Chambéry, France | AFP | mardi 23/05/2017 - L'aide-soignante poursuivie pour l'empoisonnement de 13 personnes âgées - dont 10 en sont mortes - dans une maison de retraite près de Chambéry a été condamnée mardi à 25 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Savoie.
Les jurés ont retenu l'altération du discernement de Ludivine Chambet au moment des faits, commis entre septembre 2012 et novembre 2013.
Elle encourait la perpétuité et l'avocat général avait réclamé 30 ans de réclusion lundi au terme d'un réquisitoire virulent contre celle qu'il a qualifiée de "tueuse déterminée".
Ludivine Chambet, 34 ans, est restée impassible au moment de l'énoncé du verdict, rendu à l'issue de six heures de délibérations, au 11e jour d'un procès singulier par la série des crimes commis et la complexité de la personnalité de l'accusée.
Mais cela n'en faisait pas pour autant une "tueuse en série", selon les experts psychiatres. Plutôt une personne "fragile et immature psychiquement".
Ludivine Chambet était accusée du crime d'empoisonnement par administration de cocktails de médicaments psychotropes, des mélanges toxiques qu'elle a fait boire à 30 reprises, avec la circonstance aggravante que ses victimes étaient des personnes vulnérables.
Ces pensionnaires de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) où elle travaillait, âgés de 76 à 96 ans, n'étaient pas en fin de vie et aucun n'avait exprimé l'envie d'abréger son existence.
La grande majorité avait des familles, présentes, et le témoignage de leurs souffrances a arraché des larmes à l'accusée, jusqu'alors emmurée dans ses traitements anxiolytiques et antidépresseurs. Premières émotions visibles.
Les parties civiles ont réagi différemment à l'annonce du verdict, à la sortie de la salle d'audience.
Les enfants de Joséphine Pachoud, Jacques et Michèle, ont versé quelques larmes, en entendant la présidente Isabelle Oudot répondre positivement aux questions posées à la cour et au jury sur la culpabilité de Ludivine Chambet dans chacun des empoisonnements commis.
Tous deux avaient besoin d'entendre la "reconnaissance" de sa culpabilité, alors que l'accusée avait contesté tout au long de l'audience l' empoisonnement de leur mère ainsi que celui d'une autre victime, Mathias Carle.
Il s'agissait pour eux de "redonner un certain honneur à notre mère". "Il n'y a pas d'acharnement, pas de haine", ont-ils assuré.
Comme eux, la plupart des parties civiles espèrent maintenant "tourner la page". Quelques autres étaient plus déçus.
Pour Me Olivier Connille, "25 ans, cela fait presque 2 ans par victime". Mais au-delà, "c'est dommage qu'elle n'ait pas fendu la carapace, presque pas réussi à se livrer un peu. C'est le plus grand regret de ce procès. Même pour elle".
Ludivine Chambet restera pour beaucoup un mystère, incarné par un corps massif, dû à une forme de gigantisme hérité d'un syndrome génétique rare, et une voix fluette de petite fille.
Une petite fille qu'elle n'a cessé d'être au gré d'une relation fusionnelle avec sa mère, qu'elle a accompagnée au long de sa leucémie et qui est morte dans ses bras, concomitamment aux crimes.
Ce lien brisé, Ludivine Chambet a été "amputée" d'une partie d'elle-même et son fragile équilibre psychique s'est effondré. C'est l'un des éléments qui a été mis en avant pour tenter d'expliquer ses passages à l'acte alors qu'elle parlait de "soulager" les résidents qu'elle empoisonnait.
Pour un de ses avocats, Me Thomas Bidnic, cette peine de 25 ans "laisse la place à l'humanité". Les jurés "ont choisi la vie. Il y a une vie pour Ludivine Chambet. Il y a un retour dans la société envisagé, évidemment pas demain", a-t-il estimé.
La peine est assortie d'un suivi socio-judiciaire avec 10 ans d'obligation de soins et l'interdiction, à sa sortie, d'exercer sa profession d'aide-soignante.
