Dubai, Arabie saoudite | AFP | mercredi 07/06/2017 - L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont accentué mercredi la pression sur le Qatar, trois jours après avoir rompu avec leur partenaire du Golfe qu'ils accusent de "soutenir" le terrorisme et de leur préférer l'Iran.
Sans aller jusqu'à demander un changement de régime au Qatar, les deux pays ont exigé qu'il modifie sa politique et réintègre le consensus régional sur les questions clés des mouvements et courants islamistes extrémistes et des liens avec l'Iran chiite, grand rival du royaume saoudien sunnite dans la région.
Lundi, l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, l'Egypte, le Yémen et les Maldives ont rompu toute relation avec le Qatar, la pire crise diplomatique dans la région depuis des années. Ils ont été suivis par la Mauritanie.
"L'ampleur de la crise actuelle est substantielle", a souligné dans un entretien à l'AFP le ministre d'Etat aux Affaires étrangères émirati Anwar Gargash, ignorant les appels à l'apaisement.
La question ne porte pas sur "un changement de régime" mais sur la nécessité d'un "changement de politique", a-t-il dit au nom de son pays et de l'allié saoudien.
Le ministre a accusé le Qatar de se comporter en "champion de l'extrémisme et du terrorisme dans la région", déplorant "l'accumulation sur de nombreuses années d'une politique qatarie subversive de soutien à l'extrémisme et à des organisations terroristes".
"Nous avons atteint maintenant un cul-de-sac dans nos tentatives pour convaincre le Qatar de changer de direction", a-t-il ajouté en appelant ce pays voisin à "respecter les règles de la sécurité collective. Si vous ne les respectez pas, vous êtes seul".
M. Gargash a énuméré les conditions à une normalisation avec le Qatar qui a rejeté dès lundi les accusations à son encontre.
Le ministre émirati a demandé en substance à ce pays de cesser d'utiliser sa chaîne Al-Jazeera pour promouvoir ce qu'il considère "une pensée extrémiste", de mettre fin à la présence à Doha de dirigeants des Frères musulmans, de s'écarter du mouvement islamiste palestiniens Hamas et d'expulser des personnalités ayant des liens financiers avec le réseau Al-Qaïda.
"Le catalogue est vaste. C'est une politique étrangère (du Qatar) qui est devenue folle et nous devons pouvoir tout vérifier", a-t-il souligné.
Selon lui, les conditions ne sont pas encore réunies pour une médiation dans la crise qui doit être précédée, a-t-il insisté, d'un engagement clair de Doha de changer de politique.
Le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir, qui s'est rendu à Paris et Berlin, a déclaré n'avoir demandé de médiation ni de la France ni de l'Allemagne. "Nous allons avoir une médiation au sein du Conseil de Conseil de coopération du Golfe (CCG)".
Créé en 1981, le CCG, qui regroupe des monarchies pétrolières sunnites contrôlant le tiers des réserves mondiales de brut, est formé de l'Arabie saoudite, de Bahreïn, du Qatar, des Emirats de Koweït et d'Oman. Ces deux derniers pays n'ont pas rompu avec le Qatar.
Tentant une médiation, l'émir de Koweït s'est rendu en Arabie saoudite et a rencontré le ministre omanais en charge des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui Abdallah.
Mardi, le président américain Donald Trump, dont le pays est un allié de Ryad et de Doha, a jeté le trouble en soutenant dans une série de tweets l'isolement du Qatar qu'il a accusé de jouer un rôle dans le financement de l'extrémisme islamiste. C'est peut-être "le début de la fin de l'horreur du terrorisme", a-t-il écrit.
Par ces déclarations, le président a instillé un doute sur l'avenir de la grande base aérienne américaine d'Al-Udeid, dans le désert du Qatar, qui joue un rôle opérationnel clé dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.
Mais, revirement quelques heures plus tard, M. Trump a souligné qu'un CCG "uni était crucial pour vaincre le terrorisme et promouvoir la stabilité dans la région", lors d'un entretien téléphonique avec le roi saoudien Salmane.
La rupture a entraîné une suspension de vols aériens, la fermeture des frontières terrestres et maritimes avec le Qatar, ainsi que des interdictions de survol aux compagnies qataries et des restrictions aux déplacements des personnes.
Le Qatar s'est montré néanmoins rassurant quant à la disponibilité des produits alimentaire, en affirmant être en possession de stocks pour un an.
Des habitants paniqués avaient pris d'assaut les supermarchés à l'annonce de la rupture des relations avec le Qatar et la fermeture des frontières terrestres, maritimes et de l'espace aérien avec ce pays de 2,4 millions d'habitants.
