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L'IEOM publie un rapport sur la situation des entreprises en Polynésie


L'IEOM publie un rapport sur la situation des entreprises en Polynésie
L’Institut d’émission d’outre-mer vient de publier une étude sur la situation financière des entreprises polynésiennes en 2010 que vous pouvez télécharger à partir de son site Internet :
http://www.ieom.fr/IMG/pdf/note_ie_la_situation_des_entreprises_polynesiennes_en_2010.pdf

Cette étude s’attache à analyser l’évolution de la santé financière des entreprises polynésiennes en 2010, au regard d’une conjoncture économique peu porteuse et des perspectives toujours incertaines. Dans ce contexte défavorable, les chefs d’entreprises observent un comportement prudent et attentiste, dans l’attente d’une relance de l’activité qui tarde à se concrétiser. Le léger sursaut d’activité observé en 2010 a profité à l’ensemble des secteurs économiques à l’exception de la construction. Il a permis de conforter la rentabilité globale des entreprises polynésiennes, celles-ci étant contraintes de maîtriser leurs charges d’exploitation pour pérenniser leur activité et préserver autant que possible l’emploi.
Cette étude a été réalisée à partir d’un échantillon de 784 entreprises disposant de documents comptables sur 3 exercices consécutifs (2008-2009-2010). Elle a permis de dégager les principales tendances suivantes :
Les entreprises du secteur des services, notamment l’hôtellerie, ont particulièrement contribué à l’amélioration générale du chiffre d’affaires et exercé un réel effet d’entraînement sur ce redressement, en raison de sa rentabilité moins obérée. L’effet éclipse en juillet 2010 et l’amorce d’un retour de la clientèle américaine sont en grande partie à l’origine de ce rebond. Ce sont, cependant, les plus grandes structures qui ont le plus profité de cette hausse, alors que l’activité est restée atone pour les PME et les entreprises indépendantes.
La structure bilancielle s’avère encore satisfaisante en 2010, dans les secteurs de l’industrie et du commerce, mais non dans les secteurs de la construction et des services où elle reste fragile tant pour les PME que pour les entreprises indépendantes. Les pertes sur les exercices précédents ont entamé les réserves des entreprises, comme en témoigne la diminution progressive de leurs fonds propres et l’érosion de la couverture du risque global. Des efforts de consolidation des capitaux propres ont dû être réalisés par certains dirigeants, en particulier dans les secteurs de la construction et des services.
L’augmentation des besoins en fonds de roulement résultant de la reconstitution des stocks et l’allongement des délais de paiement de la clientèle, ont obéré de façon significative la trésorerie des entreprises qui devient de plus en plus tendue. Elles ont ainsi davantage utilisé les concours bancaires courants pour financer leurs besoins de trésorerie, tendance plus particulièrement marquée chez les grandes entreprises.

Globalement, le léger rebond de l’activité économique n’a pas permis de relancer significativement les investissements des entreprises en 2010. Les efforts d’investissements ont été plus soutenus dans les grandes entreprises que dans les PME. Les premières ont plutôt eu recours à l’autofinancement alorsque les secondes ont plus volontairement fait appel à l’emprunt bancaire.
Dans l’ensemble, l’endettement financier des entreprises s’accroît, sous l’impulsion des crédits de trésorerie et le délai de remboursement des emprunts stables diminue, sous l’effet d’une part, de la progression de la capacité d’autofinancement et, d’autre part, de la faiblesse des nouveaux investissements, alors que l’endettement à moyen et long terme s’amortit plus rapidement. Depuis 2009, la vulnérabilité des entreprises s’accélère, comme en témoigne la progression continue des défaillances d’entreprises, en particulier dans les secteurs de la construction et des services.
L’accroissement marqué de l’encours des crédits douteux des établissements de crédit de la place, tout comme la tendance haussière du montant moyen des incidents de paiement, attestent de la recrudescence de cette sinistralité.
L’amélioration apparente de l’activité et de la rentabilité des entreprises polynésiennes, en 2010, doit donc être considérée avec prudence car leur situation financière est de plus en plus fragilisée par le ralentissement de leurs courants d’affaires. Les dernières données chiffrées disponibles sur 2011 n’incitent guère à l’optimisme : l’indicateur du climat des affaires reste en dessous de sa moyenne longue période et les résultats de l’enquête de conjoncture du 4ème trimestre font état d’une tendance baissière de l’activité. Dans ces conditions, l’exercice
2011 ne devrait pas être à l’origine d’une inversion durable de la tendance observée ni de la restauration effective de la confiance des chefs d’entreprises.

Rédigé par IEOM le Jeudi 5 Avril 2012 à 14:43 | Lu 1678 fois