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Jeux : le CESC examine un rapport favorable aux casinos


Jeux : le CESC examine un rapport favorable aux casinos
"L’implantation de jeux de casino en Polynésie française, quels impacts touristique, économique et social ?", le Conseil économique social et culturel (CESC) examine en séance plénière, mardi 28 mai à partir de 8 h 30, un projet de rapport favorable à l’implantation "d’un établissement de jeux" en Polynésie française. La séance est publique.

La commission économique du CESC s'est saisie, fin 2012, de cette question à l’initiative du conseiller Michel Cerdini, représentant de la Jeune chambre économique. Le projet de rapport a été adopté mercredi 22 mai dernier, en commission.

Au fil de 60 pages ce projet de rapport tente d’estimer le rôle économique, voire culturel, de l’industrie du jeu en métropole, en Europe et analyse l'exemple de Nouvelle-Calédonie, où trois casinos sont en activité. L'étude tente, à la lueur de ces exemples, d'évaluer l’impact de l'implantation d'une telle activité en Polynésie française, où les jeux de hasard sont déjà pratiqués sous diverses formes (kikiri, combats de coqs, bingos, poker, paris mutuels, etc) et en l'absence totale de contrôle, le plus souvent.

"A la lumière de l’état des lieux, de l’analyse des impacts de l’implantation d’un casino en Polynésie française et de l’absence d’opposition majeure des confessions religieuses locales, le CESC est favorable à l’implantation d’un établissement de jeux à la condition qu’il soit intégré dans un complexe touristique, piloté par le secteur privé, et soumis au contrôle de la puissance publique selon un encadrement strict, garant d’un développement économique efficace et socialement équitable. (…)", conclut le rapport. "A travers ses travaux sur la présente auto-saisine, le CESC a pu également constater que le phénomène de dépendance liée aux jeux reste encore peu développé en Polynésie française et que ce mal est largement minoritaire comparé à ceux liés à l’alcoolisme ou à la consommation de produits stupéfiants. (…)".

L'implantation d'un casino est considérée par la commission économique du CESC comme un "facteur favorable" pour l’industrie du Tourisme : "Considérés à l’origine comme une manne financière, les casinos sont aujourd’hui reconnus comme des atouts de développement touristique, voire comme une activité d’intérêt général pouvant donner lieu à une délégation de service public", rappelle dans son analyse le projet de rapport, qui constate que, pour autant qu’ils soient soumis à une réglementation stricte, les casions sont vecteurs d’emploi et générateurs de ressources fiscales.

Mais au préalable, l’étude préconise toutefois de compléter le cadre réglementaire local relatif aux casinos et de concevoir des véhicules fiscaux spécifiques à cette activité.

En août dernier, le syndicaliste Patrick Galenon, secrétaire général de CSTP-FO, proche du mouvement politique UPLD, avait cosigné un appel intersyndical adressé au gouvernement Temaru et sommant l’exécutif de mettre en œuvre une politique planifiée et axée sur le développement de l’industrie du tourisme, et appelant à une réflexion sans tabou sur la question de l’implantation des casinos en Polynésie.

De son côté, Oscar Temaru s'est officiellement et à plusieurs reprises prononcé contre l’implantation des jeux de hasard les qualifiant de vecteur de "pauvreté et de misère". Peu avant cette déclaration sur le plateau du journal télévisé de Polynésie 1ère, l’ancien président de Polynésie française avait déclaré qu’il "quittera ce pays si un casino s’y installe un jour".

Validera, validera pas cet avis de la commission économique : les paris sont ouverts. Mais une fois exprimé par le CESC, l'avis sur cette question des jeux de hasard sera communiqué aux nouveaux élus. Le débat n'est pas terminé.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 27 Mai 2013 à 13:12 | Lu 2007 fois