PAPEETE, 20 novembre 2014 – Les chiffres sont là : pour l’année scolaire 2015-2016 l’Etat accorde près de 61 milliards Fcfp (511 millions d’euros) en faveur de la mission Education en Polynésie française. Mais, là où depuis 2010 les discussions du dialogue de gestion se traduisaient sans cesse par l’érosion de la dotation globale de fonctionnement, compte tenu de la baisse démographique, Nicole Sanquer revient de Paris cette année avec la promesse d’une augmentation de près d’1,1 milliard Fcfp de cette enveloppe et la création de 64 postes d'enseignants nouveaux.
En contrepartie la ministre s’est engagée à mettre en oeuvre une "politique exigeante et ambitieuse" pour réformer le système en profondeur : création de trois réseaux d’éducation prioritaire « plus » ; développement de l’école des parents ; création de l’école numérique ; mise en place d’un système d’aide personnalisée et d’aide aux devoirs dans le primaire ; réorganisation des transports scolaires ; mise en place du lycée de la seconde chance pour les élèves en décrochage ; réflexion sur un schéma directeur des formations pour les mettre en adéquation avec les besoins du Pays ; création d'un pôle d'excellence.
Le vice-recteur de Polynésie française, Pascal Charvet, accepte de considérer pour nous les bons résultats du dialogue de gestion de cette année et distingue les raisons principales de ce succès. Il évoque aussi une "synergie nouvelle et dynamique" entre ses services et ceux du Pays, dans le cadre du développement des priorités éducatives du ministère.
Nicole Sanquer revient du dialogue de gestion 2015 avec de sérieuses avancées en faveur de l’Education polynésienne, là où son prédécesseur n’avait pas su convaincre l’an dernier. Qu’est-ce qui a fait la différence selon vous ?
Pascal Charvet : Tout au long du dialogue de gestion, madame Sanquer a su défendre avec talent et conviction ses dossiers. C’est la parole polynésienne pleine et légitime, décomplexée et d’égal à égal qui a été entendue à Paris.
Et puis je note au passage que, sans nier la nécessité d’experts sur des points spécifiques, le ministère de Nicole Sanquer s’est aujourd’hui affranchi de pratiques contradictoires avec les fondements mêmes de l’Autonomie. J’entends par là des pratiques qui consistent à prendre comme mentors des conseillers métropolitains qui souvent desservent par leur paternalisme ceux qui croient en cette ventriloquie d’un autre âge.
Ainsi, par l’affirmation de la nouvelle politique éducative qu’elle conduit pour la Polynésie, c’est non seulement la ministre qui sort plus qu’honorablement de cette phase complexe du dialogue de gestion, mais la Polynésie tout entière.
A Paris, Nicole Sanquer a parlé et agi au nom de toute la Polynésie française. Celle des pôles d’excellence bien entendu, mais sans occulter une réalité qui se traduit sur le terrain par de très forts contrastes : plus de 60% des bacheliers obtiennent leur diplôme dans une filière scientifique ; mais à côté de cela on observe un taux trop important d’échec scolaire – plus de 40% des élèves – et un décrochage lourd dès le primaire. Aussi, sans tenter de dissimuler la misère sociale, Nicole Sanquer s’est-elle engagée sur des objectifs concrets pour y remédier. Par exemple, concernant les trois REP+ mis en place à la rentrée prochaine, nulle déclaration matamoresque sur les réseaux d’éducation prioritaire, mais cette fois-ci, des objectifs ciblés et calibrés sur trois réseaux d’éducation prioritaire dits « plus », à Faaa, à Papara et aux Tuamotu.
J’ajouterai volontiers que la présence au gouvernement, l’Assemblée de la Polynésie française et à l’Assemblée nationale, de femmes polynésiennes aux personnalités fortes et aux très grandes qualités, sans léser les mérites des ministres ou représentants masculins, témoigne de l’émergence, amorcée par le précédent gouvernement, d’une politique faite autrement, plus moderne et plus proche du terrain qui inscrit, à sa juste place et avec toutes ses lettres de noblesse, la Polynésie dans le présent de la culture du Pacifique.
Les relations entre vos services et ceux du ministère se sont considérablement améliorées depuis l’accession de Nicole Sanquer à l’Education. Cela a-t-il aidé lors du dialogue de gestion, à Paris ?
Pascal Charvet : Les bons résultats se lisent clairement dans les chiffres ; mais ils sont avant tout le fait d’une parole et d’une action cohérentes depuis l’arrivée au gouvernement de Nicole Sanquer.
Travailler avec l’Etat n’est pas nécessairement facile, mais encore une fois le rôle du Vice-rectorat n’est pas de se substituer en quoi que ce soit à la volonté politique du ministère de l’Education. Bien au contraire nous sommes là pour l’aider et l’accompagner le plus efficacement possible.
Ma présence ici n’a jamais eu d’autre sens que celui-là. L’accroissement et le développement de l’autonomie et des compétences n’entraînent pas nécessairement la disparition d’une zone commune où l’Etat et le Pays sont en mesure de dialoguer et de s’entendre dans leurs préoccupations partagées.
Sans rien céder sur ses compétences, Nicole Sanquer a choisi de dépasser les faux antagonismes, de mettre fin à des années de querelles stériles, pour simplement dire que demander au Vice-rectorat de travailler avec elle sur la politique éducative qu’elle conduit, constitue une voie éminemment plus fructueuse que les vains affrontements.
Les bienfaits de ce partenariat, fondé sur des actions réalistes, portent déjà leurs fruits. Pour les enseignants comme pour les personnels administratifs, c’est la fin d’un écartèlement funeste entre deux pouvoirs qui tiraient à hue et à dia.
