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L'épidémie de dengue 2 s'intensifie


Le nombre de cas de dengue 2 recensés à Tahiti du 10 février au 2 septembre 2019.
Le nombre de cas de dengue 2 recensés à Tahiti du 10 février au 2 septembre 2019.
PAPEETE, 3 septembre 2019 -  L'épidémie de dengue 2 connait une accélération avec 158 cas recensés dans le réseau Sentinelle depuis la mi-août. Le service de veille sanitaire constate 580 cas autochtones en Polynésie française depuis avril dernier. 

Au 2 septembre, 582 cas de dengue 2 sont confirmés depuis février. Le stade épidémique a été franchi à Tahiti en avril dernier après la confirmation de plusieurs cas d'infection autochtones de cette maladie transmise par le moustique. Les premiers cas avaient été identifiés sur des malades en provenance de Nouvelle-Calédonie en février 2019

Selon les informations que relève lundi le dernier bulletin de veille sanitaire, du 12 et le 26 août 158 cas de dengue 2 sont observés en Polynésie française dont 95 (60 %) sur des sujets de moins de 20 ans. Une hospitalisation a été nécessaire pour 13 malades (29 depuis le début de l'épidémie). Aucun cas "sévère" n'est recensé pour l'instant.

A Tahiti, la plupart des communes sont touchées à l'exception de Mahaena et Teahupoo (voir infographie).

L'île de Bora-Bora est en phase d’épidémie, tout comme Moorea avec la présence de foyers infectieux dans les communes d’Afareaitu, de Haapiti et de Paopao. Aux Marquises, Nuku Hiva est également en phase d’épidémie. Le village de Taiohae est touché.

Sur le territoire de Polynésie, sept îles sont en phase d’alerte : Fakarava, Raiatea, Rangiroa, Huahine, Hiva Oa (Atuona), Rurutu et Takaroa.

La dengue de type 2 n'ayant pas circulé dans le Pays depuis l'an 2000, la population est faiblement immunisée et l’épidémie pourrait être de grande ampleur. Les personnes de moins de 20 ans ou arrivées en Polynésie française après 2000 sont les plus à risque d’être infectées.

Une estimation statistique évoquée en avril dernier par les autorités sanitaires locales constate que huit personnes sur 10 sont susceptibles d'être contaminées par le virus de la dengue de type 2. Le bassin de population potentiellement concerné en Polynésie est de 221 000 personnes. L'impact en matière de dépenses sanitaires est estimé à au moins 1,2 milliard de Fcfp pour la collectivité.

Dans ce contexte, au-delà des actions de lutte anti-vectorielle mises en œuvre par la Direction de la santé (Centre d’hygiène et de salubrité publique) avec la collaboration des communes, chacun peut être acteur pour limiter l’ampleur de cette épidémie.

Pour se protéger d'une infection les autorités sanitaires recommandent d'éliminer chaque semaine les gîtes larvaires de moustiques autour de son domicile et de son lieu de travail. Il est recommandé de se protéger des piqûres de moustiques (répulsifs, moustiquaire, diffuseurs…).

En cas de fièvre supérieure à 38°C, il est recommandé de consulter un médecin. Ceci est d’autant plus nécessaire pour les personnes ayant séjourné à Tahiti et devant se rendre dans une autre île de Polynésie française, non encore touchée par le virus de la dengue 2.

Les malades de la dengue sont invités à se protéger des piqûres de moustiques pendant 10 jours et à limiter leurs déplacements, pour ne pas contribuer à la propagation de l'épidémie.

Le nombre de cas de dengue 2 recensés aux îles Sous-le-vent et aux Marquises du 10 février au 2 septembre 2019.
Le nombre de cas de dengue 2 recensés aux îles Sous-le-vent et aux Marquises du 10 février au 2 septembre 2019.

Bilan de surveillance sanitaire du 12 au 26 août (semaines 33 et 34)

L'épidémie de grippe sur la fin
L'épidémie de grippe B est déclarée depuis la deuxième semaine de juillet 2019. Le nombre de syndromes grippaux déclarés par les médecins du réseau sentinelles et le nombre de cas confirmés de grippe sont en dessous de leurs seuils épidémiques respectifs pour les semaines 33 et 34 : la fin de l’épidémie sera déclarée au prochain bulletin si le nombre de syndromes grippaux reste inférieur au seuil épidémique en semaine 35.
- Syndromes grippaux : l’activité est en baisse par rapport à la quinzaine précédente ; 80 cas (39 en semaine 33 et 41 en semaine 34) ont été déclarés par les médecins sentinelles.
- Cas confirmés : 2 cas confirmés de grippe B ont été déclarés (1 en semaine 33 et 1 en semaine 34) dont une personne hospitalisée.
Recommandations
- Tenir les personnes fragiles (âgées, en ALD, obèses, femmes enceintes) à distance des personnes malades ;
- Dans les lieux publics, à proximité d’une personne visiblement malade, se détourner si elle tousse ou éternue ;
- Eternuer dans sa manche ou en se couvrant la bouche avec un mouchoir ;
- Se moucher dans un mouchoir à usage unique, puis le jeter à la poubelle ;
- Se laver les mains fréquemment, notamment après avoir éternué ou s’être mouché, et après être passé par des lieux très fréquentés (bus, salle d’attente, etc.).

Diarrhée : le nombre de cas stable
Le nombre de cas déclarés s’élevait à 86 (49 cas en semaine 33 et 37 cas en semaine 34) dont 39% d’enfants de moins de 4 ans. L’activité est stable dans le réseau sentinelle par rapport à la quinzaine précédente.
Recommandations
- Lavage des mains fréquent, et notamment après être allé aux toilettes ;
- Dans l’entourage d’une personne malade, nettoyage-désinfection quotidiens des toilettes et poignées de portes ;
- En cas diarrhées et/ou vomissements, réhydrater la personne et consultez un médecin.

Faible activité de la gastro-entérite à Salmonelle
Durant cette quinzaine un cas isolé de Salmonelle a été déclaré en semaine 34.
Recommandations
- Hygiène : lavage des mains après être allé aux toilettes ;
- La consommation de plats préparés doit respecter les chaînes du chaud (maintenir à +65°C avant de les servir) et du froid (entre 0°C et +4°C) ;
- Les volailles doivent être consommées bien cuites ;
- Les œufs doivent être consommés de préférence bien cuits. Les préparations à base d’œufs non cuits doivent être réalisées avec des œufs dont la provenance est connue, le moins longtemps possible avant leur consommation et maintenues à +4°C.

Les cas de leptospirose en diminution
Trois cas de leptospirose ont été déclarés cette quinzaine, deux en semaine 33 et un en semaine 34. Les facteurs de risque identifiés sont le jardinage/fa’a’apu, la baignade en rivière et la marche pieds nus dans de l’eau boueuse.
Recommandations
Le jardinage / fa’a’apu est un facteur de risque de la leptospirose. Porter des gants et des chaussures fermées.
- Porter des bottes / cuissardes lors de la pêche en eau douce ;
- Protéger les plaies avec un pansement imperméable ;
- Limiter tous les contacts avec la boue et l’eau douce trouble : ne pas marcher pieds-nus ou en savates dans les flaques et eaux stagnantes, ne pas se baigner en eau trouble et aux embouchures des rivières ;
- Dératiser et contrôler la pullulation des rongeurs par la gestion des déchets ;
- Après une exposition à risque, laver et désinfecter les plaies ;
- Consulter un médecin en urgence dès les premiers signes.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 3 Septembre 2019 à 07:33 | Lu 3021 fois