Kiev, Ukraine | AFP | mercredi 04/05/2022 - La Commission européenne a proposé mercredi un embargo progressif de l'UE sur le pétrole et les produits pétroliers russes, dans le cadre d'un nouveau paquet de sanctions contre Moscou, au moment où l'armée russe frappait des sites jusque dans l'extrême ouest du pays.
L'Union européenne a aussi annoncé qu'elle allait "considérablement accroître" son soutien militaire à la Moldavie, face aux craintes de voir le conflit s'étendre à cette petite ex-république soviétique de 2,5 millions d'habitants, enclavée entre l'Ukraine et la Roumanie.
"Nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d'ici à la fin de l'année", a déclaré mercredi à Strasbourg la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
Cet embargo doit être mis en en place de manière à permettre d'autres voies d'approvisionnement, a-t-elle précisé, alors que le pétrole russe représente environ un quart des importations d'or noir de l'UE.
Selon plusieurs responsables européens, le projet de la Commission prévoit une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés et totalement dépendants des livraisons par l'oléoduc "Droujba", qui pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023.
La Hongrie a cependant dit mercredi regretter l'absence de "garantie" pour sa sécurité énergétique. Et le ministre allemand de l'Economie a souligné que l'Allemagne pourrait connaître des "perturbations" dans son approvisionnement.
Pour ce sixième paquet de sanctions contre la Russie, Bruxelles propose également d'exclure trois banques russes supplémentaires - dont Sberbank, de loin le plus gros établissement du pays - du système financier international Swift.
Exercice militaire bélarusse
La Commission préconise aussi de sanctionner le chef de l'Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill, qui a multiplié les sermons soutenant l'intervention militaire en Ukraine.
Depuis Chisinau, la capitale moldave, le président du Conseil européen Charles Michel a de son côté annoncé que les Européens prévoyaient "cette année de considérablement accroître (leur) soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées".
Une annonce faite quelques jours après des attaques dans le territoire séparatiste moldave prorusse de Transdniestrie, et après des propos fin avril d'un général russe, Roustam Minnekaïev, selon lequel la prise du sud de l'Ukraine permettrait aux Russes d'avoir un accès direct à cette région.
Sur le terrain en Ukraine, les forces russes continuaient de bombarder l'est mais tiraient aussi des missiles sur de nombreuses cibles à travers le pays, jusqu'à Lviv près de la frontière polonaise, dans l'ouest, et la région montagneuse de Transcarpatie proche de la Hongrie, jusque-là préservée de la guerre.
L'armée russe poursuit son offensive dans l'est afin de "s'assurer le contrôle total des régions de Donetsk et Lougansk et de maintenir un couloir terrestre vers la Crimée occupée", a indiqué l'état-major de l'armée ukrainienne mercredi matin sur Facebook.
"Afin de détruire les infrastructures de transport de l'Ukraine, l'ennemi a tiré des missiles sur des installations dans les régions de Dnipropetrovsk, Kirovograd, Lviv, Vinnytsia, Kiev, de la Transcarpatie, d'Odessa et de Donetsk", détaille le communiqué.
Le Bélarus, pays allié de la Russie et frontalier de l'Ukraine, a lancé de son côté mercredi un exercice militaire "surprise", censé tester les capacités de réaction de son armée, selon son ministère de la Défense.
Assaut démenti
Le Kremlin a par ailleurs démenti mercredi que ses forces avaient lancé un assaut contre l'aciérie d'Azovstal, dernier site contrôlé par les forces ukrainiennes dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine.
"L'ordre a été donné (le 21 avril) publiquement par le commandant en chef (Vladimir Poutine) d'annuler tout assaut. Il n'y a pas d'assaut," a affirmé mercredi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ajoutant que les forces russes n'intervenaient que pour "enrayer très rapidement les tentatives" de combattants ukrainiens de rejoindre des "positions de tir".
Le président russe avait alors jugé qu'un assaut d'Azovstal serait trop coûteux en vies de soldats russes, ordonnant à la place d'assiéger la zone, "de sorte que pas une mouche ne passe".
Mardi, Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment ukrainien Azov, avait cependant affirmé dans une vidéo que les Russes avaient lancé "un puissant assaut sur le territoire d'Azovstal", avec l'appui de "véhicules blindés, de chars, avec des tentatives de débarquement de troupes, avec l'aide de bateaux et d'un grand nombre d'éléments d'infanterie".
Défilé militaire à Marioupol?
Selon les renseignements ukrainiens, la Russie prépare un défilé militaire à Marioupol pour le 9 mai, jour où Moscou célèbre en grande pompe la victoire sur l'Allemagne nazie.
