Paris, France | AFP | lundi 03/04/2017 - L'abstention record annoncée et le nombre inédit d'électeurs indécis à trois semaines du scrutin renforcent l'incertitude sur le premier tour de la présidentielle, où tout semble possible après une campagne qui a bouleversé le paysage électoral.
Avec un indice d'abstention autour de 35% (Ifop), la participation à la présidentielle 2017 serait très en retrait des scrutins précédents qui ont toujours vu les Français se déplacer en masse, à environ 80%, pour cette élection phare.
Exception à la règle, avec 28,4% d’abstention et une fragmentation des candidatures, le 1er tour de 2002 avait vu Jean-Marie Le Pen se qualifier pour le second. Dès lors, la question se pose sur le profit que Marine Le Pen pourrait tirer d'une situation similaire 15 ans plus tard.
Autre particularité, le nombre d'indécis n'a jamais été aussi fort à trois semaines du vote, y compris chez ceux qui se disent certains d'aller voter. Un Français sur trois environ (38% BVA, 31% Ifop) n'a pas encore décidé pour qui il va voter ou peut encore changer d'avis.
Une incertitude qui complique le travail des instituts de sondage, sous surveillance après l'incapacité de leurs homologues anglo-saxons à anticiper l'élection de l'Américain Donald Trump et le vote pour le Brexit en Grande-Bretagne.
"Le point d'interrogation sur les sondages n'est pas sur le thermomètre, mais sur le patient lui-même qui ne sait pas forcément pour qui il va voter", constate Matthieu Chaigne, du site Délits d'Opinion: "Le sondage peut tester de manière juste, mais il teste un corps profondément instable en ce moment".
Une instabilité liée aux bouleversements du paysage depuis les primaires qui ont vu l’émergence de candidats inattendus, François Fillon, Benoît Hamon, et ouvert la voie à Emmanuel Macron.
Emmanuel Rivière (Kantar Sofres) envisage pour sa part un premier tour "un peu boudé", suivi d'"une forte mobilisation tirée par Marine Le Pen au second, à son profit ou pour s'opposer à elle".
La candidature centrale d'Emmanuel Macron, soutenue à gauche et à droite, alimente également l'incertitude. L'électeur s'inscrit moins dans une continuité électorale liée à la proximité avec un parti. "Le fait que l'individu fasse aujourd'hui son choix de façon indépendante par rapport à l'appartenance partisane crée une forte incertitude et une forte volatilité", souligne Matthieu Chaigne.
Au coude-à-coude avec la candidate du Front national - autour de 25% des intentions de vote -, le candidat d'En Marche ! voit son socle électoral se solidifier, mais près de quatre de ses électeurs potentiels sur dix (38% Elabe) disent encore pouvoir changer d'avis.
Donnée systématiquement finaliste, Marine Le Pen peut-elle bénéficier de l'abstention ? "Ce qui fait peur dans Marine Le Pen, indépendamment de la question idéologique, c'est l'instabilité qu'elle pourrait générer", souligne M. Chaigne pour qui, si l'élection de la candidate du FN reste "peu probable", elle "n'est plus du tout du domaine de l'impossible".
Dans ce contexte, l'idée reparaît d'un "vote caché" que les électeurs n'oseraient pas déclarer et qui pourrait sceller l'élection. Or, les nouveaux modes de recueil des instituts de sondages via internet laissent moins de place à la dissimulation du vote, y compris FN, que par le passé.
Une vote caché en faveur de François Fillon ? "L'idée qu'il a perdu d'avance peut mobiliser des électeurs qui n'ont pas envie que le scénario écrit d'avance s'accomplisse", note François Miquet-Marty, pour qui nombre d'électeurs relativisent les affaires dans lesquelles le candidat de la droite est impliqué "mais n'ont peut-être pas envie de le reconnaître".
Avec un indice d'abstention autour de 35% (Ifop), la participation à la présidentielle 2017 serait très en retrait des scrutins précédents qui ont toujours vu les Français se déplacer en masse, à environ 80%, pour cette élection phare.
Exception à la règle, avec 28,4% d’abstention et une fragmentation des candidatures, le 1er tour de 2002 avait vu Jean-Marie Le Pen se qualifier pour le second. Dès lors, la question se pose sur le profit que Marine Le Pen pourrait tirer d'une situation similaire 15 ans plus tard.
Autre particularité, le nombre d'indécis n'a jamais été aussi fort à trois semaines du vote, y compris chez ceux qui se disent certains d'aller voter. Un Français sur trois environ (38% BVA, 31% Ifop) n'a pas encore décidé pour qui il va voter ou peut encore changer d'avis.
Une incertitude qui complique le travail des instituts de sondage, sous surveillance après l'incapacité de leurs homologues anglo-saxons à anticiper l'élection de l'Américain Donald Trump et le vote pour le Brexit en Grande-Bretagne.
"Le point d'interrogation sur les sondages n'est pas sur le thermomètre, mais sur le patient lui-même qui ne sait pas forcément pour qui il va voter", constate Matthieu Chaigne, du site Délits d'Opinion: "Le sondage peut tester de manière juste, mais il teste un corps profondément instable en ce moment".
Une instabilité liée aux bouleversements du paysage depuis les primaires qui ont vu l’émergence de candidats inattendus, François Fillon, Benoît Hamon, et ouvert la voie à Emmanuel Macron.
- Décalage -
"Il y a un décalage terrible entre cette aspiration à un changement important et le constat qu'il n'y a pas de candidatures évidentes en face. Ca peut nourrir l'abstention dans un contexte où un grand nombre de Français s'intéressent à la campagne électorale", note François Miquet-Marty (Viavoice).Emmanuel Rivière (Kantar Sofres) envisage pour sa part un premier tour "un peu boudé", suivi d'"une forte mobilisation tirée par Marine Le Pen au second, à son profit ou pour s'opposer à elle".
La candidature centrale d'Emmanuel Macron, soutenue à gauche et à droite, alimente également l'incertitude. L'électeur s'inscrit moins dans une continuité électorale liée à la proximité avec un parti. "Le fait que l'individu fasse aujourd'hui son choix de façon indépendante par rapport à l'appartenance partisane crée une forte incertitude et une forte volatilité", souligne Matthieu Chaigne.
Au coude-à-coude avec la candidate du Front national - autour de 25% des intentions de vote -, le candidat d'En Marche ! voit son socle électoral se solidifier, mais près de quatre de ses électeurs potentiels sur dix (38% Elabe) disent encore pouvoir changer d'avis.
Donnée systématiquement finaliste, Marine Le Pen peut-elle bénéficier de l'abstention ? "Ce qui fait peur dans Marine Le Pen, indépendamment de la question idéologique, c'est l'instabilité qu'elle pourrait générer", souligne M. Chaigne pour qui, si l'élection de la candidate du FN reste "peu probable", elle "n'est plus du tout du domaine de l'impossible".
Dans ce contexte, l'idée reparaît d'un "vote caché" que les électeurs n'oseraient pas déclarer et qui pourrait sceller l'élection. Or, les nouveaux modes de recueil des instituts de sondages via internet laissent moins de place à la dissimulation du vote, y compris FN, que par le passé.
Une vote caché en faveur de François Fillon ? "L'idée qu'il a perdu d'avance peut mobiliser des électeurs qui n'ont pas envie que le scénario écrit d'avance s'accomplisse", note François Miquet-Marty, pour qui nombre d'électeurs relativisent les affaires dans lesquelles le candidat de la droite est impliqué "mais n'ont peut-être pas envie de le reconnaître".