L'équipe qui a mis en place la première formation en ligne de l'UPF : Jean-Claude Lecuelle, directeur de la formation continue ; Christophe Batier, responsable du pôle TISE ; Cédric Le Ballois, formateur aéronautique et pilote-instructeur ; Mehani Desclaux, gestionnaire de formation.
PAPEETE, le 31 janvier 2019 - L'Université de la Polynésie française s'empare des hautes technologies pour moderniser son enseignement. Un premier cours de la formation continue est déjà disponible entièrement en ligne, et quatre de plus sont en cours de développement.
Un vent de modernité commence à souffler sur l'Université de la Polynésie française : sa toute première formation entièrement en ligne démarre début février. Les cours ont tous été filmés en vidéo, les élèves pourront y accéder à leur rythme et aux horaires qu'ils souhaitent. Des QCM en ligne leur permettront d'évaluer leurs progrès, un forum leur permettra d'échanger avec la classe virtuelle, ils pourront prendre des rendez-vous en téléconférence avec leur enseignant... La seule présence physique nécessaire sera le jour de l'examen final, pour obtenir le diplôme national.
Cette révolution va changer beaucoup de choses pour de nombreux étudiants. Ceux des îles pourront bénéficier de la formation sans devoir s'exiler à Tahiti plusieurs mois. Les étudiants salariés pourront avancer sur leurs cours sur leur téléphone pendant leurs moments de pause ou les week-ends. Les personnes à la mobilité réduite pourront suivre une formation sans galères...
La première formation en ligne proposée est la préparation au Brevet d'Initiation Aéronautique. Lancée il y a deux ans, elle est proposée en formation continue avec des cours du soir pour un total de 58 heures de cours avec un seul intervenant, le pilote-instructeur Cédric Le Ballois. Elle avait toutes les qualités pour être la première formation dématérialisée.
Jean-Claude Lecuelle, directeur de la formation continue, nous explique que "quand j'ai eu la présentation pour la première de ce nouveau type de formation et de ce qu'on peut faire avec, j'ai tout de suite pensé au BIA, parce que l'année dernière il y avait un effectif important et parmi ces étudiants il y avait des jeunes de 13-14 ans dont les parents patientaient sur le parking de l'université en attendant que les cours se finissent... Donc je me suis dit que ça serait une façon de rendre les choses bien plus simples. Et il y avait le fait que sur cette formation il n'y a qu'un seul intervenant. Car pour ce type de prestation, il faut déjà une certaine aisance devant la caméra, et ce n'est pas donné à tout le monde."
QUATRE AUTRES FORMATIONS CONTINUES BIENTÔT DÉMATÉRIALISÉES
Il nous révèle également que quatre nouvelles formations en ligne sont en cours d'élaboration (voir encadré), parmi les plus populaires de la formation continue. "Pour choisir les première formations qui seront mises en ligne nous avons d'abord pris en compte l'effectif de ces formations, parce que nous avons de gros problèmes d'infrastructures à l'université avec un nombre de grandes salles très limité. Il y a aussi la localisation des personnes qui veulent suivre ces formations, parce qu'avec le nouveau câble on peut maintenant atteindre toutes les îles principales avec ces offres en ligne. Enfin, il faut que les enseignants soient d'accord pour tester ce nouveau format !"
Un vent de modernité commence à souffler sur l'Université de la Polynésie française : sa toute première formation entièrement en ligne démarre début février. Les cours ont tous été filmés en vidéo, les élèves pourront y accéder à leur rythme et aux horaires qu'ils souhaitent. Des QCM en ligne leur permettront d'évaluer leurs progrès, un forum leur permettra d'échanger avec la classe virtuelle, ils pourront prendre des rendez-vous en téléconférence avec leur enseignant... La seule présence physique nécessaire sera le jour de l'examen final, pour obtenir le diplôme national.
Cette révolution va changer beaucoup de choses pour de nombreux étudiants. Ceux des îles pourront bénéficier de la formation sans devoir s'exiler à Tahiti plusieurs mois. Les étudiants salariés pourront avancer sur leurs cours sur leur téléphone pendant leurs moments de pause ou les week-ends. Les personnes à la mobilité réduite pourront suivre une formation sans galères...
La première formation en ligne proposée est la préparation au Brevet d'Initiation Aéronautique. Lancée il y a deux ans, elle est proposée en formation continue avec des cours du soir pour un total de 58 heures de cours avec un seul intervenant, le pilote-instructeur Cédric Le Ballois. Elle avait toutes les qualités pour être la première formation dématérialisée.
