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Keyshi, une jeune chef d'entreprise qui garde la tête sur les épaules


Keyshi (en rouge) a ouvert une boutique au Centre Vaima en avril 2015.
Keyshi (en rouge) a ouvert une boutique au Centre Vaima en avril 2015.
PAPEETE, le 26/01/2016 - La semaine du microcrédit démarre à compter de lundi prochain. À partir d'aujourd'hui, nous vous proposerons des portraits de jeunes entrepreneurs qui ont sollicité l'aide de l'association pour le droit à l'initiative économique (ADIE). Keyshi a monté sa petite société en juillet 2014, elle commercialise des mono'i de luxe, mélangeant deux univers : polynésien et européen. Aujourd'hui, elle a ouvert une boutique au Centre Vaima.

Keyshi a 35 ans, elle vit à Hitiaa et elle est mère de quatre enfants. Son envie d'entreprendre a vu le jour en juillet 2014, en lançant un produit qui, plus d'un an plus tard, a pris de l'ampleur. Il s'agit du fameux "Nektar", un mono'i mélangeant "cinq mono'i différents (mangue, re'a, ananas ou encore au miel), c'est une façon différente de proposer du mono'i".

Pour y arriver, cette mère de famille a sollicité l'aide de l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie). "J'ai fait deux demandes d'aide. La première m'a servie à acheter des produits, c'était vraiment très artisanal, imprimer mes étiquettes et mes premières pubs. J'allais faire des animations-vente dans une boutique de la place, je vendais un par un mes mono'i, jusqu'au jour où j'ai pu me payer un premier salon, celui de Mono'i Here, en novembre 2014. L'Adie m'a permis de lancer mon activité parce que j'étais insolvable et mon but était de faire du mono'i de luxe pour pouvoir me trouver un travail honorable."

Vendre du mono'i de luxe, Keyshi en a eu l'idée après avoir vécu en métropole. "Je suis une Polynésienne qui a grandi à Paris, la capitale du luxe et du parfum. Mon idée était de mélanger du parfum français et du mono'i polynésien, surtout plusieurs mono'i polynésiens. Pour moi, ce n'est plus un produit solaire et plus qu'un produit "vahine" qui rappelle les îles, c'est carrément un cosmétique ethnique polynésien."

Elle travaille en partenariat avec deux laboratoires spécialisés dans le cosmétique, "je formule avec un laboratoire, je valide la formule et je fais fabriquer en gros et ensuite, je conditionne, j'emballe et je m'occupe de tout ce qui est marketing", détaille-t-elle.

Aujourd'hui, ces produits sont un succès. "Cela marche tellement bien que les étagères sont un peu tristes car pratiquement vides. On a même lancé l'export à Nouméa et là on part en mission en France avec la délégation polynésienne de la chambre d'agriculture. Ce sera la première fois que je vais commercialiser en France mais j'ai eu énormément de demandes de la part de l'étranger." Elle a par ailleurs ouvert une boutique au Centre Vaima depuis le 28 avril 2015.

Cette battante ne recule devant rien et elle invite les futurs entrepreneurs à aller au bout de leurs rêves. "L'entreprenariat, c'est l'avenir, on est dans un modèle économique qui change pas, qui est en crise même si je n'aime pas ce mot. Créer son emploi pour moi est plus sûre que de dépendre d'un patron. C'est sûr que lorsque tu montes ton entreprise, il y a d'abord toute une partie administrative pour le montage de ton projet et tes demandes d'aides, c'est la partie la moins cool. Mais ce qui donne vraiment envie c'est que tu es fière de toi, tu échanges avec des gens qui te disent : "Merci, vous m'avez fait découvrir quelque chose"; "Je suis fidèle à vous parce que je n'achète que vos produits"." "Et ça, c'est super valorisant pour une personne", conclut-elle.

Depuis le lancement de son activité, Keyshi commercialise plusieurs mono'i de luxe mélangeant le produit local à différents parfums européens
Depuis le lancement de son activité, Keyshi commercialise plusieurs mono'i de luxe mélangeant le produit local à différents parfums européens

le Mardi 26 Janvier 2016 à 17:39 | Lu 1874 fois