Paris, France | AFP | lundi 29/08/2016 - L'Homme a fait entrer la Terre dans une nouvelle époque géologique, l'Anthropocène, qui a débuté au milieu du XXè siècle, selon un groupe de scientifiques qui a présenté lundi ses conclusions devant le Congrès géologique international réuni en Afrique du Sud.
Selon ce groupe de travail sur l'Anthropocène ("l'âge de l'homme"), qui travaille depuis plus de sept ans sur la question, il est temps de dire adieu à l'Holocène, époque géologique qui a commencé il y a 11.700 ans avec la fin de la dernière glaciation.
"L'Homme est devenu une force telle qu'il modifie la planète", déclare à l'AFP Catherine Jeandel, directrice de recherche CNRS au Laboratoire d'études en Géophysique et Océanographie Spatiales (LEGOS), et membre de ce groupe de travail. "C'est inquiétant".
Pour la première fois en 4,5 milliards d'années, une espèce unique a radicalement changé la morphologie, la chimie et la biologie de notre planète.
Changement climatique, érosion des sols, disparition d'espèces, réchauffement des océans... la liste des conséquences de l'action de l'Homme sur la planète est longue.
Composé de 35 personnes, le groupe de travail qui réunit à la fois des géologues, des océanographes, des climatologues, des historiens ou des archéologues, a considéré à la quasi-unanimité (34 pour, une abstention) que l'Anthropocène était devenue une réalité sur le plan de la stratigraphie (l'étude des différentes couches géologiques).
A une forte majorité (30 pour, 3 contre, deux abstentions), ils estiment que l'entrée dans l'Anthropocène, suspectée depuis plusieurs années, doit être formalisée, précise l'Université de Leicester dont le géologue Jan Zalasiewicz coordonne le groupe.
La route est encore longue
Le concept d'Anthropocène a été forgé il y a plus d'une dizaine d'années par le Néerlandais Paul Crutzen, prix Nobel de Chimie 1995, qui participe au groupe de travail. Il faisait débuter cette nouvelle époque avec la Révolution industrielle du XIXe siècle.
Mais une majorité des membres du groupe de travail pense que la nouvelle époque a commencé au milieu du XXè siècle.
"On appelle cela +la grande accélération+. L'utilisation de combustibles fossiles, de matériaux artificiels, les rejets de méthane, de CO2 etc., tout s'est considérablement accéléré après la Deuxième Guerre mondiale en particulier pendant les "Trente Glorieuses", déclare Catherine Jeandel.
Pour déterminer le début et la fin d'une période géologique, il faut utiliser des marqueurs. Le groupe de travail s'est attaché à identifier les plus pertinents.
"Les retombées radioactives artificielles, liées aux essais nucléaires qui ont connu un pic dans les années 1960, se retrouvent dans les couches géologiques" par exemple, indique Catherine Jeandel.
Il y a aussi les plastiques. "On en trouve déjà dans les couches géologiques à certains endroits". Ou encore l'aluminium, énumère-t-elle.
Le groupe de travail a exposé ses recommandations devant le Congrès Géologique International, qui se tient jusqu'au 4 septembre au Cap.
Toutefois la route est encore longue avant que le changement d'époque ne soit officiellement acté. La proposition des scientifiques doit être soumise à la sous-commission sur la stratigraphie du Quaternaire, qui a mis en place ce groupe de travail.
Elle-même la présentera à la Commission internationale de stratigraphie avant qu'elle ne soit soumise au Comité exécutif de l'Union internationale des sciences géologiques (IUGS), une organisation non gouvernementale.
Il faudra au moins encore deux ans pour parvenir au bout du processus.
"Certains pensent qu'il est prématuré" de formaliser ce changement d'époque, qui n'aurait "que 70 ans", explique à l'AFP Jan Zalasiewicz, interrogé sur les débats au sein du groupe. Selon eux, "il ne s'est pas écoulé assez de temps".
