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L’UPF récompense ses meilleurs étudiants et prépare son avenir


Eric Conte et les directeurs de l'UPF
Eric Conte et les directeurs de l'UPF
PAPEETE, le 2 octobre 2014 - Pour sa rentrée solennelle, l’Université de Polynésie française, la plus grosse institution d’enseignement supérieur et de recherche de Polynésie, a fait le bilan de l’année 2013-2014 pour mieux regarder vers l’avenir. Ses entreprises partenaires ont également récompensé ses meilleurs éléments en distribuant pas moins de 1,2 million Fcfp de prix.

Pour la rentrée solennelle de l’Université, le professeur Éric Conte, président de cette institution, a pu faire le bilan de l’année écoulée et des projets de la plus importante institution éducative et de recherche du fenua. Il a profité que tous les décideurs politiques, le Président de la Polynésie, le président de l’Assemblée, le ministre de l’Éducation, un représentant du Haut-commissaire et de nombreux patrons étaient rassemblés, pour faire passer quelques messages.

Ainsi, l’Université va avoir besoin de fonds pour financer un agrandissement immobilier, un élargissement de sa bibliothèque, créer une nouvelle filière destinée à l’enseignement professionnel avec la CNAM… Le président a même glissé un mot au sujet de la très mauvaise déserte en transports en commun de l’Université dont les cours finissent à 20h avec les bus s’arrêtent… à 18H.

Mais il a également souligné tout le travail accompli : « Nous n’avons pas à rougir dans la qualité de notre enseignement et de nos diplômes par rapport aux autres universités de même taille. » Ainsi l’UPF continue d’innover en développant des classes préparatoires pour les grandes écoles avec les Lycées, est en train de négocier la création d’une filière Science Po en coopération avec Science-Po Aix, va monter des classes de math sup/math spé, une Maison des Sciences de l’Homme avec le CNRS, des partenariats et des échanges scolaires et scientifiques internationaux (ce qui inclut le nouvel Institut Confucius, déjà un succès), développer l’enseignement des Arts, continuer à consolider la nouvelle ESPE pour la formation des professeurs…

Et pour s’adapter encore plus aux besoins locaux (enseignement dans les îles et formation des adultes), une des nouvelles priorités de l’UPF sera le développement de l’enseignement à distance grâce à l’outil numérique, même si pour cela « il faudrait enfin que nous ayons un accès à Internet digne de ce nom à un prix abordable. » Un informaticien spécialisé dans le numérique pédagogique a même été recruté.

La rentrée solennelle s’est terminée avec une leçon inaugurale du jeune professeur de mathématiques Alexey Zynkin, sur le thème « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard : une histoire de probabilités ». De nombreux étudiants et auditeurs libres étaient présents pour cette première stimulation intellectuelle de l’année scolaire.

Les 12 majors de promo récompensés par les entreprises

En plus de la rentrée, l’université fait beaucoup d’efforts pour s’ouvrir au monde de l’entreprise, et a une initiative assez rare dans le monde de l’enseignement universitaire français : les entreprises parrainent une filière, et dans ce parrainage est inclus une somme de 100 000 Fcfp remise au major de la troisième année de licence, sauf la licence d’Anglais qui reçoit un billet aller-retour vers Los Angeles.

La major en Anglais était d’ailleurs Lucie Wilson bien connue du grand public puisqu’elle a été Miss Tahiti 2010 et Miss Earth Hawaii en 2014. Sa responsable pédagogique, Mme Sylvie Ortega, a noté qu’avec la création de son école de danse en prime et son implication dans les combats écologiques, Lucie est la réfutation vivante du cliché des Miss, le « sois belle et tais-toi ». Elle compte d’ailleurs poursuivre sur un master avec de passer le CAPES.

Parmi les 12 majors de promo, 9 sont des femmes, même en mathématiques et en informatique, mettant à mal encore plus de clichés. Huit d'entre eux étaient en France pour poursuivre leurs études supérieures, et ont été représentés par leurs familles.

Lucie Wilson reçoit son prix
Lucie Wilson reçoit son prix

Lana Rebourg entourée de son parrain et directeur pédagogique
Lana Rebourg entourée de son parrain et directeur pédagogique
Lana Rebourg, major de promo en licence de Droit
Lana a commencé par un BTS de communication en métropole, pour ensuite se réorienter vers le droit en Polynésie. Elle a obtenu sa mention bien, et encore mieux a obtenu un travail dans une compagnie d’assurance moins d’un mois après la fin de sa licence. Son secret : « Pour obtenir la mention, c’est surtout du travail régulier, beaucoup de discipline et de motivation. Par contre je ne m‘attendais vraiment pas à être major de promo, ça a été une jolie surprise. » La jeune femme aurait voulu continuer sur un master, mais la formation qu’elle visait n’a finalement pas été ouverte à l’UPF et elle souhaitait rester à Tahiti. Elle n’exclut pas de reprendre ses études supérieures par la suite, mais le monde professionnel « sera formateur. Ça va un peu vite, mais je suis en train de m’adapter » explique-t-elle.

Teo Maitere et sa famille, très fière
Teo Maitere et sa famille, très fière
Teo Maitere, major de promo en licence de Reo Maohi
La famille de Teo vient des Australes, mais sa mère lui parlait également tahitien dans son enfance. Il a été baigné dans ces langues dans sa famille, ce qui a éveillé en lui une passion pour le reo Tahiti : « j’espère continuer à étudier cette langue, mais pas forcément dans un cadre scolaire. » Pourtant il a aimé l’université : « j’ai beaucoup apprécié ces trois années, c’était agréable, un vrai plaisir d’étudier le reo avec mes camarades, surtout la linguistique. Maintenant je vais prendre au moins un an en dehors de l’école pour un projet de volontariat pour la traduction d’un texte. »

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Jeudi 2 Octobre 2014 à 17:29 | Lu 1760 fois