Tahiti, le 15 août 2024 – À Moorea, les chauffeurs de bus ainsi que les accompagnateurs dénoncent le travail au noir dont ils ont été victimes ou encore des véhicules hors normes utilisés pour le transport scolaire. De son côté, Warren Guilloux reconnaît ne pas les avoir déclarés en juin et juillet. Il sait qu’il a enfreint la loi et qu’il va “ramasser”. Il assure également qu’un seul véhicule n’était pas aux normes par rapport à la règlementation en cours.
Un an à peine après que Warren Guilloux a repris le service public du transport scolaire sur l’île Sœur, juste après que la société RTU se soit retirée, que déjà chauffeurs et accompagnateurs dénoncent l’existence de plusieurs problèmes.
Ces dénonciations viennent surtout du fait qu’ils sont toujours dans l’incertitude d’être repris ou pas par Warren Guilloux, s’il venait à obtenir l’appel d’offres relatif au transport scolaire. “On voudrait que ces derniers soient repris.” Il s’agit, selon la syndicaliste Titaina Germain, de cinq chauffeurs et de onze accompagnateurs. Ces derniers ont contacté l’intéressé et ont eu comme seule réponse : “Je ne peux pas vous donner une réponse car je n’ai pas de réponse concrète du gouvernement”. Pour avoir des réponses à leurs inquiétudes, ces salariés ont décidé d’envoyer un mail à Warren Guilloux avec copie à l’inspection du travail.
Un an à peine après que Warren Guilloux a repris le service public du transport scolaire sur l’île Sœur, juste après que la société RTU se soit retirée, que déjà chauffeurs et accompagnateurs dénoncent l’existence de plusieurs problèmes.
Ces dénonciations viennent surtout du fait qu’ils sont toujours dans l’incertitude d’être repris ou pas par Warren Guilloux, s’il venait à obtenir l’appel d’offres relatif au transport scolaire. “On voudrait que ces derniers soient repris.” Il s’agit, selon la syndicaliste Titaina Germain, de cinq chauffeurs et de onze accompagnateurs. Ces derniers ont contacté l’intéressé et ont eu comme seule réponse : “Je ne peux pas vous donner une réponse car je n’ai pas de réponse concrète du gouvernement”. Pour avoir des réponses à leurs inquiétudes, ces salariés ont décidé d’envoyer un mail à Warren Guilloux avec copie à l’inspection du travail.
“Il y a plein d’irrégularités”
Dans ce mail, les salariés dénoncent le retard relatif au versement de leurs salaires ou encore le travail au noir dont ils ont été victimes puisqu’ils n’ont pas été déclarés à la Caisse de prévoyance sociale. “En juin et juillet, on n'a pas été couverts par la CPS donc on doit faire attention de ne pas avoir d’accident, de ne pas atterrir à l'hôpital ou de tomber malade”, confie, excédée, la syndicaliste Titaina Germain. Elle ajoute qu’ils sont également toujours en attente du versement de leur solde de tout compte qui devait tomber à la fin de leur contrat, le 15 juillet dernier.
Selon elle, les sorties pédagogiques ou privées n’ont pas non plus été payées. Et “pour calmer les tensions, Warren donne 2 000 francs à toutes les personnes qui râlent. Mais c’est du n’importe quoi”, s’insurge-t-elle.
Selon elle, les sorties pédagogiques ou privées n’ont pas non plus été payées. Et “pour calmer les tensions, Warren donne 2 000 francs à toutes les personnes qui râlent. Mais c’est du n’importe quoi”, s’insurge-t-elle.
“Défauts mécaniques sur les véhicules”
Les chauffeurs dénoncent également les “défauts mécaniques” des véhicules de transport. Selon leurs propos, certains ne sont pas “aux normes”, comme l’assure Max, l’un des chauffeurs. Il fait référence à un “truck bleu” pour lequel “les contrôleurs ont gardé la carte violette et la carte grise. Le ministre (de l’Éducation, NDLR) m'a dit que je peux continuer à le conduire (…) et que ce n'est pas grave si je n’ai pas les papiers. Il m'a dit de ne pas m'inquiéter. Et comme c’est le ministre, du coup on l’a écouté. Mais il a mis en danger nos enfants”, assure Max.
