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“Je pense qu’on va réussir à sortir de ce conflit”


Tahiti le 1 er avril 2025 – L’entrée de l’intersyndicale, O oe to oe rima, Otahi et la CSIP, dans la danse à Apair-Apurad a provoqué, selon Patrick Galenon, “un bond en avant” des négociations. Une demande de revalorisation de 6% des “plus bas salaires” est présentée assortie d’une clause de revoyure en octobre pour “revoir la situation de tout le monde ”.

Les négociations entre l’intersyndicale Otahi, CSIP et O oe to oe rima et la direction de l’association Apair-Apurad a bien eu lieu ce mardi après-midi. Plus de vingt minutes après que le lancement des négociations, la directrice des soins, Frédérique Davier, a invité le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon, et sa déléguée syndicale, Avearii Lachaux, à participer aux négociations avec l’intersyndicale.

“On a fait un bond en avant”

Après avoir discuté pendant encore une vingtaine de minutes, les syndicalistes sont sortis pour annoncer au personnel gréviste les avancées des discussions. Patrick Galenon a d’abord tenu à remercier ses camarades syndicaux d’être entré dans la danse. “Grâce à leur présence il y a eu une pression supplémentaire. Vous avez vu que M. Detrun lui-même s’est déplacé
alors que ce n’était pas prévu. Je vais laisser mes collègues expliquer la situation puisque c’est grâce à eux qu’on a fait un bond en avant.”


Le premier secrétaire général adjoint de la CSIP, Cyril Le Gayic, a ensuite emboîté le pas et à préciser que, d’entrée de jeu, il a indiqué à la direction vouloir surtout discuter de la revalorisation salariale car c’est “le point fatidique”, même si, précise-t-il, “elle ne veut pas du tout lâcher une augmentation”.

Un compromis a été trouvé pour que “les plus bas salaires” soient revalorisés à hauteur de 6% : “On veut une augmentation équivalente à celle des [infirmiers diplômés d’État]”. Exit donc les cadres, les agents de maîtrise ainsi que les infirmiers qui ont “déjà eu leur augmentation […] de 6,27% en fonction des primes”. Cela étant, dans un second temps, “on va revoir la situation de tout le monde au mois d’octobre lors des prochaines négociations”, a ensuite ajouté Patrick Galenon.

Le projet d’accord étant du goût de l’intersyndicale, la balle est désormais entre les mains de la direction qui “a retenu cette proposition. Ils vont chiffrer et vont nous envoyer par mail et on doit se revoir [ce mercredi]”. L’espoir règne du côté de l’intersyndicale : “Je pense qu’on va réussir à sortir de ce conflit […] car la direction nous a dit qu’elle voulait aussi en sortir”, a
assuré la secrétaire générale de Otahi, Lucie Tiffenat.

“On ne se laisse pas démoraliser”

Plus tôt le matin, le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon, ainsi que sa déléguée syndicale, Avearii Lachaux, étaient au tribunal pour le délibéré de la requête en référé déposée par la direction de l’Apair-Apurad et instruite à l’audience la veille. L’association souhaitait contraindre la levée des blocages visant à “entraver le fonctionnement de l’association en empêchant la livraison des produits médicaux” à Paea.

La juge des référés et présidente du tribunal, Nathalie Tissot, a interdit au secrétaire général de la CSTP-FO ainsi qu’à sa déléguée syndicale “d’entraver par quelque moyen que ce soit le fonctionnement de l’association Apair-Apurad en empêchant la livraison de produits et de matériels médicaux sur le site de Paea”. La juge a également ordonné “la levée immédiate du
blocage sous astreinte provisoire de 200 000 francs par jour de retard”.
Une injonction sans objet, comme l’a souligné Patrick Galenon, puisque tous les grévistes se sont déplacés à Papeete pour y installer leur piquet de grève.

C’est d’ailleurs sur site que les représentants de l’intersyndicale se sont ensuite rendus pour annoncer la nouvelle aux grévistes. “On ne se laisse pas démoraliser au contraire c’est ça qu’ils n’ont pas compris. Plus on nous embête plus on a le moral”.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mercredi 2 Avril 2025 à 05:00 | Lu 1184 fois