Buenos Aires, 17 mars 2012 (AFP) - L'addiction à l'internet et en particulier aux réseaux sociaux fait des ravages en Argentine, pays le plus connecté d'Amérique latine où le nombre de consultations dans des centres spécialisés a doublé en 2011.
"L'augmentation exponentielle des consultations est vraiment alarmante", a dit à l'AFP Inés Valdez, psychologue à la Fondation Manantiales, spécialisée dans le traitement d'addictions. "Les consultations pour addiction à internet ont doublé en 2011", souligne-t-elle.
La dépendance aux drogues illégales demeure en tête des consultations, suivie de l'addiction aux drogues légales (médicaments), l'alcoolisme, le jeu, mais l'addiction à l'internet augmente bien plus vite.
Ce nouveau type de dépendance représente désormais entre 20 et 30% des consultations par téléphone du Réseau d'assistence Buenos Aires.
La frontière entre un usage normal, même important, et un usage devenu pathologique n'est pas toujours évidente à cerner.
"Il y a addiction lorsque l'usage d'internet a un impact sur la scolarité, le travail ou lorsque la personne s'isole, cesse de s'alimenter normalement et n'arrive plus à dormir suffisamment", souligne Inés Valdez.
"Certaines personnes deviennent agressives lorsqu'elles ont oublié leur smartphone ou n'ont pas de wi-fi là où elles se trouvent", explique-t-elle.
Juan Carlos Mansilla, du Centre d'études sur les addictions et la santé publique, dépendant de l'Université de Cordoba (centre), estime qu'"internet provoque des comportements à risque surtout chez les jeunes".
"Mais l'addiction a parfois d'autres causes, comme la difficulté de certaines personnes à établir des rapports avec les autres", ajoute-t-il.
Les réseaux sociaux Facebook et Twitter sont des espaces qui permettent "la construction d'une pseudo identité, idéalisant la réalité et les rapports avec les autres", fait-il valoir. "Le jeune devient ainsi plus vulnérable", prévient-il.
Le traitement de ce phénomène de dépendance est d'autant plus difficile que "loin d'être stigmatisée comme l'usage des stupéfiants, la technologie est bien vue socialement, alors que le comportement du malade est identique", relève cet expert.
"Quand j'oublie mon smart phone, j'ai envie de me tuer", avoue Nicolas Goldstein, 21 ans. Il dit être "tout le temps connecté pour être informé", mais nie être sous l'emprise d'une addiction.
"J'ai un ami qui en a eu marre et a tout bloqué : il utilise maintenant son smartphone comme un téléphone normal", dit ce jeune employé dans une compagnie de télévision par câble.
Les Argentins passent 26,3 heures par mois connectés à l'internet, soit plus que la moyenne mondiale (23,8 heures).
Parmi les 40 millions d'Argentins, plus de 20 millions utilisent fréquemment l'internet, soit le taux le plus élevé d'Amérique latine, selon Prince and Cooke, une société de consultants.
Deux Argentins sur trois affirment avoir l'intention de changer leur téléphone portable au cours des six prochains mois : deux fois plus qu'en 2009, selon TNS Gallup.
La part des smart phones parmi le total des téléphones portables, 14%, a augmenté de 225% en 2011. Il y avait en Argentine, en 2011, 57 millions de portables pour 40 millions d'habitants, selon la Chambre d'informatique et communications.
ls-ial/dfg
"L'augmentation exponentielle des consultations est vraiment alarmante", a dit à l'AFP Inés Valdez, psychologue à la Fondation Manantiales, spécialisée dans le traitement d'addictions. "Les consultations pour addiction à internet ont doublé en 2011", souligne-t-elle.
La dépendance aux drogues illégales demeure en tête des consultations, suivie de l'addiction aux drogues légales (médicaments), l'alcoolisme, le jeu, mais l'addiction à l'internet augmente bien plus vite.
Ce nouveau type de dépendance représente désormais entre 20 et 30% des consultations par téléphone du Réseau d'assistence Buenos Aires.
La frontière entre un usage normal, même important, et un usage devenu pathologique n'est pas toujours évidente à cerner.
"Il y a addiction lorsque l'usage d'internet a un impact sur la scolarité, le travail ou lorsque la personne s'isole, cesse de s'alimenter normalement et n'arrive plus à dormir suffisamment", souligne Inés Valdez.
"Certaines personnes deviennent agressives lorsqu'elles ont oublié leur smartphone ou n'ont pas de wi-fi là où elles se trouvent", explique-t-elle.
Juan Carlos Mansilla, du Centre d'études sur les addictions et la santé publique, dépendant de l'Université de Cordoba (centre), estime qu'"internet provoque des comportements à risque surtout chez les jeunes".
"Mais l'addiction a parfois d'autres causes, comme la difficulté de certaines personnes à établir des rapports avec les autres", ajoute-t-il.
Les réseaux sociaux Facebook et Twitter sont des espaces qui permettent "la construction d'une pseudo identité, idéalisant la réalité et les rapports avec les autres", fait-il valoir. "Le jeune devient ainsi plus vulnérable", prévient-il.
Le traitement de ce phénomène de dépendance est d'autant plus difficile que "loin d'être stigmatisée comme l'usage des stupéfiants, la technologie est bien vue socialement, alors que le comportement du malade est identique", relève cet expert.
"Quand j'oublie mon smart phone, j'ai envie de me tuer", avoue Nicolas Goldstein, 21 ans. Il dit être "tout le temps connecté pour être informé", mais nie être sous l'emprise d'une addiction.
"J'ai un ami qui en a eu marre et a tout bloqué : il utilise maintenant son smartphone comme un téléphone normal", dit ce jeune employé dans une compagnie de télévision par câble.
Les Argentins passent 26,3 heures par mois connectés à l'internet, soit plus que la moyenne mondiale (23,8 heures).
Parmi les 40 millions d'Argentins, plus de 20 millions utilisent fréquemment l'internet, soit le taux le plus élevé d'Amérique latine, selon Prince and Cooke, une société de consultants.
Deux Argentins sur trois affirment avoir l'intention de changer leur téléphone portable au cours des six prochains mois : deux fois plus qu'en 2009, selon TNS Gallup.
La part des smart phones parmi le total des téléphones portables, 14%, a augmenté de 225% en 2011. Il y avait en Argentine, en 2011, 57 millions de portables pour 40 millions d'habitants, selon la Chambre d'informatique et communications.
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