PAPEETE, le 19 juillet 2018 - Le président du jury de ce Heiva i Tahiti 2018 s'est exprimé à l'issue de la soirée de remise des prix, qui s'est tenue mercredi soir, à To'atā. Malgré la lourdeur de la tâche, Moana'ura Teheiura se dit satisfait du travail accompli, mais l'an prochain, il assure qu'il ne fera pas partie du jury.
Le Heiva i Tahiti 2018 s'est terminé mercredi soir avec la remise des prix, où les meilleurs ont été récompensés.
Ce grand événement rassemble, tous les ans, les amoureux de la Culture, que ce soit en chant ou en danse. Durant plusieurs mois, les groupes répètent pour présenter la plus belle prestation sur la scène de To'atā.
Cette année, les 37 groupes se sont enchainés sur huit soirées. Tous ont réussi à faire passer les émotions nécessaires au public et au jury, mais ils ont transmis surtout leur passion. Les costumes étaient bien réfléchis par rapport aux thèmes. Les chorégraphies, n'en parlons pas… En tout cas, le Heiva restera l'évènement le plus populaire au fenua.
Si les groupes ont mis plusieurs mois pour se préparer, il y a aussi des personnes qui ont donné de leur temps pour ce Heiva => les neuf membres du jury. Pour son président, des liens ont été tissés avec les groupes.
"Nous sommes allés durant trois mois à leur rencontre. Nous nous rendons compte de la diversité de notre identité et de notre culture. C'est ça qui était important", confie Moana'ura Teheiura.
Un univers que Moana'ura côtoie depuis de longues années, et ce n'est pas évident pour lui de juger ses amis. "Ces groupes nous ont mis à ce poste pour établir un classement au niveau du Heiva. Notre mission était aussi d'appliquer le règlement sans concession, même si cela n'a pas été évident. Il était difficile pour nous de signaler des manquements à ce règlement, car nous avons vu l'acharnement au travail qu'ils ont mis dans leur ouvrage. Mais nous l'avons fait quand même, parce que ça a été demandé par les groupes. Nous sommes contents et ravis des résultats", poursuit-il.
Et au sein même du jury, les avis ne sont pas souvent les mêmes. "Nous n'étions pas tout le temps d'accord, nous avons débattu et argumenté. C'est ça le plus important. On n'a pas crié comme on a pu le voir des fois dans le jury, avec des portes qui se sont claquées. Là, nous avions eu une très bonne ambiance, et c'est surtout la façon dont nous avons emmené la cohésion au sein de ce jury qui a fonctionné", indique le président du jury du Heiva i Tahiti 2018.
Et de rajouter : "Au sein du jury, nous n'avons pas les mêmes bagages culturels et c'est le consensus que l'on trouve à travers les différents membres du jury qui a fait que nous sortons les gagnants."
Cependant, Moana'ura Teheiura a d'autres projets en 2019. "L'année prochaine, je cèderai le flambeau et je souhaite bonne chance à l'ensemble des membres du jury, parce que ce n'est pas une tâche facile. Il faut avoir une grande carapace et un grand bouclier parfois, mais c'est intéressant parce qu'on est au plus près des gens. Je souhaite au prochain président de souder son équipe, comme on a pu le faire, parce que c'est avant tout une famille", explique-t-il.
Quels seront ses projets futurs ? On en sait rien, même s'il a lâché à la fin de notre interview : "Le tahua (scène) m'appelle je pense, on verra." Souhaitons-le bonne chance pour la suite.
Ce vendredi soir, les groupes qui ont remporté les premiers prix se retrouveront une dernière fois, à To'atā. Samedi soir, place à la soirée Taupiti avec les groupes de danse qui ont remporté les 2èmes et 3èmes prix.
Māuruuru à tous les groupes pour tout le travail fourni, e ia heiva te Heiva.
Le Heiva i Tahiti 2018 s'est terminé mercredi soir avec la remise des prix, où les meilleurs ont été récompensés.
Ce grand événement rassemble, tous les ans, les amoureux de la Culture, que ce soit en chant ou en danse. Durant plusieurs mois, les groupes répètent pour présenter la plus belle prestation sur la scène de To'atā.
Cette année, les 37 groupes se sont enchainés sur huit soirées. Tous ont réussi à faire passer les émotions nécessaires au public et au jury, mais ils ont transmis surtout leur passion. Les costumes étaient bien réfléchis par rapport aux thèmes. Les chorégraphies, n'en parlons pas… En tout cas, le Heiva restera l'évènement le plus populaire au fenua.
Si les groupes ont mis plusieurs mois pour se préparer, il y a aussi des personnes qui ont donné de leur temps pour ce Heiva => les neuf membres du jury. Pour son président, des liens ont été tissés avec les groupes.
"Nous sommes allés durant trois mois à leur rencontre. Nous nous rendons compte de la diversité de notre identité et de notre culture. C'est ça qui était important", confie Moana'ura Teheiura.