"Les avenues principales de la ville sont nettoyées en urgence, les débris et les corps des morts enlevés, tout comme les munitions qui n'ont pas explosées", ont-ils affirmé.
L'ONU a, de son côté, annoncé mardi avoir réussi à évacuer plus d'une centaine de civils depuis le site d'Azovstal, où des dizaines d'autres sont toujours retranchés avec des combattants ukrainiens dans des galeries souterraines datant de la Seconde Guerre mondiale, sans nourriture ni médicaments.
Ceux qui ont enfin pu être évacués ont commencé à raconter l'enfer dans lequel ils étaient plongés pendant des semaines.
"Nous sommes tellement reconnaissants à tous ceux qui nous ont aidés. Il y a eu un moment où nous avions perdu espoir, nous pensions que tout le monde nous avait oubliés", a déclaré l'une des évacuées, Anna Zaïtseva, avec dans les bras son bébé de six mois, Sviatoslav.
"Mercenaires israéliens"
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a plaidé mardi pour "davantage de pauses humanitaires" sur le modèle de celle organisée avec Kiev et Moscou, et qui a permis l'évacuation des civils d'Azovstal, sans préciser leurs lieux possibles.
Et dans un appel téléphonique de plus de deux heures mardi midi avec Vladimir Poutine, le président français Emmanuel Macron lui a demandé de "permettre la poursuite (de ces) évacuations".
Le dirigeant russe a de son côté réclamé des alliés occidentaux de l'Ukraine qu'ils cessent leurs livraisons d'armes à Kiev. Le même jour, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé une aide militaire supplémentaire de 355 millions d'euros en faveur de l'Ukraine.
Sur le front diplomatique, la Russie boycottera mercredi - un geste rare - une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU avec le Comité politique et de sécurité (COPS) de l'Union européenne, illustrant une nouvelle dégradation des relations entre Moscou et ses partenaires aux Nations unies, selon des diplomates.
La Russie a par ailleurs interdit mercredi l'accès à son territoire à plus de soixante responsables japonais, dont le Premier ministre Fumio Kishida, en représailles aux sanctions prises par la Japon.
Moscou a aussi affirmé que des "mercenaires israéliens" combattaient en Ukraine aux côtés du régiment Azov que Moscou qualifie de "nazi", alimentant la polémique suscité par une sortie du chef de sa diplomatie Sergueï Lavrov sur le prétendu "sang juif" d'Hitler.
L'Union européenne a aussi annoncé qu'elle allait "considérablement accroître" son soutien militaire à la Moldavie, face aux craintes de voir le conflit s'étendre à cette petite ex-république soviétique de 2,5 millions d'habitants, enclavée entre l'Ukraine et la Roumanie.
"Nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d'ici à la fin de l'année", a déclaré mercredi à Strasbourg la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
Cet embargo doit être mis en en place de manière à permettre d'autres voies d'approvisionnement, a-t-elle précisé, alors que le pétrole russe représente environ un quart des importations d'or noir de l'UE.
Selon plusieurs responsables européens, le projet de la Commission prévoit une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés et totalement dépendants des livraisons par l'oléoduc "Droujba", qui pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023.
La Hongrie a cependant dit mercredi regretter l'absence de "garantie" pour sa sécurité énergétique. Et le ministre allemand de l'Economie a souligné que l'Allemagne pourrait connaître des "perturbations" dans son approvisionnement.
Pour ce sixième paquet de sanctions contre la Russie, Bruxelles propose également d'exclure trois banques russes supplémentaires - dont Sberbank, de loin le plus gros établissement du pays - du système financier international Swift.
Exercice militaire bélarusse
La Commission préconise aussi de sanctionner le chef de l'Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill, qui a multiplié les sermons soutenant l'intervention militaire en Ukraine.
Depuis Chisinau, la capitale moldave, le président du Conseil européen Charles Michel a de son côté annoncé que les Européens prévoyaient "cette année de considérablement accroître (leur) soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées".
Une annonce faite quelques jours après des attaques dans le territoire séparatiste moldave prorusse de Transdniestrie, et après des propos fin avril d'un général russe, Roustam Minnekaïev, selon lequel la prise du sud de l'Ukraine permettrait aux Russes d'avoir un accès direct à cette région.
Sur le terrain en Ukraine, les forces russes continuaient de bombarder l'est mais tiraient aussi des missiles sur de nombreuses cibles à travers le pays, jusqu'à Lviv près de la frontière polonaise, dans l'ouest, et la région montagneuse de Transcarpatie proche de la Hongrie, jusque-là préservée de la guerre.
