CHECKPOINT D'EYAL, 19 février 2011 (AFP) - Au détour d'une route sinueuse du nord de la Cisjordanie, sur une aire caillouteuse, un auvent de toile prolonge l'arrière d'un van transformé en pharmacie: c'est une clinique de campagne d'une association de protection des ânes, dressée près du checkpoint militaire d'Eyal.
"Nous disposons des médicaments et du matériel, antibiotiques, pansements, scalpels, ciseaux, pour opérer ou soigner les ânes et chevaux blessés, malades ou victimes de sévices", explique le Dr Jaber Kaadar, un Arabe israélien.
Stéthoscope autour du cou, ce vétérinaire palpe le jarret enflé d'un grand cheval bai. "Radiographie !", préconise-t-il, avant de s'approcher d'un ânon gris chétif, qui tète goulûment une potion vermifuge administrée à l'aide d'une seringue.
Un peu plus loin, un générateur ronronne: tablier de cuir, tenailles, limes et marteau, un maréchal ferrant palestinien enfonce un clou dans le sabot d'un mulet qui n'a plus que la peau et les os.
Autour du bivouac battu par le vent et la pluie, des dizaines d'ânes et chevaux, certains attelés à des chariots, d'autres à la longe ou dans des camionnettes, attendent diagnostic et soins.
Leurs propriétaires palestiniens, avertis par le bouche-à-oreille, sont venus de toute la région de Qalqiliya.
La clinique fonctionne gratuitement deux fois pas mois jusqu'à la tombée du jour. Plus de 150 "patients" sont parfois parqués, au milieu d'un concert de braiements et hennissements.
"Notre équipe de six personnes, dont deux vétérinaires palestiniens, opère également près des villes palestiniennes de Tulkarem, Béthléem et Hébron, ou de la localité arabe israélienne de Taybe", explique Adi Zahor, 46 ans, animateur du projet.
"Nous effectuons aussi un gros travail pédagogique auprès des jeunes et des adultes, généralement pauvres, qui font durement travailler ces bêtes et les maltraitent souvent, par cruauté ou ignorance", explique-t-il.
Tout a commencé il y a 20 ans quand Lucy Fensom, l'épouse britannique d'Adi Zahor, a insisté pour que "Donk", l'âne blessé d'un bédouin, soit évacué par avion afin d'être soigné dans le Cambridgeshire (Angleterre).
Ce fait divers avait fait les gros titres, la Fondation Brigitte Bardot s'était mobilisée ainsi que d'autres associations de défense des animaux.
"Je voulais venir en aide aux ânes. A mes yeux, il était inadmissible que l'on puisse piéger un de ces animaux pour servir de bombe vivante, comme c'est arrivé à Gaza", se souvient Mme Fensom, qui se félicite d'avoir ainsi créé "un sanctuaire" où Israéliens et Palestiniens coopèrent.
Au siège de l'association "Safe Haven for Donkeys in the Holy Land" (Refuge pour les ânes de Terre sainte) à une douzaine de km de là, près de Netanya (Israël), 148 ânes dont plus personne ne veut sont rassemblés dans un ranch du village de Gan Yoshhiyya.
Dans un enclos qualifié d'"hôpital", il y a "Burnie" ("le brûlé" en anglais), ainsi baptisé parce qu'un adolescent a mis le feu à son pelage, "Bindie", les flancs zébrés de cicatrices dues à des cordes trop serrées, "Salaam", accidenté de la route et amputé d'une patte, un âne aveugle ou un autre à qui on a coupé la queue et les oreilles.
Ils vaquent paisiblement autour de l'abreuvoir ou de bottes de paille.
"Ici, les ânes peuvent finir leur jours tranquillement, généralement vers l'âge de 50 ans", raconte Lucy Fensom, inspiratrice de l'association, venue jadis comme volontaire dans un kibboutz.
"Nous disposons des médicaments et du matériel, antibiotiques, pansements, scalpels, ciseaux, pour opérer ou soigner les ânes et chevaux blessés, malades ou victimes de sévices", explique le Dr Jaber Kaadar, un Arabe israélien.
Stéthoscope autour du cou, ce vétérinaire palpe le jarret enflé d'un grand cheval bai. "Radiographie !", préconise-t-il, avant de s'approcher d'un ânon gris chétif, qui tète goulûment une potion vermifuge administrée à l'aide d'une seringue.
Un peu plus loin, un générateur ronronne: tablier de cuir, tenailles, limes et marteau, un maréchal ferrant palestinien enfonce un clou dans le sabot d'un mulet qui n'a plus que la peau et les os.
Autour du bivouac battu par le vent et la pluie, des dizaines d'ânes et chevaux, certains attelés à des chariots, d'autres à la longe ou dans des camionnettes, attendent diagnostic et soins.
Leurs propriétaires palestiniens, avertis par le bouche-à-oreille, sont venus de toute la région de Qalqiliya.
La clinique fonctionne gratuitement deux fois pas mois jusqu'à la tombée du jour. Plus de 150 "patients" sont parfois parqués, au milieu d'un concert de braiements et hennissements.
"Notre équipe de six personnes, dont deux vétérinaires palestiniens, opère également près des villes palestiniennes de Tulkarem, Béthléem et Hébron, ou de la localité arabe israélienne de Taybe", explique Adi Zahor, 46 ans, animateur du projet.
"Nous effectuons aussi un gros travail pédagogique auprès des jeunes et des adultes, généralement pauvres, qui font durement travailler ces bêtes et les maltraitent souvent, par cruauté ou ignorance", explique-t-il.
Tout a commencé il y a 20 ans quand Lucy Fensom, l'épouse britannique d'Adi Zahor, a insisté pour que "Donk", l'âne blessé d'un bédouin, soit évacué par avion afin d'être soigné dans le Cambridgeshire (Angleterre).
Ce fait divers avait fait les gros titres, la Fondation Brigitte Bardot s'était mobilisée ainsi que d'autres associations de défense des animaux.
"Je voulais venir en aide aux ânes. A mes yeux, il était inadmissible que l'on puisse piéger un de ces animaux pour servir de bombe vivante, comme c'est arrivé à Gaza", se souvient Mme Fensom, qui se félicite d'avoir ainsi créé "un sanctuaire" où Israéliens et Palestiniens coopèrent.
Au siège de l'association "Safe Haven for Donkeys in the Holy Land" (Refuge pour les ânes de Terre sainte) à une douzaine de km de là, près de Netanya (Israël), 148 ânes dont plus personne ne veut sont rassemblés dans un ranch du village de Gan Yoshhiyya.
Dans un enclos qualifié d'"hôpital", il y a "Burnie" ("le brûlé" en anglais), ainsi baptisé parce qu'un adolescent a mis le feu à son pelage, "Bindie", les flancs zébrés de cicatrices dues à des cordes trop serrées, "Salaam", accidenté de la route et amputé d'une patte, un âne aveugle ou un autre à qui on a coupé la queue et les oreilles.
Ils vaquent paisiblement autour de l'abreuvoir ou de bottes de paille.
"Ici, les ânes peuvent finir leur jours tranquillement, généralement vers l'âge de 50 ans", raconte Lucy Fensom, inspiratrice de l'association, venue jadis comme volontaire dans un kibboutz.