Ces salariés considèrent que le ministre de l’Éducation les a pris “en otage” pour que la continuité du service public soit assurée. “Juste pour qu’on dise que le gouvernement Tavini fait bien son job”, affirment-ils agacés.
Et selon ces salariés, c’est depuis que l’inspection du travail a reçu en copie les échanges de mails avec Warren Guilloux, que ce dernier les aurait pris en grippe et ne veut plus les garder dans son entreprise. “On est trois, quatre à dénoncer cela à l’inspection du travail et cela n’a pas plu à Warren. Et ceux qui se sont mis en avant font l’objet d'un tri ou de menaces de la part de Warren.” Ils précisent qu’en tant que syndicalistes, c’est leur “devoir de dénoncer ces irrégularités”.
Ces salariés considèrent que le ministre de l’Éducation les a pris “en otage” pour que la continuité du service public soit assurée. “Juste pour qu’on dise que le gouvernement Tavini fait bien son job”, affirment-ils agacés.
Et selon ces salariés, c’est depuis que l’inspection du travail a reçu en copie les échanges de mails avec Warren Guilloux, que ce dernier les aurait pris en grippe et ne veut plus les garder dans son entreprise. “On est trois, quatre à dénoncer cela à l’inspection du travail et cela n’a pas plu à Warren. Et ceux qui se sont mis en avant font l’objet d'un tri ou de menaces de la part de Warren.” Ils précisent qu’en tant que syndicalistes, c’est leur “devoir de dénoncer ces irrégularités”.
“Ils ont embauché leurs proches”
Pour Warren Guilloux en revanche, dès le début de leur embauche, Titaina Germain et Max ont trahi “sa confiance”. Il explique avoir été “reconnaissant” envers eux car ils ont démissionné de leur ancien poste pour le rejoindre. “Je leur ai donné ma confiance pour pouvoir embaucher les nouveaux. Et je voulais qu’on embauche les anciens de la société RTU. Mais ils ont embauché leurs proches qui ne connaissaient pas le travail.” Il explique ensuite que Titaina Germain et Max ont continué à lui mettre des bâtons dans les roues, en allant selon lui “raconter n’importe quoi sur mon compte”.
S’il y a de l’eau dans le gaz entre Warren Guilloux et ses employés, le gérant de l’entreprise ne nie pas certains reproches qui lui sont faits. Concernant le retard de paiement des salaires, Warren Guilloux explique que son comptable a eu du “retard par rapport au dépôt des papiers et des bulletins de paie (…) car il est parti en vacances et je lui avais tout délégué. On n’a pas de remplaçant et on attend qu’il revienne pour pouvoir faire tout cela (…). On était mal organisé.” Il précise également qu’une partie du solde de tout compte a été versée à hauteur de 100 000 francs par chauffeur et 50 000 francs par convoyeur et que le reste leur sera versé au retour du comptable et de son directeur adjoint qui, lui, s’occupe de verser les paies.
Pour la non-déclaration de ses salariés à la CPS aux mois de juin et juillet, Warren Guilloux est conscient qu’il a enfreint la loi. “C’est moi qui vais ramasser”, dit-il, même s’il explique que ce n’est pas de son fait. Il dénonce la lenteur administrative : “C’est long, même le règlement de nos prestations, il faut attendre”. Il pointe aussi du doigt le fait que la prestation pour le transport scolaire ne soit pas “suffisante”. “On est toujours au même tarif que l’ancienne société. Et si le financement suivait par derrière, cela serait bien.”
S’il y a de l’eau dans le gaz entre Warren Guilloux et ses employés, le gérant de l’entreprise ne nie pas certains reproches qui lui sont faits. Concernant le retard de paiement des salaires, Warren Guilloux explique que son comptable a eu du “retard par rapport au dépôt des papiers et des bulletins de paie (…) car il est parti en vacances et je lui avais tout délégué. On n’a pas de remplaçant et on attend qu’il revienne pour pouvoir faire tout cela (…). On était mal organisé.” Il précise également qu’une partie du solde de tout compte a été versée à hauteur de 100 000 francs par chauffeur et 50 000 francs par convoyeur et que le reste leur sera versé au retour du comptable et de son directeur adjoint qui, lui, s’occupe de verser les paies.
