Strasbourg, France | AFP | mercredi 13/09/2017 - Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, de retour à l'offensive, a dévoilé mercredi à Strasbourg un programme ambitieux et sa vision de l'avenir d'une Union qui a "de nouveau le vent en poupe".
Le patron de l'exécutif européen a voulu laisser derrière la "crise existentielle" de l'Union européenne qu'il évoquait un an plus tôt, dans le sillage des crises économiques et migratoires, du référendum sur le Brexit, de la multiplication des attaques terroristes et de la montée de l'euroscepticisme. "L'Europe a de nouveau le vent en poupe. Nous avons désormais une fenêtre d'opportunité mais celle-ci ne restera pas éternellement ouverte", a lancé le Luxembourgeois lors de son discours annuel sur l'état de l'Union devant les députés européens réunis à Strasbourg.
De fait, la croissance s'installe dans les 28 pays de l'UE, le chômage recule, les flux migratoires paraissent maîtrisés.
Malgré trois premières années de mandat marquées par de la gestion de crise, la Commission a déjà présenté "80% des propositions promises en début de mandat", a revendiqué M. Juncker. Il se donne 16 mois pour compléter ses projets, alors que son mandat se termine à l'automne 2019.
Pour lui, la construction d'une Europe "plus forte et plus unie" passe par le renforcement de sa force de frappe commerciale (accords avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande à venir) tout en proposant un "cadre" européen sur le contrôle des investissements étrangers. Une réponse aux inquiétudes sur les acquisitions chinoises, immédiatement saluée par l'Allemagne, la France et l'Italie qui applaudissent "une étape majeure pour assurer une concurrence loyale et équitable en Europe".
Sur le dossier migratoire, source de désaccords au sein de l'UE, M. Juncker a insisté sur la nécessité d'améliorer le rythme des retours des migrants qui ne peuvent prétendre au statut de réfugiés, et le renforcement des voies légales d'immigration vers l'UE.
Le scénario Juncker
Cette rentrée sans crise pressante est l'opportunité pour M. Juncker de "fixer le cap", de décrire son propre "scénario" pour l'avenir, basé sur la "liberté", "l'égalité des droits", et "l'Etat de droit".
Le président de la Commission a appelé à surmonter le fossé qui menace de s'agrandir entre l'Est et l'Ouest de l'Europe, alors que la Pologne et la Hongrie ont été rappelé à l'ordre par la Commission sur le respect des règles européennes (sur l'indépendance de la justice, les migrations ou l'environnement). "L'Europe doit respirer à pleins poumons, elle en a deux, à l'Est et à l'Ouest, autrement elle s'essoufflera", a averti M. Juncker, sans jamais citer le nom d'un Etat.
Le chef de la Commission a aussi exhorté à ne pas laisser les travailleurs européens de côté, prônant une "autorité commune" de l'UE pour réguler le marché de l'emploi.
Au sein du Parlement, les députés d'extrême-gauche (GUE) ont dénoncé un projet destiné à "l'élite". Socialistes et Verts ont déploré un programme qui pêche sur le volet social. Et tout le monde s'accorde à dire que l'UE ne doit surtout pas céder à l'autosatisfaction après l'"annus horribilis" 2015-2016.
Refonte en profondeur
Au moment où s'ouvre sa dernière année pleine à la tête de la Commission, Jean-Claude Juncker, vétéran de la politique européenne, s'est offert une tribune sur la refonte des institutions. Il a appuyé l'idée d'un super ministre européen des Finances et de l'Economie. L'euro, pour le chef de l'exécutif européen, a pour destin, à terme, d'être adopté par la quasi totalité des Etats membres. Il a aussi proposé de fusionner son poste avec celui du président du Conseil européen, qui regroupe les 28 dirigeants de l'UE, afin de rendre le paysage européen "plus lisible".
L'idée a été accueillie fraîchement par le Danemark et les Pays-Bas, tandis qu'un haut reponsable européen y a vu "une vieille idée" qui nécessiterait une modification des traités.
Le discours de mercredi a marqué la volonté de M. Juncker de tourner la page du Brexit. "Nous avancerons parce que le Brexit n'est pas l'avenir de l'Europe", a-t-il martelé, dans une brève évocation du retrait britannique, après plus d'une heure de discours. Et de prévoir un sommet à 27 dès le lendemain de la date du départ, prévu le 30 mars 2019, en Roumanie.
A Downing Street, Theresa May n'a pas regardé le discours. Elle en recevra toutefois un compte-rendu. M. Juncker a eu le regard tourné vers l'Est. Il a suggéré que la Roumanie, la Bulgarie et la Croatie deviennent des membres à part entière de l'espace Schengen. Et il a soutenu l'élargissement de l'UE aux Balkans occidentaux - mais en écartant "dans un avenir proche" l'adhésion de la Turquie, qui s'éloigne d'elle-même "à pas de géants" de l'UE.
