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Jaloux il passe ses nerfs... sur la Vierge Marie : 30 000 francs d'amende


PAPEETE, le 17 mars 2016 - Comme chaque semaine, le tribunal correctionnel siégeant en juge unique a examiné plusieurs dizaines de dossiers ce jeudi matin, dont certains parfois cocasses.

Violences les moins graves, vols simples, menaces ou conflits de voisinage, les affaires défilent rapidement devant le juge unique. Le magistrat rend ses décisions sans suspendre l'audience, dans la foulée des réquisitions du procureur et des plaidoiries des avocats, quand il y en a.

Ce jeudi matin, une peine de 30 000 francs d'amende a été prononcée contre un tane jaloux renvoyé devant le tribunal pour avoir menacé de tuer sa femme à coups de marteau à la tête quand les gendarmes étaient intervenus, en janvier dernier à la Presqu'île, pour le calmer. Le tane n'avait pas mis ses menaces à exécution, préférant finalement passer ses nerfs, à grands coups de masse, sur une petite grotte artificielle et une statue de la Vierge Marie érigée dans le jardin. Il reprochait à sa compagne d'être rentrée trop tard de la plage où il l'a soupçonnait d'être allée retrouver son amant. Il a été condamné pour destruction de bien appartenant à autrui.

La jalousie excessive, c'est également ce qui a valu une peine d'amende -40 000 francs- à un jeune homme de 30 ans venu gifler sa compagne sur son lieu de travail, en janvier dernier à Papeete. Le mari lui avait auparavant volé son vini et découvert que la jeune femme avait pris un amant pendant qu'il était parti en vacances. Le couple est depuis séparé.

Toujours au chapitre des violences conjugales, le tribunal a condamné à soixante-dix heures de travail d'intérêt général un jeune papa accusé d'une agression bien plus violente sur sa compagne. Cette dernière avait perdu connaissance après s'être fait frapper puis traîner par les cheveux sur la route, en juillet 2015 à Moorea, à quelques encablures du domicile du couple. Le tane était entré dans une rage folle parce que la malheureuse lui reprochait avec force d'avoir beaucoup trop bu d'alcool ce jour-là. "Elle m'insultait, elle me mettait la pression..." a expliqué le jeune homme. Le couple est toujours ensemble et la victime n'a pas demandé de dommages et intérêts.

Un jeune homme d'une vingtaine d'années devra quant à lui revenir le 28 avril pour savoir à quelle sauce il sera mangé. Il était renvoyé devant le tribunal pour avoir entraîné sa jeune nièce au fond d'une servitude de quartier à Mahina pour lui donner des claques et, selon la victime et un témoin, l'intimider dans le cadre d'une plainte pour agression sexuelle que la jeune fille avait déposée contre lui. S'il a reconnu des attouchements à la barre -l'instruction de ce pan du dossier est toujours en cours- il s'est défendu d'avoir voulu faire pression sur la plaignante. La mère du prévenu, et grand-mère de la victime, ayant semblé prendre la défense de son fils plutôt que de la plus jeune dont elle était pourtant censée représenter les intérêts, le tribunal a préférer renvoyer l'affaire le temps de tirer au clair cet imbroglio familial.

Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 17 Mars 2016 à 13:49 | Lu 1671 fois