Tahiti Infos

L’accident mortel de plongée de Rangiroa en appel


PAPEETE, le 5 juillet 2018 - En 2010 à Rangiroa, alors que le prévenu était guide de palanquée, une mère de famille avait trouvé la mort en se noyant après avoir perdu connaissance. L’homme avait fait appel de sa condamnation en première instance à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire. Il a comparu ce jeudi devant la Cour d’appel qui rendra sa décision le 30 août prochain.

Les faits dramatiques qui étaient jugés ce jeudi devant la Cour d’appel de Papeete remontent au 12 août 2010. Ce jour-là, un groupe de trois plongeurs, un couple et le prévenu qui est également guide de la palanquée, sort dans la passe de Tiputa. Ils sont soudainement surpris par un fort courant sortant et se retrouvent en plein milieu d’un mascaret, chahutés dans de violents tourbillons. Le guide et la femme restent ensemble alors que l’autre homme disparaît de leur champ de vision. Les deux individus décident, dans un premier temps, de remonter à la surface puis de redescendre pour effectuer les paliers obligatoires. Le responsable du groupe décide de regagner la côte et propose à la femme de le suivre dans le canyon ou bien de rester sur place. La victime tente de le suivre et heurte probablement des parois coralliennes avant de se noyer. Son corps est retrouvé inanimé sur le rivage, son visage porte des traces de blessures. Son mari, qui a réussi à remonter à la surface, est retrouvé sur la plage, sain et sauf. Le couple a deux enfants qui sont également présents lors de ce séjour familial et touristique.

Lors d’une première audience devant le tribunal correctionnel le 5 décembre dernier, les deux parties s’étaient opposées sur la notion de faute caractérisée. Les magistrats avaient finalement estimé que le prévenu avait pris une décision inappropriée en laissant la victime seule dans la passe de Tiputa.

Devant la Cour d’appel ce jeudi, le prévenu a, comme en première instance, contesté sa qualité de guide de palanquée en indiquant que la plongée s’était faite en autonomie. Sur les faits, cet ingénieur de l’armée a indiqué qu’il avait évalué la situation « du mieux » qu’il le pouvait.

Le mari de la victime a, quant à lui, déclaré que le choix fait par le prévenu à l’époque des faits était « désastreux » et « contraire à la règle élémentaire selon laquelle un guide de palanquée doit clairement énoncer les consignes. »

L’avocat général a requis une peine similaire à celle prononcée en première instance : « le prévenu a contribué à la mise en place de la situation ayant provoqué le décès de la victime. »

La cour d’appel rendra sa décision le 30 août prochain.

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 5 Juillet 2018 à 16:21 | Lu 2560 fois