Pour le dialogue de gestion cela s’est traduit par une efficacité renouvelée. Et pour le développement des priorités éducatives du ministère, c’est une synergie nouvelle et dynamique, celles de services mixtes avec le Vice-rectorat mis en place avant la fin de cette année : un service mixte du numérique et un service mixte du pédagogique. La ministre vous les présentera sans doute elle-même bientôt.
En contrepartie la ministre s’est engagée à mettre en oeuvre une "politique exigeante et ambitieuse" pour réformer le système en profondeur : création de trois réseaux d’éducation prioritaire « plus » ; développement de l’école des parents ; création de l’école numérique ; mise en place d’un système d’aide personnalisée et d’aide aux devoirs dans le primaire ; réorganisation des transports scolaires ; mise en place du lycée de la seconde chance pour les élèves en décrochage ; réflexion sur un schéma directeur des formations pour les mettre en adéquation avec les besoins du Pays ; création d'un pôle d'excellence.
Le vice-recteur de Polynésie française, Pascal Charvet, accepte de considérer pour nous les bons résultats du dialogue de gestion de cette année et distingue les raisons principales de ce succès. Il évoque aussi une "synergie nouvelle et dynamique" entre ses services et ceux du Pays, dans le cadre du développement des priorités éducatives du ministère.
Nicole Sanquer revient du dialogue de gestion 2015 avec de sérieuses avancées en faveur de l’Education polynésienne, là où son prédécesseur n’avait pas su convaincre l’an dernier. Qu’est-ce qui a fait la différence selon vous ?
Pascal Charvet : Tout au long du dialogue de gestion, madame Sanquer a su défendre avec talent et conviction ses dossiers. C’est la parole polynésienne pleine et légitime, décomplexée et d’égal à égal qui a été entendue à Paris.
Et puis je note au passage que, sans nier la nécessité d’experts sur des points spécifiques, le ministère de Nicole Sanquer s’est aujourd’hui affranchi de pratiques contradictoires avec les fondements mêmes de l’Autonomie. J’entends par là des pratiques qui consistent à prendre comme mentors des conseillers métropolitains qui souvent desservent par leur paternalisme ceux qui croient en cette ventriloquie d’un autre âge.
Ainsi, par l’affirmation de la nouvelle politique éducative qu’elle conduit pour la Polynésie, c’est non seulement la ministre qui sort plus qu’honorablement de cette phase complexe du dialogue de gestion, mais la Polynésie tout entière.
A Paris, Nicole Sanquer a parlé et agi au nom de toute la Polynésie française. Celle des pôles d’excellence bien entendu, mais sans occulter une réalité qui se traduit sur le terrain par de très forts contrastes : plus de 60% des bacheliers obtiennent leur diplôme dans une filière scientifique ; mais à côté de cela on observe un taux trop important d’échec scolaire – plus de 40% des élèves – et un décrochage lourd dès le primaire. Aussi, sans tenter de dissimuler la misère sociale, Nicole Sanquer s’est-elle engagée sur des objectifs concrets pour y remédier. Par exemple, concernant les trois REP+ mis en place à la rentrée prochaine, nulle déclaration matamoresque sur les réseaux d’éducation prioritaire, mais cette fois-ci, des objectifs ciblés et calibrés sur trois réseaux d’éducation prioritaire dits « plus », à Faaa, à Papara et aux Tuamotu.
J’ajouterai volontiers que la présence au gouvernement, l’Assemblée de la Polynésie française et à l’Assemblée nationale, de femmes polynésiennes aux personnalités fortes et aux très grandes qualités, sans léser les mérites des ministres ou représentants masculins, témoigne de l’émergence, amorcée par le précédent gouvernement, d’une politique faite autrement, plus moderne et plus proche du terrain qui inscrit, à sa juste place et avec toutes ses lettres de noblesse, la Polynésie dans le présent de la culture du Pacifique.
Les relations entre vos services et ceux du ministère se sont considérablement améliorées depuis l’accession de Nicole Sanquer à l’Education. Cela a-t-il aidé lors du dialogue de gestion, à Paris ?
Pascal Charvet : Les bons résultats se lisent clairement dans les chiffres ; mais ils sont avant tout le fait d’une parole et d’une action cohérentes depuis l’arrivée au gouvernement de Nicole Sanquer.
Travailler avec l’Etat n’est pas nécessairement facile, mais encore une fois le rôle du Vice-rectorat n’est pas de se substituer en quoi que ce soit à la volonté politique du ministère de l’Education. Bien au contraire nous sommes là pour l’aider et l’accompagner le plus efficacement possible.
Ma présence ici n’a jamais eu d’autre sens que celui-là. L’accroissement et le développement de l’autonomie et des compétences n’entraînent pas nécessairement la disparition d’une zone commune où l’Etat et le Pays sont en mesure de dialoguer et de s’entendre dans leurs préoccupations partagées.
Sans rien céder sur ses compétences, Nicole Sanquer a choisi de dépasser les faux antagonismes, de mettre fin à des années de querelles stériles, pour simplement dire que demander au Vice-rectorat de travailler avec elle sur la politique éducative qu’elle conduit, constitue une voie éminemment plus fructueuse que les vains affrontements.
Les bienfaits de ce partenariat, fondé sur des actions réalistes, portent déjà leurs fruits. Pour les enseignants comme pour les personnels administratifs, c’est la fin d’un écartèlement funeste entre deux pouvoirs qui tiraient à hue et à dia.
Pour le dialogue de gestion cela s’est traduit par une efficacité renouvelée. Et pour le développement des priorités éducatives du ministère, c’est une synergie nouvelle et dynamique, celles de services mixtes avec le Vice-rectorat mis en place avant la fin de cette année : un service mixte du numérique et un service mixte du pédagogique. La ministre vous les présentera sans doute elle-même bientôt.