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Jean-Pierre Laflaquière : "L’Etat est là pour accompagner le Pays"


Jean-Pierre Laflaquière : "L’Etat est là pour accompagner le Pays"
Le Haut Commissaire est largement revenu, lundi 26 novembre, lors du petit déjeuner avec la presse, sur le travail d’accompagnement engagé par l’administration centrale dans le cadre du plan de redressement et sur la vocation, dans ce contexte, des financements débloqués par l’Etat dans le cadre d’un partenariat retrouvé avec le Pays.

Le prêt AFD de 4,7 Mds Fcfp sera débloqué à la mi-décembre, a assuré Jean-Pierre Laflaquière. Quant à la dotation exceptionnelle, la libération du reliquat de 4 Mds Fcfp "est une question de jours", précise le Haut Commissaire. En septembre, dès sa prise de fonctions, il avait insisté sur la nature déterminante de la reprise des travaux du comité de suivi du plan de redressement, interrompu en mars. Le Haut Commissaire se satisfait aujourd’hui du "climat de confiance et des relations apaisées", qu’entretient l’Etat avec le Pays.
"Dans l’économie locale, vous mesurez je l’espère qu’en termes d’injection financière nous avons affaire à un apport massif", a interpelé Jean-Pierre Laflaquière, assurant que conventionnellement, l'essentiel de ces fonds était destiné au financement d'opérations nouvelles

"Je ne veux pas dire – parce que ce ne serait pas la vérité – qu’une partie ne sera pas consacrée à payer des factures en retard. Mais ce n’est qu’une partie.", a relativisé le représentant de l'Etat, qui a souvent insisté, au cours de cette réunion avec les médias, sur le partenariat Etat-Pays au plan local : "suis très satisfait de la manière dont se déroule le travail avec le Pays. Nos services se voient régulièrement. On a défini une gouvernance rapprochée de manière à nous mettre parfaitement d’accord".

Vous avez affirmé ce matin que le temps du redressement était incontournable.

Jean-Pierre Laflaquière : Oui, parce qu’il faut, au niveau du Pays, dégager un certain nombre de marges de manœuvre : faire des économies dans les dépenses et faire des recettes nouvelles. L’Etat est là pour accompagner le Pays dans son développement économique. La mise en œuvre du plan de redressement a commencé, mais cela va nécessiter de la volonté et du temps et prendra plusieurs années avant de produire l’ensemble de ses effets.

Cette démarche doit donc s’inscrire dans une continuité, quel que soit le gouvernement en place ?

Jean-Pierre Laflaquière : Cela concerne le gouvernement qui est en place : il est le seul que je connaisse aujourd’hui. Cela peut concerner un autre gouvernement, si les élections de l’année prochaine donnaient un résultat différent. Le plan de redressement doit être inscrit dans la durée. Je pense que cette notion est bien prise en compte par l’ensemble des élus.
(…) Nous avons mis en place une gouvernance de manière à suivre de façon détaillée l’avancement de ce plan. (…) L’attente de l’Etat central est que tout le monde participe aux efforts. La France métropolitaine connaît aussi une crise et demande un effort aux contribuables. Ici, à mon avis, la même chose devra être faite, mais cela suppose un certain nombre d’études préalables pour pouvoir se lancer dans cette réforme. (…) Le sentiment que j’ai est que tout le monde a compris que la Polynésie française ne pourra pas faire autrement que de mettre en œuvre ce plan de redressement. Quelle que soit l’issue des élections, le plan de redressement est quelque chose d’incontournable.



On parle de la réforme fiscale et douanière. Comment l’Etat compte-t-il y participer, au côté du Pays ?

Jean-Pierre Laflaquière : Cette réforme mettra du temps à se mettre en place. Elle suppose préalablement que le Pays se dote d’outils qu’il n’a pas encore. Mais il faut d’abord lancer une enquête détaillée que l’on a appelé « l’enquête Ménages ». Celle-ci est programmée dans les actions du Contrat de Projets et sera lancée l’année prochaine. Une fois ces données dans les mains du Pays, il pourra regarder comment il entend modifier sa fiscalité et sa politique douanière.

Un mot sur la situation d’Air France. L’Etat entend-il peser dans les négociations ?

Jean-Pierre Laflaquière : L’Etat n’interviendrait qu’à partir du moment où il y aurait un risque de rupture des liaisons. Or, comme vous le savez, aujourd’hui la compagnie Air Tahiti Nui est là et ce risque n'existe pas.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 26 Novembre 2012 à 14:54 | Lu 1405 fois