Paris, France | AFP | jeudi 29/08/2019 - Décidées à lutter plus fermement contre les injures homophobes dans les tribunes, les instances du foot français sont confrontées au risque d'une surenchère des supporteurs et les acteurs vont devoir trouver des solutions pour sortir de l'engrenage de provocations et sanctions.
"C'est normal qu'il y ait des frictions, mais je veux croire à une issue positive", assure à l'AFP le président d'un club luttant contre l'homophobie, le PanamBoyz & Girlz United, Bertrand Lambert.
"A force de voir des tribunes fermées, des matches interrompus, ça va montrer aux supporteurs que ça ne peut plus continuer et aux clubs qu'il faut faire quelque chose. Mais il va falloir se mettre autour de la table et se parler", ajoute-t-il, en précisant qu'une rencontre est prévue le 5 septembre entre des associations de lutte contre l'homophobie et l'Association nationale des supporteurs (ANS), en présence de la Ligue professionnelle de football (LFP).
L'initiative a été saluée par la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, qui avait rouvert le sujet à la fin mars, après avoir jugé "insupportables" les insultes entendues en tribune lors d'un PSG-OM, le 17 mars.
Mais mercredi soir, on était encore loin de l'apaisement. Au moment où la commission de discipline de la LFP prononçait des sanctions pour les incidents de rencontres précédentes, les mêmes chants traitant l'adversaire de "pédé" étaient entonnés à l'Allianz Riviera, où Nice reçevait Marseille.
Plusieurs banderoles jouant sur les mots ont été brandies. Exemple: "Bienvenue au groupe Ineos (nouveau propriétaire de l'OGC Nice déjà présent dans le cyclisme) à Nice aussi on aime la pédale", avec ce dernier mot en lettres arc-en-ciel, le symbole LGBT.
Résultat, le match, diffusé en direct sur Canal +, a été interrompu pendant une dizaine de minutes pour chants et banderoles homophobes, avec un air de déjà-vu et le sentiment que le scenario se reproduira ce week-end. Signe des difficultés à gérer les incidents, en fin d'après-midi les supporteurs de Lille ont brièvement chanté "les Stéphanois sont des pédés...", sans provoquer de réaction sur le terrain.
"On a ouvert une boîte de Pandore et il y aura encore des réactions épidermiques", estime James Rophe, porte-parole de l'Association nationale des supporteurs (ANS). La faute, selon lui, à la précipitation du gouvernement et de la Ligue. "On est passé de +personne ne dit rien+ à +il faut tout arrêter+, sans dialogue avec les supporteurs et sans travail de définition", ajoute-t-il, alors que selon lui, "le travail est forcément long".
Les ultras sont déjà vent debout contre une politique qu'ils jugent trop sécuritaire et demandent de manière récurrente d'assouplir les interdictions de fumigènes et les restrictions de déplacements pour assister aux rencontres.
De son côté, la commission de discipline de la LFP a cherché la bonne mesure dans ses sanctions mercredi soir : fermeture d'une tribune à Nancy (L2) pour un match, en raison de chants clairement homophobes contre les rivaux messins, traités de "pédés" le 16 août, mais seulement des rappels à l'ordre pour d'autres cas examinés, qui ne relèvent selon elle que de "propos insultants".
"Je trouve que la commission de discipline a su faire la part des choses entre ce qui était discriminatoire et ce qui était des injures", a salué la présidente de la LFP, Nathalie Boy de la Tour, sur France Info.
Faut-il aller taper plus fort ? "La question peut se poser, mais ce n'est pas à la ministre, seule, d'y répondre", indique-t-on au ministère des Sports. En théorie, la commission de discipline de la LFP peut prononcer des sanctions encore plus lourdes, en ordonnant des matches à huis clos, ou en retirant des points à l'équipe concernée.
Pour le président des Panam'Boyz, les "sanctions prononcées mercredi sont déjà historiques, mais raisonnables. Elles montrent surtout qu'il va falloir dialoguer avec les supporteurs".
"Je ne suis pas outré", a-t-il dit à propos des banderoles brandies à Nice. Mais les "+c'est des pédés+, ça ne mène nulle part. Si les interruptions se multiplient, les diffuseurs ne l'accepteront plus longtemps. Ca va poser des problèmes aux clubs, personne n'a intérêt à ce que ça continue", explique-t-il.
Interrogé lors de l'annonce du groupe retenu pour les deux prochains matches des éliminatoires de l'Euro-2020, le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, a lui estimé qu'il "faut être intransigeant par rapport à ce type d'événement". Avant de souligner: "c'est un problème difficile à régler, ça demande une réflexion très approfondie".
