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L'appel au secours d'un adjoint de Takaroa après de violentes bagarres pour une affaire de terre


Sur une vidéo d'une des bagarres cette semaine à Takaroa, près d'une vingtaine de personnes en viennent aux mains à plusieurs reprises dans un déchainement de violence. Ici une femme a réussi à reprendre un marteau à l'un des agresseurs.
Sur une vidéo d'une des bagarres cette semaine à Takaroa, près d'une vingtaine de personnes en viennent aux mains à plusieurs reprises dans un déchainement de violence. Ici une femme a réussi à reprendre un marteau à l'un des agresseurs.
Tahiti le 17 mars 2023 – À Takaroa plusieurs membres d'une même famille en sont venus violemment aux mains pour une histoire de terre ces derniers jours. "Le sang a coulé hier et aujourd’hui cela risque d’être pire", alerte le troisième adjoint au maire qui demande l’intervention, en urgence, de la gendarmerie.
 
"Une émeute" sur une des terres de Takaroa. C'est en ces termes que le troisième adjoint au maire de l’atoll des Tuamotu, Edwin Temanaha, a alerté les médias jeudi soir après des bagarres générales d'une rare violence la veille et le jour même entre plusieurs dizaines de membres d'une même famille. "L'origine du conflit, c'est une terre encore en indivision", précise l’adjoint au maire. Une partie de la famille est installée "depuis des années" et une autre est arrivée avec un géomètre pour revendiquer des limites du terrain. "Ce que les premiers refusent, ils veulent que l’intervention des géomètres vienne du tribunal foncier pour le partage."
 
Selon l'élu, une vingtaine de personnes étaient impliquées mercredi et le double jeudi. "Il y a eu des blessés, la situation est grave chez nous." L’infirmière de l’île et l’auxiliaire de santé, toutes deux originaires de Takaroa et ayants-droits, ont-elles-aussi été "tabassées" sur leurs terres. Selon nos informations, l’infirmière de l’île est d'ailleurs en arrêt et devrait descendre à Papeete pour des examens complémentaires, car "très perturbée" par ce qui lui est arrivé. En attendant, le Pays doit envoyer un personnel de la santé dans les jours à venir pour la continuité des soins.
 
"On a demandé de l’aide"
 
Edwin Temanaha affirme avoir pris contact avec la gendarmerie. "On a expliqué la situation et l’ampleur de cette affaire. On a demandé de l’aide. On a demandé de nous envoyer des gendarmes mais il n’y a rien à faire. La gendarmerie me demande de faire preuve de diplomatie. Ils ne se rendent pas compte de l’ampleur que cette histoire va prendre chez nous. Le sang a coulé hier et aujourd’hui cela risque d’être pire. Je me sens impuissant parce que ça tape à droite, à gauche." L'unique muto'i de l'atoll a également contacté Papeete, raconte l'adjoint au maire. "On lui a répondu qu’il faut que cela éclate pour qu’il y ait une intervention. (…) Mais on est déjà en alerte rouge côté violence", affirme l'élu qui dit espérer que son appel soit entendu par le haut-commissaire. Plusieurs plaintes ont déjà été déposées du côté des familles.
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Vendredi 17 Mars 2023 à 08:30 | Lu 19397 fois