Un univers que Moana'ura côtoie depuis de longues années, et ce n'est pas évident pour lui de juger ses amis. "Ces groupes nous ont mis à ce poste pour établir un classement au niveau du Heiva. Notre mission était aussi d'appliquer le règlement sans concession, même si cela n'a pas été évident. Il était difficile pour nous de signaler des manquements à ce règlement, car nous avons vu l'acharnement au travail qu'ils ont mis dans leur ouvrage. Mais nous l'avons fait quand même, parce que ça a été demandé par les groupes. Nous sommes contents et ravis des résultats", poursuit-il.
Et au sein même du jury, les avis ne sont pas souvent les mêmes. "Nous n'étions pas tout le temps d'accord, nous avons débattu et argumenté. C'est ça le plus important. On n'a pas crié comme on a pu le voir des fois dans le jury, avec des portes qui se sont claquées. Là, nous avions eu une très bonne ambiance, et c'est surtout la façon dont nous avons emmené la cohésion au sein de ce jury qui a fonctionné", indique le président du jury du Heiva i Tahiti 2018.
Et de rajouter : "Au sein du jury, nous n'avons pas les mêmes bagages culturels et c'est le consensus que l'on trouve à travers les différents membres du jury qui a fait que nous sortons les gagnants."
Cependant, Moana'ura Teheiura a d'autres projets en 2019. "L'année prochaine, je cèderai le flambeau et je souhaite bonne chance à l'ensemble des membres du jury, parce que ce n'est pas une tâche facile. Il faut avoir une grande carapace et un grand bouclier parfois, mais c'est intéressant parce qu'on est au plus près des gens. Je souhaite au prochain président de souder son équipe, comme on a pu le faire, parce que c'est avant tout une famille", explique-t-il.
Quels seront ses projets futurs ? On en sait rien, même s'il a lâché à la fin de notre interview : "Le tahua (scène) m'appelle je pense, on verra." Souhaitons-le bonne chance pour la suite.
Ce vendredi soir, les groupes qui ont remporté les premiers prix se retrouveront une dernière fois, à To'atā. Samedi soir, place à la soirée Taupiti avec les groupes de danse qui ont remporté les 2èmes et 3èmes prix.
Māuruuru à tous les groupes pour tout le travail fourni, e ia heiva te Heiva.
Jean-Marie Biret
Membre du jury en danse
"Ça me plairait bien de revenir au sein du jury"
"Je suis bouleversé parce que j'ai rencontré un Tahiti qui fait de son mieux pour être beau, de mille façons. Ils font ensemble et ils réussissent. Ce soir (mercredi NDLR), on a primé ceux qu'on a considérés comme étant les meilleurs, mais ils étaient tous merveilleux. Lors de nos visites, j'ai été ému de voir les gens se mettre ensemble, parler de nous, danser, chanter, chercher de meilleurs moyens pour dire leur appartenance, leur fierté ou leur détresse par rapport à la langue, par exemple, ou à l'état de notre pays. Mais, en tout cas, j'ai aimé entendre des gens libres s'exprimer. Je suis tombé encore plus amoureux de Tahiti (rires). On n'est pas forcément d'accord, mais à la fin, on sera ensemble. Et j'ai vécu ça à l'intérieur du jury. Je viens d'autres pays du Pacifique, et d'avoir vécu ça, eh bien, je suis très fier d'être de ce pays, parce que c'est du travail, ce sont des talents, des anciennes connaissances qu'il faut transmettre, c'est de l'audace pour faire de la nouveauté, c'est tout ça en même temps.
J'avoue que ça me plairait bien de revenir au sein du jury, parce que ça me plait beaucoup et je crois que je peux apporter d'autres choses, sans prétention, pour faire encore mieux et que les artistes soient encore plus reconnus, pour qu'il y ait moins de doutes. Si les groupes m'invitent, je dirai oui, parce que j'ai adoré cette expérience."
Membre du jury en danse
"Ça me plairait bien de revenir au sein du jury"
"Je suis bouleversé parce que j'ai rencontré un Tahiti qui fait de son mieux pour être beau, de mille façons. Ils font ensemble et ils réussissent. Ce soir (mercredi NDLR), on a primé ceux qu'on a considérés comme étant les meilleurs, mais ils étaient tous merveilleux. Lors de nos visites, j'ai été ému de voir les gens se mettre ensemble, parler de nous, danser, chanter, chercher de meilleurs moyens pour dire leur appartenance, leur fierté ou leur détresse par rapport à la langue, par exemple, ou à l'état de notre pays. Mais, en tout cas, j'ai aimé entendre des gens libres s'exprimer. Je suis tombé encore plus amoureux de Tahiti (rires). On n'est pas forcément d'accord, mais à la fin, on sera ensemble. Et j'ai vécu ça à l'intérieur du jury. Je viens d'autres pays du Pacifique, et d'avoir vécu ça, eh bien, je suis très fier d'être de ce pays, parce que c'est du travail, ce sont des talents, des anciennes connaissances qu'il faut transmettre, c'est de l'audace pour faire de la nouveauté, c'est tout ça en même temps.
J'avoue que ça me plairait bien de revenir au sein du jury, parce que ça me plait beaucoup et je crois que je peux apporter d'autres choses, sans prétention, pour faire encore mieux et que les artistes soient encore plus reconnus, pour qu'il y ait moins de doutes. Si les groupes m'invitent, je dirai oui, parce que j'ai adoré cette expérience."