Jean-Claude Lecuelle, directeur de la formation continue, nous explique que "quand j'ai eu la présentation pour la première de ce nouveau type de formation et de ce qu'on peut faire avec, j'ai tout de suite pensé au BIA, parce que l'année dernière il y avait un effectif important et parmi ces étudiants il y avait des jeunes de 13-14 ans dont les parents patientaient sur le parking de l'université en attendant que les cours se finissent... Donc je me suis dit que ça serait une façon de rendre les choses bien plus simples. Et il y avait le fait que sur cette formation il n'y a qu'un seul intervenant. Car pour ce type de prestation, il faut déjà une certaine aisance devant la caméra, et ce n'est pas donné à tout le monde."
QUATRE AUTRES FORMATIONS CONTINUES BIENTÔT DÉMATÉRIALISÉES
Il nous révèle également que quatre nouvelles formations en ligne sont en cours d'élaboration (voir encadré), parmi les plus populaires de la formation continue. "Pour choisir les première formations qui seront mises en ligne nous avons d'abord pris en compte l'effectif de ces formations, parce que nous avons de gros problèmes d'infrastructures à l'université avec un nombre de grandes salles très limité. Il y a aussi la localisation des personnes qui veulent suivre ces formations, parce qu'avec le nouveau câble on peut maintenant atteindre toutes les îles principales avec ces offres en ligne. Enfin, il faut que les enseignants soient d'accord pour tester ce nouveau format !"
Cédric Le Ballois, le formateur de la formation Préparation au BIA, nous confirme que ce nouveau format lui a tout de même demandé un temps d'adaptation : "Au début, j'ai eu un peu de mal devant la caméra, je ne me sentais pas particulièrement à l'aise. Je n'avais pas l'impression de pouvoir donner la même chose que lors d'un cours en présentiel devant des élèves. Mais grâce aux conseils de mes formateurs, j'ai finalement gagné en confiance et j'ai vite compris que je peux donner autant en vidéo, et même plus. L'intérêt de la vidéo c'est que les élèves peuvent la rejouer autant qu'ils veulent. S'ils n'ont pas compris, ou que trois jours après ils se posent encore une autre question, ils peuvent se rejouer la vidéo. Alors qu'un cours, c'est une fois et puis terminé ! Donc maintenant, je trouve que la vidéo est un format qui me plaît beaucoup. J'espère pouvoir consacrer plus de temps à mes élèves, même si c'est par internet. Je pourrai me consacrer non pas au contenu, mais à la formation de chaque élève. En cours traditionnel, on n'a pas le temps d'interagir avec chaque élève, donc là j'espère pouvoir être plus pointu avec chaque élève, repérer leurs points faibles, répondre aux questions qu'ils se posent... En plus, il y a beaucoup de profils différents. L'année dernière, on avait un élève de 13 ans et un autre de 67 ans, donc ils n'avaient pas du tout les mêmes attentes face à la formation."
Il confirme tout de même que regarder simplement les vidéos ne sera pas suffisant pour apprendre le cours : "Il y a tout de même besoin de travailler derrière. Il faut prendre des notes, réviser, explorer le sujet, comme dans un vrai cours. Les plus motivés se serviront des vidéos comme une introduction, puis iront travailler eux-mêmes sur les problèmes, et c'est ceux-là qui franchiront vraiment le pas de la connaissance."
Il confirme tout de même que regarder simplement les vidéos ne sera pas suffisant pour apprendre le cours : "Il y a tout de même besoin de travailler derrière. Il faut prendre des notes, réviser, explorer le sujet, comme dans un vrai cours. Les plus motivés se serviront des vidéos comme une introduction, puis iront travailler eux-mêmes sur les problèmes, et c'est ceux-là qui franchiront vraiment le pas de la connaissance."
Bientôt quatre formations de l'UPF entièrement disponibles en ligne
La formation "préparation au Brevet d'Initiation Aéronautique" a été la première mise en ligne. Quatre autres formations vont suivre, et non des moindres.
Quatre nouvelles formations en ligne sont en cours d'élaboration à l'UPF :
- le Diplôme d'accès aux études universitaires (pour obtenir une équivalence du BAC)
- la Licence d'Administration Publique
- la Capacité en Droit
- le Diplôme d'Université Guide Touristique
- le Diplôme d'accès aux études universitaires (pour obtenir une équivalence du BAC)
- la Licence d'Administration Publique
- la Capacité en Droit
- le Diplôme d'Université Guide Touristique
Parole à : Christophe Batier, responsable du pôle TISE à l'UPF
"Les étudiants retrouvent le plaisir d'apprendre ils sont bien plus motivés avec des outils comme ça"
Vous avez un beau studio, combien a-t-il coûté ?