L'armée russe poursuit son offensive dans l'est afin de "s'assurer le contrôle total des régions de Donetsk et Lougansk et de maintenir un couloir terrestre vers la Crimée occupée", a indiqué l'état-major de l'armée ukrainienne mercredi matin sur Facebook.
"Afin de détruire les infrastructures de transport de l'Ukraine, l'ennemi a tiré des missiles sur des installations dans les régions de Dnipropetrovsk, Kirovograd, Lviv, Vinnytsia, Kiev, de la Transcarpatie, d'Odessa et de Donetsk", détaille le communiqué.
Le Bélarus, pays allié de la Russie et frontalier de l'Ukraine, a lancé de son côté mercredi un exercice militaire "surprise", censé tester les capacités de réaction de son armée, selon son ministère de la Défense.
Assaut démenti
Le Kremlin a par ailleurs démenti mercredi que ses forces avaient lancé un assaut contre l'aciérie d'Azovstal, dernier site contrôlé par les forces ukrainiennes dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine.
"L'ordre a été donné (le 21 avril) publiquement par le commandant en chef (Vladimir Poutine) d'annuler tout assaut. Il n'y a pas d'assaut," a affirmé mercredi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ajoutant que les forces russes n'intervenaient que pour "enrayer très rapidement les tentatives" de combattants ukrainiens de rejoindre des "positions de tir".
Le président russe avait alors jugé qu'un assaut d'Azovstal serait trop coûteux en vies de soldats russes, ordonnant à la place d'assiéger la zone, "de sorte que pas une mouche ne passe".
Mardi, Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment ukrainien Azov, avait cependant affirmé dans une vidéo que les Russes avaient lancé "un puissant assaut sur le territoire d'Azovstal", avec l'appui de "véhicules blindés, de chars, avec des tentatives de débarquement de troupes, avec l'aide de bateaux et d'un grand nombre d'éléments d'infanterie".
Défilé militaire à Marioupol?
Selon les renseignements ukrainiens, la Russie prépare un défilé militaire à Marioupol pour le 9 mai, jour où Moscou célèbre en grande pompe la victoire sur l'Allemagne nazie.
"Les avenues principales de la ville sont nettoyées en urgence, les débris et les corps des morts enlevés, tout comme les munitions qui n'ont pas explosées", ont-ils affirmé.
L'ONU a, de son côté, annoncé mardi avoir réussi à évacuer plus d'une centaine de civils depuis le site d'Azovstal, où des dizaines d'autres sont toujours retranchés avec des combattants ukrainiens dans des galeries souterraines datant de la Seconde Guerre mondiale, sans nourriture ni médicaments.
Ceux qui ont enfin pu être évacués ont commencé à raconter l'enfer dans lequel ils étaient plongés pendant des semaines.
"Nous sommes tellement reconnaissants à tous ceux qui nous ont aidés. Il y a eu un moment où nous avions perdu espoir, nous pensions que tout le monde nous avait oubliés", a déclaré l'une des évacuées, Anna Zaïtseva, avec dans les bras son bébé de six mois, Sviatoslav.
"Mercenaires israéliens"
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a plaidé mardi pour "davantage de pauses humanitaires" sur le modèle de celle organisée avec Kiev et Moscou, et qui a permis l'évacuation des civils d'Azovstal, sans préciser leurs lieux possibles.
Et dans un appel téléphonique de plus de deux heures mardi midi avec Vladimir Poutine, le président français Emmanuel Macron lui a demandé de "permettre la poursuite (de ces) évacuations".
Le dirigeant russe a de son côté réclamé des alliés occidentaux de l'Ukraine qu'ils cessent leurs livraisons d'armes à Kiev. Le même jour, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé une aide militaire supplémentaire de 355 millions d'euros en faveur de l'Ukraine.
Sur le front diplomatique, la Russie boycottera mercredi - un geste rare - une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU avec le Comité politique et de sécurité (COPS) de l'Union européenne, illustrant une nouvelle dégradation des relations entre Moscou et ses partenaires aux Nations unies, selon des diplomates.
La Russie a par ailleurs interdit mercredi l'accès à son territoire à plus de soixante responsables japonais, dont le Premier ministre Fumio Kishida, en représailles aux sanctions prises par la Japon.
Moscou a aussi affirmé que des "mercenaires israéliens" combattaient en Ukraine aux côtés du régiment Azov que Moscou qualifie de "nazi", alimentant la polémique suscité par une sortie du chef de sa diplomatie Sergueï Lavrov sur le prétendu "sang juif" d'Hitler.