Sans aller jusqu'à demander un changement de régime au Qatar, les deux pays ont exigé qu'il modifie sa politique et réintègre le consensus régional sur les questions clés des mouvements et courants islamistes extrémistes et des liens avec l'Iran chiite, grand rival du royaume saoudien sunnite dans la région.
Lundi, l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, l'Egypte, le Yémen et les Maldives ont rompu toute relation avec le Qatar, la pire crise diplomatique dans la région depuis des années. Ils ont été suivis par la Mauritanie.
"L'ampleur de la crise actuelle est substantielle", a souligné dans un entretien à l'AFP le ministre d'Etat aux Affaires étrangères émirati Anwar Gargash, ignorant les appels à l'apaisement.
La question ne porte pas sur "un changement de régime" mais sur la nécessité d'un "changement de politique", a-t-il dit au nom de son pays et de l'allié saoudien.
Le ministre a accusé le Qatar de se comporter en "champion de l'extrémisme et du terrorisme dans la région", déplorant "l'accumulation sur de nombreuses années d'une politique qatarie subversive de soutien à l'extrémisme et à des organisations terroristes".
"Nous avons atteint maintenant un cul-de-sac dans nos tentatives pour convaincre le Qatar de changer de direction", a-t-il ajouté en appelant ce pays voisin à "respecter les règles de la sécurité collective. Si vous ne les respectez pas, vous êtes seul".
- Conditions et exigences -
M. Gargash a énuméré les conditions à une normalisation avec le Qatar qui a rejeté dès lundi les accusations à son encontre.
Le ministre émirati a demandé en substance à ce pays de cesser d'utiliser sa chaîne Al-Jazeera pour promouvoir ce qu'il considère "une pensée extrémiste", de mettre fin à la présence à Doha de dirigeants des Frères musulmans, de s'écarter du mouvement islamiste palestiniens Hamas et d'expulser des personnalités ayant des liens financiers avec le réseau Al-Qaïda.
"Le catalogue est vaste. C'est une politique étrangère (du Qatar) qui est devenue folle et nous devons pouvoir tout vérifier", a-t-il souligné.
Selon lui, les conditions ne sont pas encore réunies pour une médiation dans la crise qui doit être précédée, a-t-il insisté, d'un engagement clair de Doha de changer de politique.
Le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir, qui s'est rendu à Paris et Berlin, a déclaré n'avoir demandé de médiation ni de la France ni de l'Allemagne. "Nous allons avoir une médiation au sein du Conseil de Conseil de coopération du Golfe (CCG)".
Créé en 1981, le CCG, qui regroupe des monarchies pétrolières sunnites contrôlant le tiers des réserves mondiales de brut, est formé de l'Arabie saoudite, de Bahreïn, du Qatar, des Emirats de Koweït et d'Oman. Ces deux derniers pays n'ont pas rompu avec le Qatar.
Tentant une médiation, l'émir de Koweït s'est rendu en Arabie saoudite et a rencontré le ministre omanais en charge des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui Abdallah.
- Doha rassure la population -
Mardi, le président américain Donald Trump, dont le pays est un allié de Ryad et de Doha, a jeté le trouble en soutenant dans une série de tweets l'isolement du Qatar qu'il a accusé de jouer un rôle dans le financement de l'extrémisme islamiste. C'est peut-être "le début de la fin de l'horreur du terrorisme", a-t-il écrit.
Par ces déclarations, le président a instillé un doute sur l'avenir de la grande base aérienne américaine d'Al-Udeid, dans le désert du Qatar, qui joue un rôle opérationnel clé dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.
Mais, revirement quelques heures plus tard, M. Trump a souligné qu'un CCG "uni était crucial pour vaincre le terrorisme et promouvoir la stabilité dans la région", lors d'un entretien téléphonique avec le roi saoudien Salmane.
La rupture a entraîné une suspension de vols aériens, la fermeture des frontières terrestres et maritimes avec le Qatar, ainsi que des interdictions de survol aux compagnies qataries et des restrictions aux déplacements des personnes.
Le Qatar s'est montré néanmoins rassurant quant à la disponibilité des produits alimentaire, en affirmant être en possession de stocks pour un an.
Des habitants paniqués avaient pris d'assaut les supermarchés à l'annonce de la rupture des relations avec le Qatar et la fermeture des frontières terrestres, maritimes et de l'espace aérien avec ce pays de 2,4 millions d'habitants.