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L'examen du plan de redressement reporté sine die


L'examen du plan de redressement reporté sine die
"Il n'y a pas de problème au sein de la majorité, on pourrait faire adopter tout de suite ce plan de redressement si on le voulait". Le vice-président Antony Geros a tenté de couper court aux rumeurs de dissensions entre l'UPLD et les Iliens, lundi matin à l'assemblée de Polynésie française. Des rumeurs reparties de plus belle après le vote, par 30 voix sur 57, de la modification de l'ordre du jour, et du retrait du plan de redressement, qui devait être examiné lundi ou mardi.

"On préfère travailler sur plusieurs jours, pour être certains d'avoir l'assentiment de tous" a expliqué Antony Geros, sans se fixer d'échéance. "Vous fuyez vos responsabilités, monsieur le vice-président", lui a répliqué Edouard Fritch (Tahoeraa Huiraatira), qui attendait ce débat avec impatience. "Cela confirme ce qu'on pensait, c'est-à-dire que ce plan de redressement n'en est pas un", a ensuite expliqué E. Fritch, pour qui le gouvernement aurait compris, suite aux déclarations du Haut commissaire vendredi dernier, qu'il lui fallait revoir sa copie.


"S'ils le soumettent au vote, ils n'auront pas la majorité"

L'examen du plan de redressement reporté sine die
"Je n'oserais même pas me présenter devant mon banquier avec un document de cette teneur pour réclamer un emprunt!" ironise l'ancien vice-président, qui rappelle que le débat sur la décolonisation avait lui aussi été reporté sine die. Et pour qui la vraie raison de ce report est que le gouvernement n'a plus de majorité. "Des voix se sont élevées contre la disparition de TNTV, du Fare Hau, contre l'impôt sur le revenu, et la vérité c'est que s'ils le soumettent au vote, ils n'auront pas la majorité". C'est aussi l'avis du groupe To tatou ai'a, pour qui "ce retrait est un aveu explicite d’échec du gouvernement qui, sous couvert d’une volonté d’unanimité, ne fait que reconnaître qu’il n’a pas sa majorité pour adopter ce document." "Oscar Temaru va sûrement nous rejouer la carte de la « victime du colonialisme » pour couvrir cet échec, dramatique pour notre pays" ironise le groupe de Gaston Tong Sang.

Rappelons que ce plan de redressement est la condition posée par l'AFD pour le déblocage de la deuxième tranche d'un prêt de 4,9 milliards de francs au Pays. Il devait initialement être voté le 30 juin, mais ce délai avait été assoupli de quelques jours avec l'accord de Mme Bolliet, inspectrice générale des finances. Elle avait accepté que le plan soit simplement déposé au bureau de l'assemblée à cette date.

L'Etat n'a pas encore commenté ce nouveau report.

le Lundi 11 Juillet 2011 à 12:37 | Lu 1133 fois