"Une réponse serait de dire: oui c'est vrai que c'est court mais le signal est très clair et certains des changements sont effectivement irréversibles", déclare le géologue.
Selon ce groupe de travail sur l'Anthropocène ("l'âge de l'homme"), qui travaille depuis plus de sept ans sur la question, il est temps de dire adieu à l'Holocène, époque géologique qui a commencé il y a 11.700 ans avec la fin de la dernière glaciation.
"L'Homme est devenu une force telle qu'il modifie la planète", déclare à l'AFP Catherine Jeandel, directrice de recherche CNRS au Laboratoire d'études en Géophysique et Océanographie Spatiales (LEGOS), et membre de ce groupe de travail. "C'est inquiétant".
Pour la première fois en 4,5 milliards d'années, une espèce unique a radicalement changé la morphologie, la chimie et la biologie de notre planète.
Changement climatique, érosion des sols, disparition d'espèces, réchauffement des océans... la liste des conséquences de l'action de l'Homme sur la planète est longue.
Composé de 35 personnes, le groupe de travail qui réunit à la fois des géologues, des océanographes, des climatologues, des historiens ou des archéologues, a considéré à la quasi-unanimité (34 pour, une abstention) que l'Anthropocène était devenue une réalité sur le plan de la stratigraphie (l'étude des différentes couches géologiques).
A une forte majorité (30 pour, 3 contre, deux abstentions), ils estiment que l'entrée dans l'Anthropocène, suspectée depuis plusieurs années, doit être formalisée, précise l'Université de Leicester dont le géologue Jan Zalasiewicz coordonne le groupe.
La route est encore longue
Le concept d'Anthropocène a été forgé il y a plus d'une dizaine d'années par le Néerlandais Paul Crutzen, prix Nobel de Chimie 1995, qui participe au groupe de travail. Il faisait débuter cette nouvelle époque avec la Révolution industrielle du XIXe siècle.
Mais une majorité des membres du groupe de travail pense que la nouvelle époque a commencé au milieu du XXè siècle.
"On appelle cela +la grande accélération+. L'utilisation de combustibles fossiles, de matériaux artificiels, les rejets de méthane, de CO2 etc., tout s'est considérablement accéléré après la Deuxième Guerre mondiale en particulier pendant les "Trente Glorieuses", déclare Catherine Jeandel.
Pour déterminer le début et la fin d'une période géologique, il faut utiliser des marqueurs. Le groupe de travail s'est attaché à identifier les plus pertinents.
"Les retombées radioactives artificielles, liées aux essais nucléaires qui ont connu un pic dans les années 1960, se retrouvent dans les couches géologiques" par exemple, indique Catherine Jeandel.
Il y a aussi les plastiques. "On en trouve déjà dans les couches géologiques à certains endroits". Ou encore l'aluminium, énumère-t-elle.
Le groupe de travail a exposé ses recommandations devant le Congrès Géologique International, qui se tient jusqu'au 4 septembre au Cap.
Toutefois la route est encore longue avant que le changement d'époque ne soit officiellement acté. La proposition des scientifiques doit être soumise à la sous-commission sur la stratigraphie du Quaternaire, qui a mis en place ce groupe de travail.
Elle-même la présentera à la Commission internationale de stratigraphie avant qu'elle ne soit soumise au Comité exécutif de l'Union internationale des sciences géologiques (IUGS), une organisation non gouvernementale.
Il faudra au moins encore deux ans pour parvenir au bout du processus.
"Certains pensent qu'il est prématuré" de formaliser ce changement d'époque, qui n'aurait "que 70 ans", explique à l'AFP Jan Zalasiewicz, interrogé sur les débats au sein du groupe. Selon eux, "il ne s'est pas écoulé assez de temps".
"Une réponse serait de dire: oui c'est vrai que c'est court mais le signal est très clair et certains des changements sont effectivement irréversibles", déclare le géologue.