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L'ensemble des têtes maories que détient la France seront restituées à la Nouvelle-Zélande.

Stéphane Pajot, journaliste à Presse Océan, Nantes, nous transmet cet article qui fait écho aux précédentes informations que nous avions diffusé sur le sujet.


Presse Océan: La tête de ce guerrier maori fut longtemps exposée au rez-de-chaussée du muséum d'histoire naturelle de Nantes.
Presse Océan: La tête de ce guerrier maori fut longtemps exposée au rez-de-chaussée du muséum d'histoire naturelle de Nantes.
Mardi 4 mai, l'assemblée nationale votera un texte de loi qui prévoit de rendre à la Nouvelle-Zélande les têtes maories conservées dans les musées français. L'ensemble des groupes politique la voteront à l'unanimité sans aucune modification. Le député-maire Jean-Marc Ayrault estime logique que cette loi soit appliquée. « Bien sûr que la tête de Maori de Nantes sera restituée », confie t-il, « nous la rendrons à son pays d'origine». Pour la première fois, « la loi organise la sortie des collections des musées de France d'une catégorie entière d'éléments et non pas d'un objet déterminé », a déclaré le ministre des relations avec le Parlement, Henri de Raincourt.

La France possède une vingtaine de ces têtes, dont huit à Paris (musée du quai Branly), et les autres à Nantes, Lyon, Marseille, La Rochelle, Rouen, Dunkerque, Lille, Montpellier. Sur les 500 connues dans le monde, 330 ont déjà été rendues au gouvernement néo-zélandais. A Nantes, tatouée (pour le côté valeureux) et momifiée (par respect du mort), la tête de ce guerrier fut longtemps exposée au rez-de-chaussée du muséum d'histoire naturelle. Elle a été retirée des vitrines publiques au début des années 1990 et dort depuis dans les réserves.

C'est en 1826 qu'elle avait été ramenée par le docteur Busseuil, un médecin de la marine avec un ornithorynque et des kangourous de Nouvelle-Zélande. Durant les années 1820, en pleine colonisation de la Nouvelle-Zélande, la demande des Européens sera telle que des esclaves maoris seront décapités à des fins de trafic. En 1831, les Britanniques y mettront un terme. Depuis plusieurs années, le gouvernement néo-zélandais bataille pour récupérer ses ancêtres afin de les inhumer dignement. En France, on doit le texte de loi à la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly. En 2007, alors adjointe à la culture de Rouen, elle avait proposé de rendre une tête maorie. Elle en avait été empêchée par un vide juridique. Cette loi va le combler.

Rédigé par Stéphane Pajot le Lundi 3 Mai 2010 à 06:16 | Lu 961 fois