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L'Action de l'État en mer va renforcer ses contrôles pour les cinq prochains mois


Crédit photo : Thibault Segalard.
Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 17 juin 2023 – L'Action de l'État en mer a lancé, ce samedi, son plan de contrôle en mer 2023. Avec ce programme, l'objectif est d'améliorer la sécurité en mer, là où lors de la campagne de l'année dernière, plus de la moitié des bateaux contrôlés étaient en infraction.
 
Les chauffards des mers n'ont qu'à bien se tenir. En effet, l'Action de l'État en mer (AEM) a lancé, ce samedi, son plan de contrôle en mer 2023. Ce programme annuel vise à renforcer la prévention et les contrôles sur l'eau, dans le lagon ou au large. Cette année, pour cette 6e édition, un petit nouveau se joindra aux forces habituelles de l'AEM, l'Office centre de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp). Pour rappel, ce service a été créé en Polynésie en octobre dernier.
 
Ainsi, pendant les cinq prochains mois, douze journées de contrôles intensifs vont se rajouter à la surveillance habituelle. "L'enjeu, c'est vraiment de faire comprendre que c'est pour sauver des vies", rappelle la directrice de cabinet du haut-commissaire, Emilia Havez, lors d'une conférence de presse organisée ce samedi à Papeete, pour le lancement du programme. "Lors de la campagne de 2022, il y a eu 236 embarcations contrôlées, dont la moitié était en infraction." Un ratio bien trop important, comme le souligne Paul-Marie Giry, chef de bureau de l'AEM : "Si on remarque que ça évolue, il y a encore trop de comportements dangereux. Chaque année, notre volonté, c'est d'assurer une meilleure sécurité et attitude en mer. Notamment dans les lagons, où il y a beaucoup de passage et peu d'espace."
 
Parmi les infractions les plus constatées, on retrouve notamment des manquements d'équipements de sécurité, tels que les gilets de sauvetage (un par personne présente sur le bateau minimum), des fusées non périmées ou encore un écopeur. La vitesse est également la raison de nombreux contrôles. "Nous avons eu plusieurs incidents l'année dernière à cause de vitesse excessive dans des zones réglementées", ajoute Paul-Marie Giry. "Comme sur terre, on doit rester maître de son véhicule. Que ce soit avec la vitesse ou au niveau de la consommation d'alcool." À noter que cette campagne ne se déroulera pas que sur Tahiti et Moorea, mais dans tous les archipels de Polynésie.
 
"5 nœuds maximum"
 
"Doucement, cinq nœud maximum." Sa casquette vissée sur la tête, Julien, membre de la brigade nautique de la gendarmerie, rappelle gentiment au bateau qu'il croise, la vitesse maximale autorisée dans le lagon et dans les ports. Pour la première journée de cette campagne 2023, l'AEM a invité la presse à embarquer sur l'un des bateaux de la gendarmerie pour participer à une matinée de contrôle. "On fait principalement de la prévention. Même si la vitesse d'un bateau est un peu plus haute que celle autorisée, on va seulement lui faire signe et lui demander de ralentir", raconte Julien, en appelant une embarcation à se rapprocher du notre bateau. "Lors d'un contrôle, on demande le permis, on vérifie l'immatriculation du bateau, les équipements de sécurité..."
 
Au cours de cette matinée, Julien et son équipier ont principalement patrouillé au niveau du banc de sable de Punaauia, une zone à risques selon lui. "C'est une zone où il y a beaucoup de passage, des baigneurs, c'est très fréquenté et les risques d'accidents sont nombreux." Ainsi, au total, ce seront trois bateaux et un jet-ski qui auront été contrôlés. Pas d'infractions constatées aujourd'hui, juste des rappels à l'ordre pour certains.

Les sorties baleines dans le viseur

Crédit photo : Thibault Segalard.
Crédit photo : Thibault Segalard.
Autre point évoqué lors de la conférence de presse du lancement de cette campagne 2023 de contrôle en mer, les sorties baleines. "Il y a une règlementation précise et claire, qui n'est pas toujours respectée", a expliqué le chef de bureau de l'AEM, Paul-Marie Giry. "On constate que beaucoup de gens se mettent à l'eau pour les observer en ne respectant pas les règles imposées." Dans la même optique, le membre de l'AEM a révélé qu'un zoom serait également fait sur certains clubs de plongée au niveau du "feeding". Une pratique interdite qui consiste à appâter les requins avec de la nourriture pour les concentrer dans la zone des plongeurs.
 
Paul-Marie Giry a conclu cette conférence de presse avec un rapide rappel sur les bons comportements à adopter lors de la pratique de la pêche sous-marine et du va 'a. "Il faut toujours se renseigner sur les conditions météo et prévenir des proches quand on part sur l'eau."

Rédigé par Thibault Segalard le Samedi 17 Juin 2023 à 18:18 | Lu 1837 fois