"C'est normal qu'il y ait des frictions, mais je veux croire à une issue positive", assure à l'AFP le président d'un club luttant contre l'homophobie, le PanamBoyz & Girlz United, Bertrand Lambert.
"A force de voir des tribunes fermées, des matches interrompus, ça va montrer aux supporteurs que ça ne peut plus continuer et aux clubs qu'il faut faire quelque chose. Mais il va falloir se mettre autour de la table et se parler", ajoute-t-il, en précisant qu'une rencontre est prévue le 5 septembre entre des associations de lutte contre l'homophobie et l'Association nationale des supporteurs (ANS), en présence de la Ligue professionnelle de football (LFP).
L'initiative a été saluée par la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, qui avait rouvert le sujet à la fin mars, après avoir jugé "insupportables" les insultes entendues en tribune lors d'un PSG-OM, le 17 mars.
- 'Boîte de Pandore' -
Mais mercredi soir, on était encore loin de l'apaisement. Au moment où la commission de discipline de la LFP prononçait des sanctions pour les incidents de rencontres précédentes, les mêmes chants traitant l'adversaire de "pédé" étaient entonnés à l'Allianz Riviera, où Nice reçevait Marseille.
Plusieurs banderoles jouant sur les mots ont été brandies. Exemple: "Bienvenue au groupe Ineos (nouveau propriétaire de l'OGC Nice déjà présent dans le cyclisme) à Nice aussi on aime la pédale", avec ce dernier mot en lettres arc-en-ciel, le symbole LGBT.
Résultat, le match, diffusé en direct sur Canal +, a été interrompu pendant une dizaine de minutes pour chants et banderoles homophobes, avec un air de déjà-vu et le sentiment que le scenario se reproduira ce week-end. Signe des difficultés à gérer les incidents, en fin d'après-midi les supporteurs de Lille ont brièvement chanté "les Stéphanois sont des pédés...", sans provoquer de réaction sur le terrain.
"On a ouvert une boîte de Pandore et il y aura encore des réactions épidermiques", estime James Rophe, porte-parole de l'Association nationale des supporteurs (ANS). La faute, selon lui, à la précipitation du gouvernement et de la Ligue. "On est passé de +personne ne dit rien+ à +il faut tout arrêter+, sans dialogue avec les supporteurs et sans travail de définition", ajoute-t-il, alors que selon lui, "le travail est forcément long".
Les ultras sont déjà vent debout contre une politique qu'ils jugent trop sécuritaire et demandent de manière récurrente d'assouplir les interdictions de fumigènes et les restrictions de déplacements pour assister aux rencontres.
- Diffuseurs -
De son côté, la commission de discipline de la LFP a cherché la bonne mesure dans ses sanctions mercredi soir : fermeture d'une tribune à Nancy (L2) pour un match, en raison de chants clairement homophobes contre les rivaux messins, traités de "pédés" le 16 août, mais seulement des rappels à l'ordre pour d'autres cas examinés, qui ne relèvent selon elle que de "propos insultants".
"Je trouve que la commission de discipline a su faire la part des choses entre ce qui était discriminatoire et ce qui était des injures", a salué la présidente de la LFP, Nathalie Boy de la Tour, sur France Info.
Faut-il aller taper plus fort ? "La question peut se poser, mais ce n'est pas à la ministre, seule, d'y répondre", indique-t-on au ministère des Sports. En théorie, la commission de discipline de la LFP peut prononcer des sanctions encore plus lourdes, en ordonnant des matches à huis clos, ou en retirant des points à l'équipe concernée.
Pour le président des Panam'Boyz, les "sanctions prononcées mercredi sont déjà historiques, mais raisonnables. Elles montrent surtout qu'il va falloir dialoguer avec les supporteurs".
"Je ne suis pas outré", a-t-il dit à propos des banderoles brandies à Nice. Mais les "+c'est des pédés+, ça ne mène nulle part. Si les interruptions se multiplient, les diffuseurs ne l'accepteront plus longtemps. Ca va poser des problèmes aux clubs, personne n'a intérêt à ce que ça continue", explique-t-il.
Interrogé lors de l'annonce du groupe retenu pour les deux prochains matches des éliminatoires de l'Euro-2020, le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, a lui estimé qu'il "faut être intransigeant par rapport à ce type d'événement". Avant de souligner: "c'est un problème difficile à régler, ça demande une réflexion très approfondie".