L'avocat général ne pense pas faire appel pas plus que les avocats de la défense.
Les jurés ont retenu l'altération du discernement de Ludivine Chambet au moment des faits, commis entre septembre 2012 et novembre 2013.
Elle encourait la perpétuité et l'avocat général avait réclamé 30 ans de réclusion lundi au terme d'un réquisitoire virulent contre celle qu'il a qualifiée de "tueuse déterminée".
Ludivine Chambet, 34 ans, est restée impassible au moment de l'énoncé du verdict, rendu à l'issue de six heures de délibérations, au 11e jour d'un procès singulier par la série des crimes commis et la complexité de la personnalité de l'accusée.
Mais cela n'en faisait pas pour autant une "tueuse en série", selon les experts psychiatres. Plutôt une personne "fragile et immature psychiquement".
Ludivine Chambet était accusée du crime d'empoisonnement par administration de cocktails de médicaments psychotropes, des mélanges toxiques qu'elle a fait boire à 30 reprises, avec la circonstance aggravante que ses victimes étaient des personnes vulnérables.
Ces pensionnaires de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) où elle travaillait, âgés de 76 à 96 ans, n'étaient pas en fin de vie et aucun n'avait exprimé l'envie d'abréger son existence.
- 'Tourner la page' -
La grande majorité avait des familles, présentes, et le témoignage de leurs souffrances a arraché des larmes à l'accusée, jusqu'alors emmurée dans ses traitements anxiolytiques et antidépresseurs. Premières émotions visibles.
Les parties civiles ont réagi différemment à l'annonce du verdict, à la sortie de la salle d'audience.
Les enfants de Joséphine Pachoud, Jacques et Michèle, ont versé quelques larmes, en entendant la présidente Isabelle Oudot répondre positivement aux questions posées à la cour et au jury sur la culpabilité de Ludivine Chambet dans chacun des empoisonnements commis.
Tous deux avaient besoin d'entendre la "reconnaissance" de sa culpabilité, alors que l'accusée avait contesté tout au long de l'audience l' empoisonnement de leur mère ainsi que celui d'une autre victime, Mathias Carle.
Il s'agissait pour eux de "redonner un certain honneur à notre mère". "Il n'y a pas d'acharnement, pas de haine", ont-ils assuré.
Comme eux, la plupart des parties civiles espèrent maintenant "tourner la page". Quelques autres étaient plus déçus.
Pour Me Olivier Connille, "25 ans, cela fait presque 2 ans par victime". Mais au-delà, "c'est dommage qu'elle n'ait pas fendu la carapace, presque pas réussi à se livrer un peu. C'est le plus grand regret de ce procès. Même pour elle".
- Le mystère Ludivine reste entier -
Ludivine Chambet restera pour beaucoup un mystère, incarné par un corps massif, dû à une forme de gigantisme hérité d'un syndrome génétique rare, et une voix fluette de petite fille.
Une petite fille qu'elle n'a cessé d'être au gré d'une relation fusionnelle avec sa mère, qu'elle a accompagnée au long de sa leucémie et qui est morte dans ses bras, concomitamment aux crimes.
Ce lien brisé, Ludivine Chambet a été "amputée" d'une partie d'elle-même et son fragile équilibre psychique s'est effondré. C'est l'un des éléments qui a été mis en avant pour tenter d'expliquer ses passages à l'acte alors qu'elle parlait de "soulager" les résidents qu'elle empoisonnait.
Pour un de ses avocats, Me Thomas Bidnic, cette peine de 25 ans "laisse la place à l'humanité". Les jurés "ont choisi la vie. Il y a une vie pour Ludivine Chambet. Il y a un retour dans la société envisagé, évidemment pas demain", a-t-il estimé.
La peine est assortie d'un suivi socio-judiciaire avec 10 ans d'obligation de soins et l'interdiction, à sa sortie, d'exercer sa profession d'aide-soignante.
L'avocat général ne pense pas faire appel pas plus que les avocats de la défense.