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L’alternance, un courant qui branche EDT


Papeete, le 12 septembre 2019 - A l’initiative d’EDT Engie, neuf étudiants décollent samedi 14 septembre pour suivre un BTS de maintenance industrielle en alternance. L’agence de l’Outre-mer pour la mobilité financera leur vie à Paris. L’école Ensiate et les entreprises du groupe Engie se chargeront d’en faire les cadres de demain.

Pour la 5e fois depuis 2012, EDT (Electricité de Tahiti) envoie une promotion étudier en alternance à Paris. Les neufs étudiants sélectionnés partent samedi se former aux métiers de la mécanique, de la pneumatique, de l’électricité, etc. Leurs cours débutent le 23 septembre.

“LES JEUNES REVIENNENT ENRICHIS”

Pendant deux ans, ils suivront des cours en alternance dans la maintenance industrielle à l’école Ensiate (Enseignement supérieur d'Ingénierie appliquée à la Thermique, l'Energie et l'Environnement), située à Paris et dans des entreprises du groupe Engie, dont EDT fait partie. Stéphane Walkowicz, DRH d’EDT, précise que “les élèves sont suivis au sein de l’entreprise par un tuteur qui les accompagne au cours de leur formation et participe souvent aux conseils de classe (…). Ce programme, mais surtout la formation en alternance, produit de futurs collaborateurs plus efficaces.”
Depuis sept ans, ce sont 40 jeunes Polynésiens qui sont partis étudier à Paris. Les heureux élus sont passés par des sélections “rudes et difficiles”, selon Stéphane Walkowicz. Tout commence par une sélection de jeunes par l’EDT. Ils passent ensuite des tests écris, puis, le cas échéant, des entretiens vidéo avec l’école Ensiate. Sur la quarantaine de candidats au départ, neuf ont été retenus.
Les étudiants seront pris en charge en métropole. Ladom finance leur billet aller-retour, leur logement. Ils pourront bénéficier sur place d’aides de l’Etat, notamment pour les transports.

UNE VOLONTE DE FEMINISER LES TRAVAUX TECHNIQUES

Contrairement à une idée reçue, ces métiers sont de plus en plus féminisés, et EDT en recherche davantage. Parmi les neuf élèves retenus, Meymona Tehahe, 19 ans, est la seule fille. “J’ai l’habitude, s’amuse Meymona, l’année dernière j’étais entouré de 23 garçons, je suis rodée maintenant !”. Diplômée d’un bac S spécialisé en Sciences de l’ingénieur, elle explique “avant d’être sélectionnée, j’ai suivi un BTS maintenance des systèmes de production et je suis venue ici pour être recrutée et partir étudier en France. Partir en métropole me fait un peu peur, je serai loin de ma famille. C’est difficile de partir loin du fenua mais je vais tenir le coup pour avoir le BTS qui me permettra de pouvoir continuer mes études en France pour, plus tard, devenir professeure de mécanique.”

“CE SACRIFICE PAYE AUJOURD’HUI”

Ancien étudiant de la promotion 2014/2016, Karl Sanford 24 ans, est aujourd’hui chargé de projet dans le service travaux de réseaux. “C’était assez compliqué de quitter le fenua. En métropole, j’ai été un peu perdu sans ma famille et j’étais seul, mais ce sacrifice paye aujourd’hui. Quand je suis rentré en Polynésie, j’ai été pris en tant que stagiaire à EDT pendant un an et depuis janvier j’y travaille. Ce dispositif (Ladom) m’a aidé financièrement parce que le billet aller/retour et l’hébergement sont entièrement pris en charge”.

Les responsables d’EDT l’affirment. Cette expérience faite pour “donner aux jeunes le courage de partir” leur permet de “créer des liens et des échanges” et de “rapporter d’autres visions”. Tout le monde y gagne.

Rédigé par Coralie Oberti le Jeudi 12 Septembre 2019 à 17:25 | Lu 5098 fois