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Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre 2012.


Rappel épidémiologique

Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre 2012.
En Polynésie française, l’endémie VIH/SIDA reste contenue, avec en moyenne une dizaine de nouveaux cas par an
De 1985 à 2011, 344 cas d’infection à VIH ont été enregistrés, dont 74 (22%) au stade SIDA.
Parmi ces 344 patients, 114 sont toujours suivis médicalement (70 hommes et 44 femmes), 81 sont décédés en Pf et 5 ont été perdus de vue.
Les hommes sont plus touchés que les femmes et la prévalence de l’infection est plus élevée dans les tranches d’âge des 20-29 ans et 30-39 ans.
La transmission sexuelle (en majorité hétérosexuelle) demeure le principal mode de contamination.

La couverture relativement satisfaisante du traitement antirétroviral (ARV) devrait contribuer à maintenir l’endémie à un faible niveau.

Comme dans les autres pays développés [4], les décès chez nos patients VIH ne sont plus directement liés au SIDA mais à d’autres causes (cancers, maladies cardiovasculaires, suicides…). L’amélioration de la survie grâce à l’efficacité des ARV a entraîne le vieillissement de cette population et augmente le poids des comorbidités. De la maladie mortelle d’avant 1996, l’infection VIH est devenue une affection chronique complexe et coûteuse.

La prévalence de cas déclarés VIH/SIDA en Pf est de 45,8/100 000 habitants en 2011, soit environ 5 fois moins qu’en France métropolitaine. L’incidence des cas déclarés (c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas par an) est de 4,2/100 000 habitants en 2011 (9,7/100 000 en 2010 en France métropolitaine).

Faute de moyens adéquats et de modélisation spécifique pour la Pf, il est difficile d’estimer le nombre de personnes séropositives ignorant leur statut (séro-ignorants). En France, en 2008, le ratio (nombre de séro-ignorants / nombre de patients suivis) était d’environ 0,31. En Australie, en 2012, ce ratio est estimé à environ 0,33. En utilisant ces ratios dans une hypothèse maximaliste (car le niveau de l’endémie VIH en Pf est bien inférieur à celui de la France métropolitaine ou de l’Australie), le nombre de séro-ignorants en Pf serait compris entre 37 et 40 personnes.

C’est pourquoi, les actions de dépistage et de prévention (notamment l’usage des préservatifs) restent fondamentales et devraient être renforcées. Mais d’autres actions plus ciblées sur les populations vulnérables devraient être étudiées et mises en place.


Suivi des patients en Polynésie française.

Le service clinique en charge du suivi des patients VIH, a été transféré de l’ILM à la Direction de la Santé en Octobre 2011, puis délocalisé au CHPf en février 2012.

Ces déménagements ont impacté temporairement la prise en charge des patients et surtout les activités de dépistage.

Le Centre de Consultations Spécialisé en Maladies Infectieuses et Tropicales (CCSMIT), est désormais situé au sein du service de consultations du CHPf. Plus de 90% de la cohorte VIH y est actuellement suivi.

C’est également un centre de dépistage des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et le plus important Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit (CDAG) en nombre de consultations.


Dépistage du VIH dans les CDAG en Polynésie française en 2011 (d’après (1))
En 2011, 1 045 tests ont été réalisés lors de consultations dans les 8 CDAG présents en Pf (4 à Tahiti, 1 à Taravao, 1 à Raiatea, 1 à Moorea, 1 à Taiohae), ou lors des dépistages hors les murs proposés ponctuellement à Tahiti, dans des lieux publics.



Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre 2012.

Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre 2012.
En 2011, les femmes ont consulté plus souvent que les hommes (51% versus 46%).
La moyenne d’âge des consultants était de 27 ans, plus faible chez les femmes (24 ans) que chez les hommes (31 ans).
La proportion de consultants nés et résidents en Pf était de 69 %. Un peu moins de la moitié (47%) a déjà réalisé au moins un dépistage antérieurement. Les consultations de CDAG ont permis de détecter un cas de séropositivité en 2011.
Dans 48 % des cas, la consultation répond à un simple désir de connaissance de son statut, la prise de risque n’a motivé le dépistage que dans 33 % des cas. La majorité des consultants sont hétérosexuels (91%). Environ un tiers des consultants (32%) a eu plus d’1 partenaire dans les 3 derniers mois. Un tiers (32%) n’utilise jamais de préservatifs, et seuls 20% l’utilisent systématiquement. Les autres facteurs de risque sont peu fréquents (prostitution : 2%, transfusion sanguine : 2%). Enfin, 8% des consultants rapportent des antécédents d’IST.
Le nombre total de test ELISA VIH (anonymes ou nominatifs) réalisés en 2011 en Pf était de 11 463 (11 734 en 2010), soit proportionnellement deux fois moins qu’en France.

Les actions autour de la journée mondiale du VIH/SIDA 1er décembre 2012 (liste non exhaustive)://

Rédigé par Communiqué de la Direction de la santé le Mercredi 28 Novembre 2012 à 12:32 | Lu 1462 fois