La turbine VLH sera placée à la sortie du générateur Papenoo 1, immergée dans ce passage aménagé sur-mesure
PAPENOO, le 28 octobre 2016 - C'est la première turbine hydroélectrique installée à Tahiti depuis… 1998. Elle utilise de nouvelles technologies respectueuses de la vie des rivières pour produire assez d'électricité renouvelable pour alimenter 150 foyers.
Parfois, pas besoin de construire de nouveaux barrages pour augmenter la production d'énergies renouvelables. De nouvelles technologies permettent maintenant d'augmenter le rendement des installations existantes… C'est justement tout le concept du nouveau projet HydroMax de Marama Nui, qui est en train de préparer l'installation d'une turbine basse chute de type VLH à sa centrale hydroélectrique Papenoo 1.
Une turbine basse chute est une sorte de grand ventilateur aquatique qui tourne tout doucement dans des cours d'eau ayant un bon débit mais une faible pente. Les pales sont bien espacées, donc les poissons, chevrettes et anguilles peuvent traverser la turbine sans danger. Et pour un investissement de quelque 100 millions de francs, ce sont 150 foyers de plus qui seront alimentés en électricité à partir d'une énergie renouvelable.
UN AN DE TEST AVANT DE NOUVEAUX INVESTISSEMENTS
Parfois, pas besoin de construire de nouveaux barrages pour augmenter la production d'énergies renouvelables. De nouvelles technologies permettent maintenant d'augmenter le rendement des installations existantes… C'est justement tout le concept du nouveau projet HydroMax de Marama Nui, qui est en train de préparer l'installation d'une turbine basse chute de type VLH à sa centrale hydroélectrique Papenoo 1.
Une turbine basse chute est une sorte de grand ventilateur aquatique qui tourne tout doucement dans des cours d'eau ayant un bon débit mais une faible pente. Les pales sont bien espacées, donc les poissons, chevrettes et anguilles peuvent traverser la turbine sans danger. Et pour un investissement de quelque 100 millions de francs, ce sont 150 foyers de plus qui seront alimentés en électricité à partir d'une énergie renouvelable.
UN AN DE TEST AVANT DE NOUVEAUX INVESTISSEMENTS
La turbine VLH fait trois mètres de diamètre et tourne très lentement. Les pales sont assez espacées pour laisser passer poissons, chevrettes et anguilles sans danger. Elle peut aussi se relever (comme sur la photo) pour les opérations de maintenance.
Cette technologie ne semble pas révolutionnaire, mais elle n'a été créée qu'en 2010 par des inventeurs français. Depuis 2014, elle est en train d'être installée partout en Europe. "Nous ne serons que la 77ème ou 78ème turbine installée dans le monde, et la première dans le Pacifique" se félicite Yann Wolff, directeur de Marama Nui. Il confirme également qu'au moins un an de test sur ce nouveau matériel sera nécessaire avant que l'entreprise ne décide d'en installer plus.
Le producteur d'hydroélectricité a lancé la semaine dernière les travaux de génie civil nécessaires à la mise en place de la turbine VLH et de ses panneaux de commande, en profitant d'un arrêt prévu de Papenoo 1 pour des travaux de maintenance. Le générateur reçoit donc en ce moment même une extension placée judicieusement dans son canal de rejet : l'eau sortant des turbines, au lieu de se déverser directement dans le canal et "gaspiller" une chute supplémentaire de 3,5 mètres, sera canalisée vers la turbine basse chute qui générera 650 MWh supplémentaires chaque année. La turbine en elle-même et son électronique devraient être livrées par bateau au premier semestre 2017.
Le producteur d'hydroélectricité a lancé la semaine dernière les travaux de génie civil nécessaires à la mise en place de la turbine VLH et de ses panneaux de commande, en profitant d'un arrêt prévu de Papenoo 1 pour des travaux de maintenance. Le générateur reçoit donc en ce moment même une extension placée judicieusement dans son canal de rejet : l'eau sortant des turbines, au lieu de se déverser directement dans le canal et "gaspiller" une chute supplémentaire de 3,5 mètres, sera canalisée vers la turbine basse chute qui générera 650 MWh supplémentaires chaque année. La turbine en elle-même et son électronique devraient être livrées par bateau au premier semestre 2017.
Rébecca Wong Fat, responsable de projet hydro-électrique chez EDT depuis 6 ans : "Les hommes sont très ouverts, ils écoutent une femme autrement. J'aime beaucoup cet aspect de mon métier !"
Quel est ce projet HydroMax ?
Le projet HydroMax VLH Papenoo 1 consiste en l'installation d'une turbine Very Low Heigh, c'est-à-dire "Très basse chute". C'est une nouvelle technologie qui a été développée par l'entreprise française MJ2. Elle consiste à installer une turbine de 3 mètres, complètement immergée dans un canal.
