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Jugé pour avoir battu sa femme enceinte


Tahiti, le 3 janvier 2024 – Le tribunal correctionnel a condamné mardi un multirécidiviste de 27 ans qui était poursuivi pour avoir frappé sa femme enceinte. Le jeune homme a écopé de 18 mois de prison ferme. 
 
Pour la première audience de comparutions immédiates de l'année 2024, le tribunal correctionnel n'a jugé mardi que des hommes poursuivis pour des violences conjugales commises durant les fêtes sur fond d'alcoolisation massive. Un jeune homme de 27 ans, ayant déjà été condamné à 15 reprises, était cette fois poursuivi pour avoir frappé sa compagne enceinte qui doit accoucher dans une semaine. Le 30 décembre, l'homme et la femme s'étaient rendus à Papeete où ils avaient bu avec un ami. Après avoir pris le bus pour rentrer chez lui à Faa'a, le couple avait été invité par le conducteur à descendre car il était trop bruyant. C'est alors que le prévenu avait mis plusieurs gifles à sa compagne et un coup de pied avant d'essayer de la déshabiller sur un trottoir, des violences captées par les caméras de vidéosurveillance
 
Interpellé par les forces de l'ordre, l'homme s'en était ensuite pris aux gendarmes qu'il avait insultés et auxquels il avait mis plusieurs coups de pied. Déjà condamné en septembre dernier pour de précédentes violences commises sur sa compagne, le prévenu a expliqué mardi au tribunal qu'il avait eu un “trou noir” lié à l'alcool et qu'il ne se souvenait plus des faits. L'homme a indiqué qu'il avait bu “plusieurs” bouteilles de vin ce jour-là car “c'étaient les fêtes”. Alors qu'elle a choisi ne de pas se constituer partie civile, la victime a ensuite assuré au tribunal qu'elle comptait continuer la vie commune et l'a imploré de laisser son conjoint assister à la naissance de leur fils prévue dans quelques jours. 
 
Porter sa peine
 
“Affolant” et “aberrant”. Face aux violences commises par ce multirécidiviste sur une femme sur le point d'accoucher, le procureur de la République n'a pas mâché ses mots lors de ses réquisitions en expliquant qu'il était très “agacé”. Concédant que le prévenu avait eu une enfance difficile, il a cependant rappelé qu'il y a “beaucoup de gens très, très malheureux” qui ne sombrent pas pour autant dans la violence. Le représentant du ministère public a finalement requis deux ans de prison ferme à l'encontre du jeune homme qui a assuré qu'il irait “en bas” pour “porter sa peine”. 
 
Alors que toutes les affaires jugées ce mardi étaient liées à une consommation excessive d'alcool, l'avocate du mis en cause, Me Hina Lavoye, a quant à elle affirmé pour la défense de son client que ce dernier avait eu “une prise de conscience” et qu'il avait besoin de se faire soigner. “Il souhaite une prise en charge et a envie de voir un psychologue”. Après en avoir délibéré, le tribunal a finalement condamné l'individu à 18 mois de prison ferme assortis du maintien en détention. 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 2 Janvier 2024 à 18:32 | Lu 3793 fois