Pour la non-déclaration de ses salariés à la CPS aux mois de juin et juillet, Warren Guilloux est conscient qu’il a enfreint la loi. “C’est moi qui vais ramasser”, dit-il, même s’il explique que ce n’est pas de son fait. Il dénonce la lenteur administrative : “C’est long, même le règlement de nos prestations, il faut attendre”. Il pointe aussi du doigt le fait que la prestation pour le transport scolaire ne soit pas “suffisante”. “On est toujours au même tarif que l’ancienne société. Et si le financement suivait par derrière, cela serait bien.”
“Je l’ai prise sur moi, cette responsabilité-là”
Enfin, concernant l’état des bus, le patron Warren Guilloux admet que ce sont “des vieux bus qui demandent beaucoup de réparations mais qu’ils sont tous aux normes”. Il admet ensuite qu’un seul ne l’est pas, ce fameux “truck bleu qui n’avait pas de visite technique”. Il explique qu’il a mis trois mois à trouver un expert et qu’en attendant, “je ne pouvais pas annuler le truck pour le transport scolaire car je n’avais pas assez de bus pour assurer le transport scolaire (…). J’ai pris le risque de garder ce truck (…). Oui je sais que c’est grave”, reconnaît-il. Pour lui, il ne s’agissait que des mesures de la caisse qui était selon lui “neuve” ou encore des fenêtres et des bancs qui ne correspondaient pas à la règlementation en vigueur. Après expertise, il fallait qu’il change la caisse. Finalement, il s’est débarrassé de ce véhicule. Mais il insiste sur le fait que ce bus est “bien, et neuf”.
Warren Guilloux, en revanche, nie le fait que le ministre de l’Éducation Ronny Teriipaia était au courant de ce fait. “C’est faux de dire que faatere hau met en danger les élèves. Il n’était pas au courant et je l’ai prise sur moi, cette responsabilité-là”.
Pour le ramassage des scolaires, Warren Guilloux assure que les horaires lui vont car tout le 1er degré finit à 14 heures et cela laissera le temps aux huit chauffeurs, qu’il a embauchés jusqu’en novembre prochain en attendant l’appel d’offres, de récupérer les collégiens. “Avant, on avait toujours du retard de 15 à 30 minutes”, ajoute-t-il. Il assure que tous seront en CDI dès qu’il aura le marché de l’appel d’offres.
En attendant, les chauffeurs de Moorea comptent bien mettre cette affaire en contentieux pour les salaires en retard et surtout pour le travail au noir condamnable jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 5 millions de francs d’amende. Ils se joignent également à la fédération pour le dépôt de préavis de grève. Sauf que Warren Guilloux leur a annoncé qu’il ne reconduira pas leur contrat.
Warren Guilloux, en revanche, nie le fait que le ministre de l’Éducation Ronny Teriipaia était au courant de ce fait. “C’est faux de dire que faatere hau met en danger les élèves. Il n’était pas au courant et je l’ai prise sur moi, cette responsabilité-là”.
Pour le ramassage des scolaires, Warren Guilloux assure que les horaires lui vont car tout le 1er degré finit à 14 heures et cela laissera le temps aux huit chauffeurs, qu’il a embauchés jusqu’en novembre prochain en attendant l’appel d’offres, de récupérer les collégiens. “Avant, on avait toujours du retard de 15 à 30 minutes”, ajoute-t-il. Il assure que tous seront en CDI dès qu’il aura le marché de l’appel d’offres.
En attendant, les chauffeurs de Moorea comptent bien mettre cette affaire en contentieux pour les salaires en retard et surtout pour le travail au noir condamnable jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 5 millions de francs d’amende. Ils se joignent également à la fédération pour le dépôt de préavis de grève. Sauf que Warren Guilloux leur a annoncé qu’il ne reconduira pas leur contrat.