Pour nous l'intérêt est multiple. D'abord, ça permet de relancer un peu l'hydroélectricité, parce que ça fait depuis 1998 et l'installation des barrages de Marama Nui que nous n'avons pas installé de nouvelles turbines. C'est aussi un nouveau challenge, parce que c'est une nouvelle technologie alors que l'on a jusqu'à présent uniquement des turbines Francis et Pelton… On est pionniers dans le Pacifique, même si la technologie a déjà fait ses preuves en Europe.
Quel est l'intérêt de cette nouvelle technologie par rapport aux turbines habituelles ?
Alors cette turbine a plusieurs intérêts. L'avantage, c'est qu'elle s'inscrit dans des infrastructures déjà existantes. Le canal de fuite de Papenoo 1 est déjà construit, en dehors de la rivière principale donc avec un impact très limité de ces quelques travaux supplémentaires. Elle est très silencieuse et invisible parce qu'elle est immergée, et enfin le gros avantage c'est qu'elle est ichtyophile, donc elle aime les animaux ! Les pales circulent très lentement, ce qui permet aux anguilles de passer à travers sans danger.
Il y a encore de l'énergie à récupérer après que l'eau soit passée par les grosses turbines ?
C'est vraiment le très gros avantage du VLH, puisque ces turbines fonctionnent sur des chutes allant de 1m50 à 4m50. Au-delà la technologie ne fonctionne plus, mais nous sur le canal de fuite de Papenoo 1, nous avons un dénivelé de 3,3 mètres, parfaitement adapté.
Quels autres projets as-tu déjà conduits ?
J'ai déjà beaucoup travaillé sur les travaux de réhabilitation de Marama Nui. J'ai également participé à l'installation d'une turbine pour la commune de Taputapuatea. Mais la VLH, c'est un chantier vraiment unique pour nous donc c'est absolument génial de pouvoir participer de A à Z. J'ai commencé en phase d'étude, j'ai conçu une grande partie du génie civil, maintenant je participe aux travaux, et l'aboutissement ce sera l'installation de la turbine !
C'est toujours rafraîchissant de voir des femmes prendre des rôles de cadres techniques. Est-ce vous nombreuses à EDT ?
Oui, nous sommes quelques une maintenant. C'est vrai que les métiers techniques se féminisent de plus en plus. Même en école d'ingénieur, en spécialité hydraulique et mécanique, nous étions déjà 30 femmes sur 130 étudiants. Donc voilà, les métiers se féminisent, et moi j'apprécie énormément ce côté technique et cette présence sur le chantier. Je trouve aussi que la relation que j'ai avec mes hommes… Voilà, quand c'est homme-homme, ça finit souvent en confrontation, alors que quand c'est une femme, je n'ai jamais été confrontée à de la réticence. Au contraire, ils sont très ouverts, ils écoutent une femme autrement. J'aime beaucoup cet aspect de mon métier ! (rires)
Donc un message pour les jeunes filles qui veulent se lancer dans des métiers scientifiques ou techniques ?
Je les encourage, faut y aller ! Ce sont des métiers très intéressants, et nous avons tout à fait les capacités d'y arriver et de mener à bien ces métiers. Il n'y a plus de barrières !
Quel est ce projet HydroMax ?
Le projet HydroMax VLH Papenoo 1 consiste en l'installation d'une turbine Very Low Heigh, c'est-à-dire "Très basse chute". C'est une nouvelle technologie qui a été développée par l'entreprise française MJ2. Elle consiste à installer une turbine de 3 mètres, complètement immergée dans un canal.
Pour nous l'intérêt est multiple. D'abord, ça permet de relancer un peu l'hydroélectricité, parce que ça fait depuis 1998 et l'installation des barrages de Marama Nui que nous n'avons pas installé de nouvelles turbines. C'est aussi un nouveau challenge, parce que c'est une nouvelle technologie alors que l'on a jusqu'à présent uniquement des turbines Francis et Pelton… On est pionniers dans le Pacifique, même si la technologie a déjà fait ses preuves en Europe.
Quel est l'intérêt de cette nouvelle technologie par rapport aux turbines habituelles ?
Alors cette turbine a plusieurs intérêts. L'avantage, c'est qu'elle s'inscrit dans des infrastructures déjà existantes. Le canal de fuite de Papenoo 1 est déjà construit, en dehors de la rivière principale donc avec un impact très limité de ces quelques travaux supplémentaires. Elle est très silencieuse et invisible parce qu'elle est immergée, et enfin le gros avantage c'est qu'elle est ichtyophile, donc elle aime les animaux ! Les pales circulent très lentement, ce qui permet aux anguilles de passer à travers sans danger.
Il y a encore de l'énergie à récupérer après que l'eau soit passée par les grosses turbines ?
C'est vraiment le très gros avantage du VLH, puisque ces turbines fonctionnent sur des chutes allant de 1m50 à 4m50. Au-delà la technologie ne fonctionne plus, mais nous sur le canal de fuite de Papenoo 1, nous avons un dénivelé de 3,3 mètres, parfaitement adapté.
Quels autres projets as-tu déjà conduits ?