Le patron de l'exécutif européen a voulu laisser derrière la "crise existentielle" de l'Union européenne qu'il évoquait un an plus tôt, dans le sillage des crises économiques et migratoires, du référendum sur le Brexit, de la multiplication des attaques terroristes et de la montée de l'euroscepticisme. "L'Europe a de nouveau le vent en poupe. Nous avons désormais une fenêtre d'opportunité mais celle-ci ne restera pas éternellement ouverte", a lancé le Luxembourgeois lors de son discours annuel sur l'état de l'Union devant les députés européens réunis à Strasbourg.
De fait, la croissance s'installe dans les 28 pays de l'UE, le chômage recule, les flux migratoires paraissent maîtrisés.
Malgré trois premières années de mandat marquées par de la gestion de crise, la Commission a déjà présenté "80% des propositions promises en début de mandat", a revendiqué M. Juncker. Il se donne 16 mois pour compléter ses projets, alors que son mandat se termine à l'automne 2019.
Pour lui, la construction d'une Europe "plus forte et plus unie" passe par le renforcement de sa force de frappe commerciale (accords avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande à venir) tout en proposant un "cadre" européen sur le contrôle des investissements étrangers. Une réponse aux inquiétudes sur les acquisitions chinoises, immédiatement saluée par l'Allemagne, la France et l'Italie qui applaudissent "une étape majeure pour assurer une concurrence loyale et équitable en Europe".
Sur le dossier migratoire, source de désaccords au sein de l'UE, M. Juncker a insisté sur la nécessité d'améliorer le rythme des retours des migrants qui ne peuvent prétendre au statut de réfugiés, et le renforcement des voies légales d'immigration vers l'UE.
Le scénario Juncker
Cette rentrée sans crise pressante est l'opportunité pour M. Juncker de "fixer le cap", de décrire son propre "scénario" pour l'avenir, basé sur la "liberté", "l'égalité des droits", et "l'Etat de droit".
Le président de la Commission a appelé à surmonter le fossé qui menace de s'agrandir entre l'Est et l'Ouest de l'Europe, alors que la Pologne et la Hongrie ont été rappelé à l'ordre par la Commission sur le respect des règles européennes (sur l'indépendance de la justice, les migrations ou l'environnement). "L'Europe doit respirer à pleins poumons, elle en a deux, à l'Est et à l'Ouest, autrement elle s'essoufflera", a averti M. Juncker, sans jamais citer le nom d'un Etat.
Le chef de la Commission a aussi exhorté à ne pas laisser les travailleurs européens de côté, prônant une "autorité commune" de l'UE pour réguler le marché de l'emploi.
Au sein du Parlement, les députés d'extrême-gauche (GUE) ont dénoncé un projet destiné à "l'élite". Socialistes et Verts ont déploré un programme qui pêche sur le volet social. Et tout le monde s'accorde à dire que l'UE ne doit surtout pas céder à l'autosatisfaction après l'"annus horribilis" 2015-2016.
Refonte en profondeur
Au moment où s'ouvre sa dernière année pleine à la tête de la Commission, Jean-Claude Juncker, vétéran de la politique européenne, s'est offert une tribune sur la refonte des institutions. Il a appuyé l'idée d'un super ministre européen des Finances et de l'Economie. L'euro, pour le chef de l'exécutif européen, a pour destin, à terme, d'être adopté par la quasi totalité des Etats membres. Il a aussi proposé de fusionner son poste avec celui du président du Conseil européen, qui regroupe les 28 dirigeants de l'UE, afin de rendre le paysage européen "plus lisible".
L'idée a été accueillie fraîchement par le Danemark et les Pays-Bas, tandis qu'un haut reponsable européen y a vu "une vieille idée" qui nécessiterait une modification des traités.
Le discours de mercredi a marqué la volonté de M. Juncker de tourner la page du Brexit. "Nous avancerons parce que le Brexit n'est pas l'avenir de l'Europe", a-t-il martelé, dans une brève évocation du retrait britannique, après plus d'une heure de discours. Et de prévoir un sommet à 27 dès le lendemain de la date du départ, prévu le 30 mars 2019, en Roumanie.
A Downing Street, Theresa May n'a pas regardé le discours. Elle en recevra toutefois un compte-rendu. M. Juncker a eu le regard tourné vers l'Est. Il a suggéré que la Roumanie, la Bulgarie et la Croatie deviennent des membres à part entière de l'espace Schengen. Et il a soutenu l'élargissement de l'UE aux Balkans occidentaux - mais en écartant "dans un avenir proche" l'adhésion de la Turquie, qui s'éloigne d'elle-même "à pas de géants" de l'UE.