Alors, il a coûté 2,4 millions de francs, ce n'est pas si cher. Il est utilisé non seulement par les enseignants qui viennent enregistrer leurs cours comme tu l'as vu, mais aussi par les élèves. Parfois, les professeurs leurs donnent une activité en vidéo, par exemple sur le cours Projet Voltaire, pour apprendre l'orthographe et la grammaire, chaque étudiant doit présenter une règle de grammaire en une minute en format vidéo ! Et nous avons aussi ouvert ce matériel aux autres établissements scolaires, nous proposons aux professeurs des collèges et lycées publics de venir enregistrer leurs cours. Il faut absolument que vous regardiez les vidéos d'Anthony Lozac'h, professeur d'Histoire-géo au collège de Punaauia, qui a enregistré un cours sur l'histoire de l'économie du Pacifique au XIXe siècle, qu'il a mis gratuitement sur YouTube et Facebook ! En tout, nous avons déjà tourné 400 vidéos dans ce studio.
Tu viens de l'Université de Lyon où ces technologies sont déjà bien utilisées ?
Oui, j'ai installé cinq studios de ce type à Lyon, mais aussi plusieurs en Afrique. Pour les étudiants, ce que ça change c'est qu'ils ont accès aux cours tout le temps. Entre les grèves des transports, les étudiants des îles, c'est compliqué d'être tout le temps en présentiel. Là, si on n'a pas compris, on peut revenir en arrière, revoir la vidéo... Et on voit que les étudiants retrouvent le plaisir d'apprendre, ils sont bien plus motivés avec des outils comme ça.
Penses-tu que cette technologie pourra être étendue à l'ensemble des cours de l'université ?
Oui bien sûr. Après, il faut que chaque enseignant se l'approprie. Il y a différents niveaux d'utilisation. Le cours pratique, ça doit se faire en physique, on ne mettra pas un laboratoire de chimie en vidéo. Mais on peut mettre le cours sur les consignes de sécurité du laboratoire, ou comment utiliser tel ou tel équipement en vidéo, et ça sera très utile.
Vous avez un beau studio, combien a-t-il coûté ?
Alors, il a coûté 2,4 millions de francs, ce n'est pas si cher. Il est utilisé non seulement par les enseignants qui viennent enregistrer leurs cours comme tu l'as vu, mais aussi par les élèves. Parfois, les professeurs leurs donnent une activité en vidéo, par exemple sur le cours Projet Voltaire, pour apprendre l'orthographe et la grammaire, chaque étudiant doit présenter une règle de grammaire en une minute en format vidéo ! Et nous avons aussi ouvert ce matériel aux autres établissements scolaires, nous proposons aux professeurs des collèges et lycées publics de venir enregistrer leurs cours. Il faut absolument que vous regardiez les vidéos d'Anthony Lozac'h, professeur d'Histoire-géo au collège de Punaauia, qui a enregistré un cours sur l'histoire de l'économie du Pacifique au XIXe siècle, qu'il a mis gratuitement sur YouTube et Facebook ! En tout, nous avons déjà tourné 400 vidéos dans ce studio.
Tu viens de l'Université de Lyon où ces technologies sont déjà bien utilisées ?
Oui, j'ai installé cinq studios de ce type à Lyon, mais aussi plusieurs en Afrique. Pour les étudiants, ce que ça change c'est qu'ils ont accès aux cours tout le temps. Entre les grèves des transports, les étudiants des îles, c'est compliqué d'être tout le temps en présentiel. Là, si on n'a pas compris, on peut revenir en arrière, revoir la vidéo... Et on voit que les étudiants retrouvent le plaisir d'apprendre, ils sont bien plus motivés avec des outils comme ça.
Penses-tu que cette technologie pourra être étendue à l'ensemble des cours de l'université ?
Oui bien sûr. Après, il faut que chaque enseignant se l'approprie. Il y a différents niveaux d'utilisation. Le cours pratique, ça doit se faire en physique, on ne mettra pas un laboratoire de chimie en vidéo. Mais on peut mettre le cours sur les consignes de sécurité du laboratoire, ou comment utiliser tel ou tel équipement en vidéo, et ça sera très utile.