M. Blanquer, martelant être à la "recherche d'unité et de paix sociale", a épinglé les syndicats grévistes, jugeant "dommage de se diviser dans cette dernière ligne droite qui est très dure". "On ne fait pas une grève contre un virus", a-t-il encore ironisé mardi sur BFMTV.
En pleine campagne, les oppositions se sont, elles, emparées avec gourmandise du sujet en dénonçant, à l'instar du président LR du Sénat Gérard Larcher, "la pagaille" ambiante. La cible privilégiée restant M. Blanquer, dont la démission est réclamée notamment à gauche.
"Son protocole a fait pschiit. Il fait l'unanimité contre lui", a ainsi estimé mardi le candidat PCF à l'élection présidentielle Fabien Roussel, quand l'écologiste Yannick Jadot l'a taxé de "boulet pour l'école publique".
M. Blanquer s'est défendu mardi, en rappelant n'être qu'un maillon de la chaîne: "Le protocole, je ne l'ai pas inventé sur un coin de table", a-t-il souligné.
Mais les couacs de communication durant la crise et les sorties à tout-va de M. Blanquer contre le "wokisme" ont fini par braquer jusque dans sa majorité, au-delà de l'usure attendue d'un ministre en poste depuis cinq ans sur un des habituels sièges éjectables du gouvernement.
"On voit bien que le moindre truc venant de lui n'est plus audible. Il cristallise les crispations", consent un conseiller ministériel, quand un autre voit M. Blanquer comme "un brise-glace pris dans la glace".
Un député de la majorité témoigne lui de l'agacement de la haute administration, "qui souligne qu'il n'y a plus de bande passante" avec le ministre, devenu le "seul problème".
Il y a quelques mois, l'intéressé, qui aimerait poursuivre sa carrière en politique au-delà de 2022, minorait en privé la critique: "Tout le monde ne me déteste pas, ce n'est pas vrai. Après, un enseignant qui dit qu'il m'aime bien, il est courageux, il a une colonne vertébrale en béton armé !"