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L'épidémie de grippe observée en recul


L'épidémie de grippe observée en recul
PAPEETE, 23 juillet 2018 - Le bureau de surveillance et de veille sanitaire constate une baisse des cas de grippe en Polynésie française sur les deux dernières semaines.

Sur les deux dernières semaines d'observation le nombre de cas liés à l'épidémie de grippe A(H1N1)pdm09 ayant nécessité une hospitalisation est en baisse. Dans le réseau sentinelle, le nombre de consultations pour une grippe est en baisse par rapport à la quinzaine précédente avec 69 cas (50 en semaine 27 et 19 en semaine 28) et quatre prélèvements positifs pour la grippe A, mais aucun cas hospitalisé.

Le bureau de veille sanitaire recommande toutefois de tenir les personnes fragiles (âgées, en ALD = carnet rouge, obèses, femmes enceintes) à distance des personnes malades
- Dans les lieux publics, à proximité d’une personne visiblement malade, se détourner si elle tousse ou éternue
- Eternuer dans sa manche ou en se couvrant la bouche avec un mouchoir
- Se moucher dans un mouchoir à usage unique, puis le jeter à la poubelle
- Se laver les mains fréquemment, notamment après avoir éternué ou s’être mouché, et après être passé par des lieux très
fréquentés (bus, salle d’attente…)

Les autres pathologies surveillées connaissent une activité nulle, modérée ou faible, selon les observations du bureau de veille sanitaire :

Dengue 2
Pas de nouveau cas depuis le dernier bulletin. Pour rappel, deux cas autochtones confirmés à Raiatea, liés géographiquement : 1 en semaine 23 et 1 en semaine 25.
Ce sérotype n'ayant pas circulé sur le territoire depuis l'an 2000, cet événement pourrait entraîner une épidémie de grande ampleur. Dans l’éventualité d’une diffusion de l’épidémie, le seul moyen efficace de la contenir est de s’attaquer à la transmission de la maladie par le vecteur. En effet, le moustique est le seul vecteur de la dengue. En conséquence, des actions de démoustication par pulvérisation ont lieu à Uturoa. De plus, un appel est lancé à toute la population pour éliminer les gites larvaires à son domicile et sur son lieu de travail une fois par semaine (Cf. flyer).

- Dengue 1
. Circulation à Tahiti, Bora Bora, Raiatea, Moorea, Rangiroa
- 19 cas confirmés et 3 cas probables (10 cas en semaine 27 et 12 cas en semaine 28)
- 45 % d’enfants de moins de 15 ans
- 16 sérotypés DENV-1
. Aucun passage codé par les urgences du CHPf sur 1504 passages totaux.

Recommandations
- élimination des gîtes larvaires en supprimant ou protégeant toute zone de stagnation d’eau douce une fois par semaine
- utilisation de moyens de protection individuelle : répulsifs anti-moustiques, moustiquaires, diffuseurs…

Prévention du sérotype 2
En Polynésie, hormis deux cas de dengue 2 diagnostiqués en juin 2018, seule la dengue de type 1 circule. La dernière épidémie liée :
- au sérotype 2 date de 1996, puis ce sérotype a ensuite circulé jusqu’en 2000. La population est donc peu immunisée.
- au sérotype 3 date de 2013, puis ce sérotype a circulé jusqu’en 2014. Les enfants de moins de 5 ans ne sont pas immunisés.
- au sérotype 4 date de 2009. Les enfants de moins de 9 ans ne sont pas immunisés.
La Polynésie française continue d’être à risque d’importation de la dengue de type 2 du fait que ce virus circule dans la zone Pacifique. Ce mois-ci notamment, Tahiti accueille plus de 2000 personnes à l’occasion du « Te Aito » et du championnat du monde de vitesse de va’a. Des personnes en provenance de zones à risque pour la dengue 2 sont inscrites à ces compétitions. Pour lutter contre les risques d’introduction du virus et d’épidémie, l’élimination des gîtes larvaires et la protection personnelle (répulsifs cutanés, diffuseurs, moustiquaire) sont essentiels. Eliminer les moustiques, c’est éliminer le risque de se contaminer par le virus de la dengue.
La Direction de la Santé invite les personnes à consulter rapidement un médecin en cas de fièvre supérieure à 38,5°C d’apparition brutale et de douleurs musculaires et articulaires. La consultation permettra de confirmer le diagnostic et de prendre l’ensemble des mesures de lutte contre les moustiques porteurs du virus sur le terrain.

Leptospirose
Aucun cas de leptospirose n’a été déclaré pendant cette quinzaine. La dernière semaine sans déclaration de leptospirose
remonte à début Novembre 2017.

Recommandations
- le jardinage / fa’a’apu est un facteur de risque de la leptospirose. Porter des gants et des chaussures fermées, surtout lorsqu’il pleut
- porter des bottes / cuissardes lors de la pêche en eau douce
- protéger les plaies avec un pansement imperméable
- limiter tous les contacts avec la boue et l’eau douce trouble : ne pas marcher pieds-nus ou en savates dans les flaques et eaux stagnantes, ne pas se baigner en eau trouble et aux embouchures des rivières
- dératiser et contrôler la pullulation des rongeurs par la gestion des déchets
- après une exposition à risque, laver et désinfecter les plaies
- consulter un médecin en urgence dès les premiers signes.

Diarrhée
Le nombre de cas déclarés s’élevait à 58 (32 cas en semaine 27 et 26 cas en semaine 28) dont 52 % d’enfants de moins de 4 ans. En globalité le nombre de consultation est en baisse par rapport à la quinzaine précédente. Mais l’activité est stable dans le réseau sentinelle pour cette quinzaine.

Recommandations
- lavage des mains fréquent, et notamment après être allé aux toilettes.
- dans l’entourage d’une personne malade, nettoyage et désinfection des toilettes et des poignées de portes chaque jour.
- en cas diarrhées et/ou vomissements, réhydrater la personne et consultez un médecin.

Gastro-entérite à Salmonelle
Durant cette quinzaine, 1 cas confirmé et 2 cas suspects (dont 1 enfant de moins de 10 ans) ont fait l’objet d’une TIAC.

Recommandations
- Hygiène : lavage des mains après être allé aux toilettes.
- La consommation de plats préparés doit respecter les chaînes du chaud (maintenir à +65°C avant de les servir) et du froid (entre 0°C et +4°C).
- Les volailles doivent être consommées bien cuites.
- Les œufs doivent être consommés de préférence bien cuits. Les préparations à base d’œufs non cuits doivent être réalisées avec des œufs dont la provenance est connue, le moins longtemps possible avant leur consommation et maintenues à +4°C.
- A tous les médecins : demander une coproculture devant toute gastro-entérite d’origine infectieuse.

Rédigé par TI le Lundi 23 Juillet 2018 à 17:16 | Lu 2407 fois