J'ai déjà beaucoup travaillé sur les travaux de réhabilitation de Marama Nui. J'ai également participé à l'installation d'une turbine pour la commune de Taputapuatea. Mais la VLH, c'est un chantier vraiment unique pour nous donc c'est absolument génial de pouvoir participer de A à Z. J'ai commencé en phase d'étude, j'ai conçu une grande partie du génie civil, maintenant je participe aux travaux, et l'aboutissement ce sera l'installation de la turbine !
C'est toujours rafraîchissant de voir des femmes prendre des rôles de cadres techniques. Est-ce vous nombreuses à EDT ?
Oui, nous sommes quelques une maintenant. C'est vrai que les métiers techniques se féminisent de plus en plus. Même en école d'ingénieur, en spécialité hydraulique et mécanique, nous étions déjà 30 femmes sur 130 étudiants. Donc voilà, les métiers se féminisent, et moi j'apprécie énormément ce côté technique et cette présence sur le chantier. Je trouve aussi que la relation que j'ai avec mes hommes… Voilà, quand c'est homme-homme, ça finit souvent en confrontation, alors que quand c'est une femme, je n'ai jamais été confrontée à de la réticence. Au contraire, ils sont très ouverts, ils écoutent une femme autrement. J'aime beaucoup cet aspect de mon métier ! (rires)
Donc un message pour les jeunes filles qui veulent se lancer dans des métiers scientifiques ou techniques ?
Je les encourage, faut y aller ! Ce sont des métiers très intéressants, et nous avons tout à fait les capacités d'y arriver et de mener à bien ces métiers. Il n'y a plus de barrières !
Yann Wolff, directeur de Marama Nui : "En terme de respect de l'environnement, c'est le maximal du maximal"
Un investissement de 100 millions Fcfp pour alimenter 150 foyers en électricité, c'est rentable ?
C'est très correct. Après, en termes de rentabilité nous sommes dans le monde des basses chutes, ce qui n'est pas exceptionnel. En hydroélectricité, quand on a la chance d'avoir une chute de 300 mètres on a un amortissement bien plus important que sur 3 mètres. Mais là on arrive à passer dans nos tarifs journaliers parce que nous avons la chance sur ce site de bénéficier de toutes les infrastructures. On a 0 Fcfp de piste, 0 Fcfp de bâtiment…
Comptez-vous installer d'autres turbines de ce type ?
On va déjà mener ce projet à bien. On aura un ou deux ans de retour d'expérience à se faire pour être sûr qu'on ne se soit pas trompés dans nos calculs avec Rébecca et qu'on ne va pas se faire frotter les oreilles… Ensuite il y a déjà un site à Papenoo en sortie d'une centrale où ça pourrait se faire. Mais on a des milliers d'autres sites possibles à Tahiti ou à travers le Pacifique. En fait, le seuil est très faible, dès que l'on a un module de 5 mètres cubes par seconde à l'année, on peut y poser une turbine. Le cœur de cible en Europe ce sont les anciens moulins à eau abandonnés…
Mais ici on pourrait imaginer enrocher un seuil dans une vallée, on ne ferait pas de retenue, rien, et on poserait une VLH au milieu. En terme de respect de l'environnement, c'est le maximal du maximal. C'est immergé, silencieux, respectueux de la vie animale, on peut y aller. Mais comme il n'y a pas de chute, il faut un endroit avec du débit, donc seulement les plus grosses vallées.
Un investissement de 100 millions Fcfp pour alimenter 150 foyers en électricité, c'est rentable ?
C'est très correct. Après, en termes de rentabilité nous sommes dans le monde des basses chutes, ce qui n'est pas exceptionnel. En hydroélectricité, quand on a la chance d'avoir une chute de 300 mètres on a un amortissement bien plus important que sur 3 mètres. Mais là on arrive à passer dans nos tarifs journaliers parce que nous avons la chance sur ce site de bénéficier de toutes les infrastructures. On a 0 Fcfp de piste, 0 Fcfp de bâtiment…
Comptez-vous installer d'autres turbines de ce type ?
On va déjà mener ce projet à bien. On aura un ou deux ans de retour d'expérience à se faire pour être sûr qu'on ne se soit pas trompés dans nos calculs avec Rébecca et qu'on ne va pas se faire frotter les oreilles… Ensuite il y a déjà un site à Papenoo en sortie d'une centrale où ça pourrait se faire. Mais on a des milliers d'autres sites possibles à Tahiti ou à travers le Pacifique. En fait, le seuil est très faible, dès que l'on a un module de 5 mètres cubes par seconde à l'année, on peut y poser une turbine. Le cœur de cible en Europe ce sont les anciens moulins à eau abandonnés…
Mais ici on pourrait imaginer enrocher un seuil dans une vallée, on ne ferait pas de retenue, rien, et on poserait une VLH au milieu. En terme de respect de l'environnement, c'est le maximal du maximal. C'est immergé, silencieux, respectueux de la vie animale, on peut y aller. Mais comme il n'y a pas de chute, il faut un endroit avec du débit, donc seulement les plus grosses vallées.